Six minutes à la tribune pour dresser un constat plutôt noir de l’ état du pays. Gérard Collomb a, samedi, fait l’économie de l’angélisme pour s’adresser à ses coreligionnaires socialistes lors de la Convention « Égalité réelle. » S’il ne doute pas de la victoire du parti à la rose en 2012, le maire de Lyon prévoit des heures difficiles pour redresser la barre. « Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 1981, commence-t-il, la situation économique était dégradée, mais il y avait un certain nombre de réserves financières. C’est dans un tout autre contexte que nous allons arriver au pouvoir. » Un Etat rongé par ses dettes et son déficit annuel, et la peur d’être la prochaine nation « qui demain se trouvera attaquée par les marchés financiers. » Le tableau, d’une noirceur à dessein, oblige le PS à « ordonnancer ses priorités », selon le constat dressé par le maire de Lyon. « Si nous sommes incapables de nous donner des priorités, si nous disons dans notre programme que nous allons tout faire, si notre projet se présente comme une succession de mesures qui toutes apparaitraient comme plus prioritaires les unes que les autres, personne ne nous croira » continue-t-il, chargeant à mots couverts le texte sur l’« égalité réelle » proposé par Benoit Hamon. Faisant fi du fatalisme consistant à imputer les malheurs du pays à un euro trop fort ou à la concurrence des pays émergents, Collomb cite en renfort l’exemple allemand : « l’Allemagne à les même conditions que nous, et son commerce extérieur est bénéficiaire. »
Repositionner l’économie sur la recherche et les nouvelles technologies
Le sénateur-maire propose deux pistes de travail à ses camarades socialistes. « D’un point de vue économique, il faut empêcher que notre compétitivité continue à se dégrader comme elle le fait aujourd’hui » explique Collomb, qui assure qu’un positionnement majoritaire de la France sur la fabrication de produits manufacturés de moyenne gamme se heurterait de plein fouet à la concurrence des pays dits émergents. « Il faut se repositionner. Non plus sur des produits moyens, comme on le fait aujourd’hui, tranche-t-il. Il faut monter en technologie et en qualité. Cela signifie un effort considérable sur notre université et notre recherche. Cela implique aussi nécessairement de faire en sorte que cette recherche se fasse au service de l’économie. » Un choix de stratégie que confortera quelques instants plus tard, lors de son passage à la tribune, le socialiste Henri Emmanuelli.
Mixité sociale : le modèle lyonnais replaqué au national
Du point de vue social, la maire de Lyon frappe plus fort. « Sur le plan social, un problème conditionne tous les autres : ce sont les 10 millions de personnes qui vivent dans des quartiers qui sont ghettoïsés. C’est la qu’il faut mettre la priorité » assure-t-il. Et traduit par l’exemple le malaise social : « quand on est un de ces gamins, dans la classe où il reste parfois un, voire deux européens, et que tous les autres sont d’origine immigrée, quelquefois représentant plus de dix nationalités différentes, alors on peut bien faire ce que l’on veut du point de vue de l’école, on ne résoudra rien. » Proposant de « rebattre les cartes de notre société », Collomb évoque une remodélisation du tissu social urbain, sur les bases des projets qu’il mène déjà à Lyon, à Confluence ou à la Duchère par exemple. « Il faut ramener dans nos coeurs de villes, qui sont en phase de gentryfication (1), un certain nombre de couches sociales populaires, insiste-t-il. Et rénover nos banlieues, de façon a y faire revenir les couches moyennes. » Une méthode à la lyonnaise qu’il dépeint en panacée : « c’est seulement dans ces conditions-là que nous reconstruirons le lien social à l’intérieur de notre pays. »
(1) Processus par lequel le profil économique et social des habitants d'un quartier se transforme au profit exclusif d'une couche sociale supérieure.
effectivement, il sera important de définir des priorités en 2012. Le choix de monsieur collomb ( banlieues + enseigenement supérieur) est pertinent. Ce sont des chantiers prioritaires. Globalement, il est toujours agréable d'entendre ce genre de discours pragmatique. Partons de la politique du réel pour arriver à une égalité réelle !
Signaler RépondreJe suis fan je du maire de Lyon qui dit la vérité au sein de sa famille politique qui a parfois du mal à l'entendre... Dommage ! Car son discours est réaliste et son bilan à Lyon démontre qu'il agi concrètement.
Signaler RépondreProbablement qu'un stade de foot est de la haute technologie,taper dans un ballon nécessite des recherches coûteuses , justifiant les sommes versées par notre César à Jean Mimil dans le cadre de l'aide à la recherche.C'est aussi un moyen de faire fuir les Décinois, pour repeupler Lyon,qui sera bientôt une ville à la campagne, les nuisances ayant été exportées sur l'est: rocades, aéroports, stade, zone indus, centrale nucléaire. Gégé est vraiment le plus fort, au fait combien ont dormi pendant sa longue logorrée?
Signaler RépondreLa situation financière est catastrophique mais dépensont 200 millions d'euros pour un deuxième stade de foot à Lyon même si le premier n'est jamais plein malgré les nombreuses places achetées par la minicipalité pour les redistribuer sans contrôle. Il ne fait pas ce qu'il dit.
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