Dominique Perben - DR
Lyon Mag : Député de la 4e circonscription du Rhône, vous faites le
choix de ne pas renouveler votre mandat. Pour quelles
raisons?
Dominique Perben : Je crois que la vie politique change, et qu’il faut
savoir favoriser le renouvellement. Il n’est pas inutile de donner
l’exemple. J’ai eu la chance de mener une vie politique heureuse. J’ai
occupé des fonctions ministérielles importantes, géré la ville de
Châlon-sur-Saône pendant 19 ans, été actif à l’Assemblée nationale. J’ai
été comblé.
Qu’est ce qui a déterminé votre choix?
Je crois qu’aujourd’hui la politique est très marquée par la place de la
communication, du système médiatique. Je ne suis pas a priori contre.
Mais c’est un environnement dans lequel je suis peut-être moins à
l’aise. Il diffère de la politique comme on pouvait la faire il y a
quinze ou vingt ans. Je pense qu’il est temps de laisser la place à
d’autres.
Vous vous estimez désormais hors du coup?
Pas du tout. J’ai 66 ans, j’ai envie de faire autre chose tant qu’il en
est encore temps. Après avoir mené une longue réflexion personnelle, par
rapport à moi-même, à mes envies et mon mode de vie, j’ai décidé
d’arrêter. Je pense que cette circonscription qui est traditionnellement
de droite, l’UMP devra évidemment désigner quelqu’un pour être candidat
au mois de juin. On a le temps, l’échéance est dans six mois.
On sait que Dominique Nachury, votre suppléante, souhaite présenter sa
candidature sur la 4e circonscription. Vous êtes député sortant,
allez-vous désigner votre successeur ou faire savoir votre préférence?
Non, absolument pas. Je crois qu’il ne faut pas rester dans un système
de dauphin ou de successeur. Dominique Nachury présente sa candidature.
Elle peut le faire légitimement. Je pense qu’il y a aussi d’autres
personnes à Lyon qui peuvent également le faire. Je pense en particulier
à Pierre Bérat. On dit également que peut-être Nora Berra pourrait
s’exprimer (selon les rumeurs, Nora Berra pourrait transférer sa
candidature sur la 4e circonscription du Rhône, laissant ainsi sa place
sur la 3e qu’elle visait initialement à l’ex-vice président du Conseil
général Lionel Lassagne - NDLR). Il peut également y avoir des solutions
nationales. Ma position est simple. Je me retire, je laisse les
instances nationales de l’UMP décider. Elles me consulteront si elles le
souhaitent, et je soutiendrai la candidate qui sera désignée. Mais ce
n’est pas à moi d’intervenir dans le choix de la personne qui portera
les couleurs de l’UMP sur la 4e circonscription.
La 4e circonscription du Rhône est une quasi-rente pour la droite.
Difficile de comprendre pourquoi, en tant que sortant, vous ne
renouvelez pas en terrain conquis...
Il aurait pu y avoir, à repartir pour cinq ans au poste de député de
Lyon, une forme de routine ou de lassitude. Je n’en veux absolument pas.
Je suis peut-être en apparence réservé, mais je suis quelqu’un de très
enthousiaste. J’aime pouvoir faire les choses que j’ai envie de faire.
Si l’envie diminue, il faut tourner la page.
Non. Quand je suis confronté à l’adversité, j’ai plutôt envie de rentrer dedans. Les difficultés que j’ai pu avoir avec les uns ou les autres m’auraient plutôt poussé à persévérer. C’est un choix de vie personnelle et d’orientation de carrière. J’ai envie d’exercer à plein temps le métier d’avocat. Et ce n’est pas dans cinq ans que je démarrerai une carrière. Je peux le faire aujourd’hui, avec une certaine crédibilité.
A cette enseigne, vers quel barreau vous tournerez-vous?
Je suis déjà inscrit au barreau de Paris depuis 2010. J’étais déjà associé dans un cabinet parisien. J’avais une activité réduite du fait de mon mandat parlementaire. Je vais maintenant développer mon activité.
Avez-vous pris cette décision de ne pas renouveler votre fonction de député au regard de votre défaite aux cantonales de mars 2011?
Non. Les cantonales, c’était vraiment peanuts. C’était une toute petite élection en termes de mobilisation. Je crois que cette élection n’a pas été significative. J’ai été victime de deux choses : un mode de scrutin qui empêchait le maintien de la gauche au second tour et les combines de Collomb avec les ex-millonistes.
On vous a senti pourtant agacé, voire marqué par cette défaite?
Non. Cela peut nourrir une certaine philosophie sur l’âme humaine. Plus sérieusement, je regarde cela avec beaucoup de froideur.
Allez-vous quitter l’UMP?
Je resterai membre de l’UMP, susceptible de donner mon avis sur les sujets que je connais. Je ne tourne pas le dos à la politique, je ne ferai plus de politique en tant qu’élu.
Donc Dominique Perben et la politique, ce n'est pas vraiment terminé ?
J’ai bien l’intention de continuer à aider Nicolas Sarkozy, comme je l’ai déjà fait depuis plusieurs mois. J’ai gardé de bons réseaux et beaucoup d’amitiés outre-mer, dont j’ai été le ministre pendant deux ans il y a près d’une vingtaine d’années. J’aide déjà l’Elysée sur son action politique outre-mer et j’aiderai le président dans sa campagne. Et pas uniquement sur l’outre-mer. Ce n’est pas parce que j’arrête la vie d’élu que je tourne le dos à ce qui a fait ma vie pendant trente ans. Mon engagement, ma loyauté et ma fidélité à l’égard de Nicolas Sarkozy demeurent intactes.
Dominique Perben et Lyon, c’est terminé?
On ne peut renier sa terre d’origine, même si toute la propagande déversée contre moi a parfois réussi à faire croire que je n’étais pas Lyonnais. Je suis Lyonnais, et je n’y peux rien. Mais je resterai toujours disponible pour aider ma ville à progresser. Je m’exprimerai sur les grands enjeux d’aménagements. Je l’ai fait encore récemment sur le projet d’A45 où je m’élève avec beaucoup de virulence contre l’excès de prudence de beaucoup d’élus de l’agglomération qui ne se rendent pas compte qu’en ne favorisant pas la réalisation de cette infrastructure, ils font du tort à l’avenir de la région. Chaque fois que ce sera possible, je prendrai ma part dans les débats, mais plus comme élu. Comme citoyen.
J'espère qu'il reviendra bientôt à Lyon. Il pourrait fédérer la droite lyonnaise.
Signaler RépondreEnfin, Dominique PERBEN semble avoir compris qu'on en veut plus à Lyon.
Signaler RépondrePlace aux jeunes et pas aux rentiers de la politique!
Il lui reste la décoration de Tahiti Nui.......
Signaler Répondredoumé Toi a 66 ans tu vas redémarré ta carrière d' avocat, moi a 69 ans j'épouse une jeune femme de 28 ans
Signaler RépondreBravo Perben, courageuse décision ! (Si tous les anciens pouvaient en faire autant...)
Signaler RépondreMiam miam c'est quand ?
Signaler RépondreCela mérite quelques agapes financées par l’argent public qu’un élu professionnel de le rente publique cesse la politique ?
Signaler RépondreChauve qui peut !
Signaler Répondrerenouvellement ? Perben parti, le renouvellement ? On peut en douter… La suite à lire sur mon blog www.rouxdebezieux.org
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