Lyon Mag : Où en est la mise en place du Front National pour les élections Régionales de Mars 2010 ?
Bruno Gollnisch : Tout cela se met en place par diverses réunions. Nous sommes déterminés et paisibles, il n’y a pas de problèmes majeurs. Nous venons d’ailleurs d’avoir une réunion de toutes nos têtes de listes régionales et départementales, avec Jean-Marie Le Pen, qui vient de s’achever à Marseille ce week-end. Je présenterai la liste complète très prochainement. D’ores et déjà, toutes nos têtes de listes sont investies sur les huit départements de la région. Je mènerai la liste au niveau régional. Je serai également tête de liste dans la section départementale du Rhône.
La plupart des autres partis sont sortis du bois un peu plus tôt que vous. Etait-ce une stratégie de sortir dans les derniers ?
Je n’ai pas cette impression. Nous avons présenté nos têtes de listes un peu partout. Nous avons fait un certain nombre d’opérations de campagne. J’étais, par exemple, vendredi dans la Drôme, chez des agriculteurs à Romans. J’ai fait une conférence de presse dont le Dauphiné Libéré à bien voulu faire l’écho. J’ai fait une manifestation de protestation devant le nouveau siège de la région il y a deux mois., entouré de mes principaux colistiers.
Contre quoi avez-vous protesté ?
Nous protestons contre ce nouvel équipement pharaonique qui va coûter très cher au contribuable et qui ne s’impose pas en ces temps de difficultés financières. Je parle du nouveau siège de la région à Confluence. J’ai également protesté contre la situation absolument scandaleuse des transports en commun lyonnais qui sont sans cesse perturbés par des grèves, alors que le dirigeant socialiste du SYTRAL, Mr Rivalata, a fait l’objet de mesures de la cour des comptes qui lui impose de rembourser des trop-perçus d’indemnités pour des sommes très importantes. Je n’ai pas l’impression que mes concurrents soient beaucoup plus actifs. En particulier Mme Grossetête, qui conduira la liste de l’UMP, et le Modem.
Vous évoquiez votre visite aux agriculteurs dans la Drôme. Quel accueil recevez-vous chez les gens que vous allez rencontrer ?
Je reçois un très bon accueil car les gens se rendent bien compte que les problèmes que nous avons soulevé sont les bons. Même nos adversaires le reconnaissent aujourd’hui. En revanche, ils n’ont pas été résolus en dépit des promesses faites. Si je distribue des tracts ou si je présente notre programme sur la grand place d’une ville, je ne vous dirai pas que toutes les réactions sont positives : il y a forcément de la contestation et des gens qui ne sont pas d’accord. tout cela est tout à fait normal et sain, c’est la démocratie. Dans l’ensemble, on reçoit un très bon accueil. Ce qui nous étonne d’ailleurs, c’est que l’on reçoit un accueil qui va au delà du résultat que l’on trouve dans les urnes, comme si beaucoup de français partageaient nos convictions, mais hésitaient au final à mettre le bulletin dans l’urne le jour de l’élection.
Pensez-vous pouvoir relever la tête en Rhône-Alpes après les mauvais résultats des Européennes ?
Il est vrai que nos résultats n’ont pas été très bons lors des dernières européennes. Nous allons essayer de rebondir. Nous avons eu d’ores et déjà un certain nombre de consultations. On a pas fait très attention à l’élection cantonale qui a eu lieu il y a déjà deux ans. Cette élection avait vu déjà des résultats bien meilleurs que ceux des législatives qui avaient suivies l’élection présidentielle de Nicolas Sarkozy. On nous a enterré un peu vite, et c’est dans les épreuves qu’on voit les âmes fortes, les formations politiques qui tiennent la distance, quels que soient les forfaits ou les revers.
Etes-vous confiant pour votre liste dans la région Rhône-Alpes ?
