Intempéries : la Préfecture se met au sec

Intempéries : la Préfecture se met au sec

La Préfecture a fait le choix mardi de ne pas déclencher le centre opérationnel de commandement, lui permettant de prendre la main sur la gestion effective des problèmes liés aux intempéries. Pour les services de prévention et de gestion des risques et des crises, rien ne justifiait une telle mise en place. C’est ce qu’a confié Patrick Poquet, directeur de la sécurité et de la protection civile, à Lyon Mag. Et tant pis si la Confluence en a fait les frais.

Lyon Mag : Quelle est la réaction de la Préfecture aux problèmes spécifiques dus aux inondations de la Confluence ?
Patrick Poquet :
Nous n’avons pas suivi de manière précise les évènements de la Confluence. Le centre opérationnel départemental n’a pas été monté pour ces évènements. Il n’y a pas eu de prise de main du Préfet sur cette gestion. Il y a eu un suivi. Il aurait fallu que le Préfet décide de déclencher le plan Orsec, ce qui n’a pas été le cas.

Quels critères permettent de déterminer la mise en place du Plan Orsec ?

Nous le faisons au cas par cas. Si le Préfet considère que la situation n’est plus bien maîtrisée au plan local par les services de secours ordinaires, et qu’il y a une nécessité de prendre la main, il le déclenche en activant le centre opérationnel départemental. Mais nous avons d’abord une mission d’information préventive.

Quel rôle a donc joué la Préfecture spécifiquement sur la journée de mardi ?
Il y a eu un suivi des évènements avec les services de Police, de Gendarmerie, et les Sapeurs-Pompiers pour qu’ils remontent les informations sur l’évolution de la situation. Nous avions des informations sur les coupures de voirie sur l’ensemble du Département. mais jamais nous n’avons été en situation de déclencher le Plan Orsec. Nous avons eu une situation, sur le plan départemental, nettement moins importante qu’en 2008, lors d’inondations qui ont touché les deux tiers du département, Plus de cent communes avaient été alors classées en état de catastrophe naturelle.

Elle n’a donc pas joué de rôle opérationnel dans la gestion de l’évènement ? 

Nous avons diffusé l’information à tous les maires et à tous les services intéressés après la l’alerte météo de vigilance orange. Nous avons suivi les évènements à la lumière du retour effectué par les différents services. Si la situation a été difficile, à aucun moment elle n’a été dramatique.

Les pompiers ont pompé la rue Montrochet dans l’après-midi, et la Police l’a fermé vers 20h. Entre temps, la trémie s’en engorgée d’eau à nouveau, bloquant d’autres véhicules. La coordination des interventions a-t-elle été approximative ?
Ce sont les maires qui sont titulaires du pouvoir de Police. Et les services de secours interviennent à la demande des maires, mais aussi des particuliers. Il y a eu de nombreuses interventions dans le courant de la journées et de la nuit. Nous sommes à plus de 500 interventions liées aux pluies entre l’après-midi de mardi et la nuit. Ces interventions étaient centrées pour beaucoup sur le centre-ville. Nous avons eu aussi des problèmes d’inondation sur le nord du département ainsi que sur l’ouest. La situation n’a pas intéressé que la ville de Lyon non plus.

Aujourd’hui, comment expliquez-vous le sentiment d’abandon qui domine chez les résidents, salariés et commerçants du Confluent ?
Il est difficile, sur une situation exceptionnelle de pluies décennales, sur un département de la dimension du Rhône qui compte 1,6 millions d’habitants, d’avoir une intervention immédiate à tout moment et à tous points du territoire. Effectivement, il y a pu avoir du décalage dans certains secteurs particulièrement touchés. La géographie joue aussi beaucoup. La Confluence a l’inconvénient d’être une confluence. Les accès ne sont pas toujours faciles. Ce n’est pas la même chose que si nous étions dans une zone plus accessible.

A constater l’inaccessibilité de la zone, la Préfecture pourrait-elle solliciter le Grand Lyon pour qu’il revoie les projets de desserte de cet ensemble urbain ?
L’évènement à eu lieu mardi. Nous ne sommes pas à tirer toutes les conséquences de cet évènement. Je pense que les collectivités, le Grand Lyon, la Mairie et les services ont fait le maximum pour intervenir et pour offrir le meilleur service aux usagés. Cela n’a pas permis d’éviter toutes les difficultés. Nous aurons éventuellement à revoir, avec les collectivités territoriales, si effectivement il y a des améliorations à apporter. Mais il faut le faire dans le respect de leurs compétences.

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1 commentaire
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Sophia le 09/09/2010 à 08:30

Pas de plan Orsec alors que tous les médias annonçaient une journée pas vue depuis 10 ans! Croyez vous que les automobilistes dont la voiture s'est retrouvée piégée vont se contenter de cette réponse. Bravo monsieur le préfet qui était surement bien au chaud durant la journée.

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