Il faut imaginer l’ensemble, enchâssé entre les rues Hyppolyte Kahn à l’ouest, la rue Francis de Pressensé au nord, la rue Jean Bourgey à l’est et le cours Emile Zola au sud. Le tout porté par l’avenue Henri Barbusse. A regarder de plus près les schémas prévisionnels, distribués par le service de presse de la ville de Villeurbanne, l’ensemble rappelle un arbre : Henri Barbusse pour le tronc, engageant ses dynamiques arborescences sur le pâté de maison situé en son nord, délimité par la géométrie des quatre rues citées. C’est au coeur de cet espace que l’ensemble urbain va être repensé. Et l’échéancier de livraison fait écho au volume des travaux à mener, puisque ce quartier ne doit sortir de terre qu’en 2020 voire 2025. Le temps s’étire quand il s’agit d’urbanisme. Toutefois, la chiquenaude doit être donnée dès le 7 février en séance pleinière de la communauté urbaine, avec l’approbation du bilan de la concertation préalable à la création de la ZAC Gratte-Ciel, suivie en mars par le lancement de la procédure de déclaration d’utilité publique.
Côté réaménagement du site, place au piéton. L’avenue Barbusse sera prolongée jusqu’au parc du Centre ouvrant un espace pédestre continu. Pour ce faire le vieillissant lycée Pierre Brossolette, impliquant de fait la Région dans le projet, va être déplacé dans le prolongement de la rue Racine, sur sa partie ouest (voir photo). Le mail piéton, colonne vertébrale du nouveau site desservira à l’est et à l’ouest des logements, mais également des espaces verts. Et comme il est désormais de coutume dans la politique urbanistique de l’agglomération, l’ensemble va être porté par une locomotive commerciale. Un temps pressenti, Carrefour laissera finalement sa place à un Monoprix sur deux niveaux, dont la surface doit atteindre 6000 m2 au maximum. Un nouveau gymnase, un groupe scolaire regroupant jusqu’à 15 classes, un équipement dédié à la petite enfance ainsi qu’un cinéma doivent sortir de terre pour garnir l’ensemble.
Gérard Collomb (président du Grand Lyon), Jean-Paul Bret (maire de Villeurbanne), Gilles Buna (vice-président du Grand Lyon)
Sédentariser les Villeurbannais... à Villeurbanne !
En tout , ce sont 25 000 m2 d’espaces publics qui seront créés ou réaménagés, 70 000 m2 seront réservés à l’habitat - représentant 900 logements dont 25 % réservé au social et à l’accession sociale à la propriété - 4 000 m2 préemptés pour les bureaux et de 20 000 à 24 000m2 d’espaces commerciaux. Jean-Paul Bret souhaite ainsi mettre un terme à l’évasion commerciale sur le non-alimentaire, qui touche 75% des villeurbannais. L’espace dédié au commercial n’a pas été décidé au doigt mouillé, mais a fait l’objet d’une étude de la part de la CCI de Lyon et d’un cabinet privé. L’espace dédié aux habitations sera délivré par lot aux investisseurs, selon le modèle de la Confluence, via un concours et une concertation générale. Le cahier des charges prend déjà forme, et les immeubles ne devront pas dépasser 50 mètres, en privilégiant les jardins suspendus, qui ornent déjà les constructions de l’avenue Henri Barbusse.
Côté transports, si la desserte est-ouest de la zone est déjà assurée par la ligne A du métro, l’axe nord-sud devrait bénéficier du projet d’A7, selon un tracé partant de Gerland, desservant les facultés de médecine, puis remontant vers Villeurbanne. Tramway ou ligne de bus Cristalis ? Si la question n’est pas encore tranchée, le tramway semble tenir la corde.
Equidistant du Carré de Soie et du centre commercial de la Part-Dieu, ce nouveau point de fixation doit redonner au villeurbannais le goût de la flânerie mais aussi de la sédentarité. Une ambition qui doit permettre à la cité d’outrepasser son image un peu galvaudée de cité-dortoir.