Créé en 1997, le Printemps de Pérouges continue sereinement sa montée en puissance, s’invitant annuellement à la table des grands festivals de Rhône-Alpes. N’en déplaise aux chagrins qui ne jurent que par les Nuits de Fourvière ou Jazz à Vienne, Pérouges n’a pas à rougir de sa programmation. « Hétéroclite », confirme Marie Rigaud. Mais pas disparate ! C’est d’ailleurs un des impératifs du cahier des charges artistique de l’évènement.
« Nous avons souhaité présenter ce programme très diversifié pour l’année 2011 », explique la fondatrice. Un plateau effectivement très riche, de William Sheller à Nilda Fernandez en passant par La Nuit Celtique.
L’atmosphère musicale est également fondamentale. « On commencera avec un série de concerts plutôt axés Jazz et Groove et nous termineront avec un soirée festive disco avec Abba Génération, spectacle hommage au groupe mythique », se réjouit son organisatrice. L’alpha et l’oméga de ces presque deux mois de concerts retranscrivent bien l’ambition musicale protéïforme du Printemps de Pérouges. Pourtant dédié à l’origine au classique, le Festival a su régénérer sa programmation. Il n’a pas fermé pour autant la fenêtre au lyrique, les concerts Mozart et A Filetta des 19 et 20 mai à l’église de Pérouges respectant le genre.
Une diversité de plateau jointe à la diversité des sites qui accueilleront les artistes. « L’originalité des lieux fait également partie intégrante de notre concept », explique-t-elle. Entre autres lieux magiques qui accueilleront le festival : le parc industriel de la plaine de l’Ain, le parc des Oiseaux à Villars-les-Dombes, la centrale du Bugey ou encore le boulodrome de Saint-Vulbas.
5 dates prévues à la salle 3 000 de Lyon
Quid de Lyon ? La capitale des Gaules n’est pas pour autant l’oubliée du Printemps de Pérouges. Mieux, la salle 3 000 accueillera les cinq premières dates du festival. Avec en plat de résistance la venue de l’artiste américain Bobby Mc Ferrin. « Ferrin, c’est là référence vocale dans le monde musical. C’est en plus un performer hors-normes, jubile Marie Rigaud. Son spectacle est basé sur l’idée de faire chanter le public. » L’artiste américain sera précédé par Patricia Barber, André Manoukian - accompagné de sa petite protégée Malia, avant de céder la place à Chico & les Gypsies et Dany Brillant, le tout du 9 au 13 mai.
Capture d'écran site web © Printemps de Pérouges
17 dates, près de 700 000€ de budget
Un Printemps de Pérouges ambitieux, à la mesure de la pugnacité de son organisatrice. « On progresse, on gagne du terrain chaque année, confesse-t-elle. On commence a être repérés. Notre caractéristique, c’est la proximité et la convivialité. On travaille en petite équipe. » Un succès construit étape par étape. « Nous sommes allés convaincre et séduire les collectivités locales mais également l’ensemble des partenaires privés », explique Marie Rigaud, qui aujourd’hui base plus son modèle économique sur le privé, à la différence des Nuits de Fourvière par exemple, à majorité financées par le département du Rhône. « Nous avons plus développé le mécénat depuis quinze ans, concède-t-elle, même si le Département de l’Ain nous suit toujours. Nos premiers soutiens étaient privés, avec le parc industriel de la plaine de l’Ain, rejoint aujourd’hui par une cinquantaine d’entreprises. Nous sommes plus dans cette culture de l’entrepreneuriat. » C’est la la force de sa directrice : avoir su lier culture et monde de l’entreprise. Avec un budget oscillant chaque année entre 550 000€ et 700 000€, l’évènement semble désormais pérenne. Et avec 15 000 spectateurs attendus cette année - contre 12 000 l’année dernière - pour 17 dates entre mai et juin, le Printemps de Pérouges continue efficacement son petit bonhomme de chemin.
Retrouvez toute la programmation sur le site du Printemps de Pérouges