Collomb, retour aux affaires avec DSK et les Roms (vidéo)

« Le temps des illusions. » La formule cinglante, a le mérite de la franchise. Interrogé sur les universités d’été du PS de la Rochelle, et sur la possible mise sur orbite de la première secrétaire du PS Martine Aubry, le maire de Lyon n’y croit pas vraiment. « Lorsque nous aurons à exercer le pouvoir, il ne faudra pas que vienne le temps des désillusions » appuie-t-il. Convaincu du succès du PS en 2012, Collomb préfère mettre en garde, et parler d’une « attente forte autour d’une autre politique que celle de Nicolas Sarkozy (...) qui peut être incarnée par Dominique Strauss-Kahn. » « La véritable rentrée de La Rochelle, ce n’est pas cette année, c’est l’année prochaine lorsque DSK pourra dire s’il est effectivement candidat » continue-t-il.

Alors, pour préparer le terrain au président du FMI, Collomb souhaite lui éviter certains écueils. « Certaines personnes cherchent à le piéger en avançant par exemple la calendrier de 2011 » déclare-t-il, mais assure également que « beaucoup d’autres grands élus, en charge de responsabilités, attendent Dominique Strass-Kahn et ils le diront de plus en plus fort. » L’allégeance au fils prodigue est toujours de mise dans les rangs réformistes du PS. Les interventions de Martine Aubry et de Ségolène Royal à La Rochelle n’auront pas raison de celui dont Collomb juge qu’il « s’impose par son absence. » « Aujourd’hui, beaucoup de pensées seront tournées vers Washington, et attendent que DSK puissent être candidat » termine-t-il.

A Elkabbach qui lui oppose une possible candidature de Martine Aubry aux Primaires socialistes, Collomb feint l’incompréhension. « Cela voudrait dire que le fameux pacte DSK-Aubry n’existe pas (...) Dominique Strauss-Kahn s’en trouverait piégé et les règles du jeu affichées en public ne seraient plus respectées. » Et Collomb d’insister sur le respect du calendrier, prévu pour l’année prochaine,  qui sera selon lui « déterminant. » 

Invité à pointer les différences entre les différents courants socialistes, le maire de Lyon donne dans le manichéen : « Les différences sont patentes : prendre en compte les déficits, reconstruire une économie française qui peine, mener une politique européenne. J’ai peur que de l’autre côté, ce soit encore l’augmentation de la dépense publique, les politiques de relance, une espèce de protectionnisme européen (...) c’est une ligne qui a déjà échoué par le passé. » Sa position fait toutefois l’économie de l’angélisme. Collomb prévient que « la véritable exigence pour les socialistes (...) c’est que six mois après l’élection présidentielle, les Français ne soient pas terriblement déçus. »

Gérard Collomb est également revenu sur la situation des Roms. Il souhaite sortir de l’ « exhortation verbale » pour un enjeu qu'il juge débarqué « sur la place publique. » A ce titre, il fait une double proposition au gouvernement : « un certain nombre d’entre eux peut être intégré dans nos villes. Je dis au ministre de l’Intérieur que je suis prêt à le faire avec lui. La France et un certain nombre de grandes villes peuvent aussi mener là-bas des politiques de coopération décentralisées. » Conscient des problèmes de cohabitation et de voirie périphériques à l’installation des Roms dans les villes, le maire de Lyon juge les difficultés réelles mais se refuse à « stigmatiser » ces populations.