Il est certain que tout est fait pour nous tuer, en particulier le mode de scrutin qui est parfaitement inique. Ce mode de scrutin a d’ailleurs été reformé il y a six ans lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur. On est passé à un mode de scrutin à deux tours, ce qui est une absurdité, et on a exigé pour pouvoir se présenter au deuxième tour une barre qui, s’agissant du front National, qui se présente sous ses propres couleurs, est deux fois plus élevée que celle qui est imposée au parti Communiste, aux écologistes, qui sont pris en charge par le grand frère socialiste. Pour eux, il suffira de faire 5% des suffrages pour pouvoir fusionner avec les socialistes, tandis que pour nous représenter seuls, sous nos propres couleurs, il nous faudra faire 10% des suffrages. Le but de la manoeuvre était d’obtenir que le FN fasse moins de 10% et disparaisse dans certaines régions. C’est une manoeuvre qui a réussi pour trois régions, sauf que cela a donné une victoire écrasante à la gauche, comme j’ai eu l’occasion de la faire constater récemment au ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux. Leur système, qui voulait tuer le FN, n’a réussi qu’à leur faire perdre presque toutes les régions de France, à l’exception de l’Alsace et de la Corse. Nous allons nous battre à l’intérieur de ce système injuste. Nous allons, j’en suis sûr, franchir cette barre des 10% qui nous a été imposée pour nous tuer. Nous allons avoir des élus, car le scrutin est quand même proportionnel. on peut dire en conséquence à nos électeurs : «Déplacez-vous, ça vaut la peine d’y aller car si vous vous déplacez, vous aurez des élus.» Un élu PS ou un élu UMP de plus ne changera pas grand chose, mais un élu Front National, ça se fait quand même entendre. Même si nous sommes dans l’opposition, nous pouvons empêcher un certain nombre de choses, nous pouvons prendre l’opinion à témoin, nous pouvons infléchir la politique de la région dans le sens de l’intérêt de nos compatriotes.
Quel programme allez-vous présenter pour les Régionales ?
Notre principal axe de campagne est l’arrêt de l’augmentation indéfini des dépenses, qui prend des proportions extrêmement inquiétantes. Il y a un saupoudrage de subventions tous azimuts. Il y a des équipements qui ne s’imposent pas, comme le nouveau siège du conseil Régional à Confluence, alors que le site de Charbonnières était tout à fait suffisant, d’autant plus que venaient d’y être effectué un certain nombre de travaux. Il y a tout un axe de modération de la pression fiscale, d’arrêt de la progression de l’impôt et surtout de l’emprunt, qui n’est jamais qu’un impôt différé : la dette a littéralement explosé.
Le deuxième axe, c’est la sécurité. Le conseil Régional ne peut certainement pas à lui tout seul résoudre le problème de l’insécurité. Du moins a-t-il compétence dans deux domaines : l’un est la construction et l’entretien des lycées, l’autre, ce sont les travaux des transports régionaux. Nous affecterons les moyens de la région, pas seulement à ces équipements sans nous préoccuper de ce qui s’y passe à l’intérieur, mais aussi à la sécurité. On peut faire des progrès dans ce domaine : par exemple contre les intrusions dans les lycées, il peut y avoir des dispositifs de surveillance, peut être même des portiques de détection pour empêcher un certain nombre de voyous d’y faire régner leur loi. Nous pouvons également aider la police des transports pour assurer la sécurité des usagers.
De plus, nous sommes les vrais défenseurs de l’identité nationale. C’est un sujet dont on parle beaucoup en ce moment. L’identité nationale se traduit surtout dans le budget de la culture. Nous constatons que ce sont toujours les mêmes qui bénéficient de subventions. Généralement, les oeuvres produites ou exposées sont à la fois extraordinairement laides, provocatrices inutilement, ne rencontrant aucun accueil favorable dans le public, tout en étant extrêmement coûteuses. Nous aimerions diversifier cela. Des vrais créateurs et
Lundi 14 Décembre 2009 à 18h14
Régionales 2010 : le FN en ordre de marche
A trois mois des échéances électives Mars 2010, le Front National fait figure d'élève discret dans le paysage politique régional. A l'heure ou les partis traditionnels ont fait leur coming out électoral en présentant leurs têtes de listes, le FN, s'il fait moins de bruit, est également en ordre de marche. Bruno Gollnisch, tête de liste régionale et départementale dans le Rhône, répond aux questions de Lyon Mag.
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On aurait du les ecouter au sujet des etrangers charters europeen A +
Signaler RépondreC'est n'importe quoi ces manifestations contre l'hotel de région. Il est utile pour tous les rhonalpins puisqu'il se situe à Lyon, ville accessibles par tous les transports en commun.
Signaler RépondreLe FN discret ? Il suffit que les médias s'intéressent un peu à lui, plutôt que de montrer toujours les mêmes. Visiblement vous n'étiez même pas au courant que Gollnisch était sur le terrain toute la semaine et qu'il a lancé sa campagne il y a deux mois avec toutes ses têtes de liste départementales en organisant une manifestation contre le nouveau siège de la région. Merci quand même pour cet entretien, cela nous change des membres de l'UMPS qui racontent toujours la même chose.
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