TOP : Collomb débouche le périph'

Lyon Mag : Y a-t-il une vraie polémique avec Michel Mercier et le Conseil Général ?
Gérard Collomb : La problématique est de savoir si effectivement, Michel Mercier, président du Conseil Général, réaffirme que cette entité est pour un tracé court. Si, comme le Grand Lyon, il privilégie un tracé court, le Grand Lyon en prendra alors la maîtrise d’ouvrage. Si Michel Mercier était pour un autre tracé, il faut que le Conseil Général porte le projet du tracé pour lequel il est favorable. C’est clair. Soit un tracé court, et c’est le Grand Lyon, soit un tracé autre, et dans ce cas là, ce n’est pas nous.

Vous ne souhaitez pas porter le projet du tracé long ?
Je ne veux pas que demain il y ait une superposition des trafics nationaux et internationaux, et des trafics locaux, comme cela a été le cas pour le tunnel de Fourvière. C’est ce qui se passerait si demain le TOP était très près, au Valvert, de la débouchée de l’A89, qui vient de Balbigny, et que de l’autre côté on fasse que l’autoroute de Saint-Etienne arrive au plus près de Lyon. Entre les deux, il y aurait un petit tronçon, le TOP. Tout le monde le prendrait, il n’y aurait plus besoin de grand contournement de l’agglomération lyonnaise (COL), et les trafics nationaux et internationaux se retrouveraient encore à l’intérieur de l’agglomération.

Quels sont les prochaines échéances à venir sur ce projet ?
Le 28 Mai, il y aura une réunion du Conseil Général. Si Michel Mercier valide avec le Conseil Général le tracé court, le Grand Lyon délibérera le 31 Mai pour en prendre la maîtrise d’ouvrage. La balle est dans le camp de Michel Mercier. Nous attendons en retour qu’il frappe la balle, et nous la renverrons.

Vous attendez également la balle du gouvernement par rapport au Contournement de l’Ouest Lyonnais (COL) ?
Oui. Il faut que sur le chantier de l’A45, le gouvernement prenne ses propres décisions. Qu’il amorce à la fois du côté du nord et sud un contournement de l’agglomération lyonnaise. Ce que je ne veux pas, c’est que les circulations nationales et internationales se rapprochent du coeur de l’agglomération. Je veux les écarter, de manière à ce que l’on ne fasse plus ces erreurs de confondre les circulations. Si nous ne le faisons pas, tout le monde va finir par utiliser, au nord, le tronçon nord du périphérique, comme une voie de contournement international. Au sud, ils utiliseront l’A45 comme une voie de contournement national et international. Tout le monde viendra au coeur de l’agglomération. Ce n’est plus possible. L’agglomération, qui aujourd’hui est en difficulté, serait totalement asphyxiée.

L’Etat doit s’engager avant la délibération du Conseil Général ?
Non. L’Etat va bientôt présenter le schéma national des routes et des infrastructures. Qu’il puisse déjà inscrire le contournement de l’agglomération lyonnaise dans ses infrastructures. Il faut qu’il montre la volonté de progresser. Sur l’A45, le dossier n’est encore pas bouclé. Il faut qu’il le boucle tout de suite. Il faut qu’il fasse en sorte que l’A89 n’arrive pas à l’échangeur de La Garde, c’est à dire juste au nord de l’agglomération, à 4 km du boulevard du Valvert. Ce sont effectivement des décisions que l’Etat doit prendre de manière rapide. Cela fait un an que je vais voir Mr Bussereau, Mr Borloo, de manière a essayé de convaincre sur cette conception. Aujourd’hui, nous avons une chance : Michel Mercier est ministre de l’aménagement du territoire. L’aménagement du territoire, c’est aussi l’aménagement de l’agglomération lyonnaise. J’espère qu’il aura à coeur de porter ces dossiers et de l’indiquer clairement dans la séance du 28 Mai.

Si l’Etat ne s’engage pas sur cette conception ?
Nous nous coucherons sur l’autoroute de Fourvière, et je fais don de mon corps aux automobilistes !

Plusieurs élus de droite vous accuse de retarder le projet. Avec ces conditions que vous imposez, n’allez vous pas le retarder à nouveau ?
Pas du tout. Nous allons le voter le 31 Mai, et ils auront le temps de le voter le 28 Mai au Conseil Général. Je veux éviter les brouillages. Je veux que tout le monde soit bien d’accord sur ce que l’on veut faire. Autrement, on va retrouver un conglomérat des oppositions, où tous s’opposeront sans proposer d’alternative. Par exemple, le porte-parole de l’UMP, en l’espace de quinze jours, a tenu deux discours contradictoires sur les tracés, englobant une première fois Saint-Genis Laval, l’autre fois l’excluant. Pour lui, peu importe, il ne fait que parler. Nous, nous réalisons ! Quand on réalise, on a quelques responsabilités vis à vis de nos concitoyens.

Comment réagissez vous face aux élus UMP qui vous accusent d’étouffer les débats et d’imposer votre propre projet ?
Je n’impose pas mon propre projet. Il y a quand même une large majorité autour de celui-ci. Il se trouve que nous, nous vivons l’agglomération lyonnaise. Pou un certain nombre d’élus, soit ils ne la vivent pas, soit ils ont été battus. Je pense que ceux qui ont été élus à une très large majorité représentent plus les populations que ceux qui ont été battus. Il y a un suffrage universel. Et, s’ils avaient d’autres projets, il fallait qu’ils les présentent ! Si l’UMP lyonnaise avait fait campagne sur un projet alternatif au projet que je présente, ces représentants auraient au moins exprimé un choix. Ils ne l’ont jamais dit, et ils le disent aujourd’hui pour embrouiller le débat.