"L'Airbus n'était pas au top de la sécurité"

En mai 2006, au moment du procès du crash de l’Airbus Lyon-Strasbourg devant le tribunal correctionnel de Colmar, Lyon Mag avait Interviewé Me Diego Spinella, qui défend la famille d’une victime.

Ce que vous attendez de ce procès ?
Me Diego Spinella : Quatorze ans après cette catastrophe aérienne qui a fait 87 victimes et 9 survivants, c’est un aboutissement. D’autant plus que cette procédure d’une longueur exceptionnelle n’a pas permis aux familles des victimes de faire le deuil. Voilà pourquoi on souhaite surtout que la vérité émerge, même si aujourd’hui les familles des victimes sont en colère.
Pourquoi cette colère des victimes ?
Parce que les éléments qui vont être débattus pendant le procès sont connus depuis dix ans. Les autorités nous répondent qu’il y a eu des expertises, des contre-expertises, un débat technique assez dur...  Mais les familles estiment que ce retard a été voulu. Peut-être pour décourager les familles de victimes dans leur recherche de la vérité.
Mais qui a voulu faire traîner cette affaire ?
Difficile de donner des noms, mais on pense qu’à un moment il y a eu une volonté commune de protéger les intérêts économiques et financiers d’Airbus, qui à cette époque était en phase de lancement et qui était donc confronté à certaines difficultés. Du coup, les autorités ont donc consciemment ou inconsciemment protégé Airbus.
Mais Airbus affirme que le crash a été provoqué par les pilotes !
Il est clair que l’enquête a mis en avant les erreurs commises par le pilote et le copilote. Mais ce n’est qu’un des facteurs. Car il y a d’autres causes plus importantes qui expliquent ce crash. En effet si les pilotes avaient bénéficié de moyens techniques à la hauteur, le crash n’aurait pas eu lieu. Aujourd’hui on a des éléments techniques qui permettent de dire que des instruments de bord étaient défaillants. Depuis Airbus a d’ailleurs remédié à ces lacunes. Mais à cette époque l’A320 n’était pas au top de la sécurité.
Vous allez demander des indemnités ?
Il y a un préjudice moral évident. Mais également un préjudice post-traumatique avec des victimes qui ont dû se reconstruire difficilement. Donc, même si ça restera symbolique, car on ne remplace par un être cher, et  même si ce n’est pas la priorité des victimes, on va demander des indemnités conséquentes

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