Le rituel de nombreux supporters est chamboulé : les vendeurs de kebabs
et boissons ont gardé leurs rideaux baissés. Une cinquantaine de
marchands ambulants comptaient ainsi manifester contre la perte
inexorable de leurs emplacements. Après avoir déjà fait une croix sur
tous les emplacements du parc de la Tête d’Or il y a 8 ans, quelque uns à
Gerland, d’autres devant la Halle Tony-Garnier, ils ont appris un mois
avant le 8 décembre qu’ils n’auraient droit qu’à quatre emplacements en
centre ville durant la Fête des Lumières sur les 21 titulaires. Un
véritable coup de massue pour ces personnes qui font 30% de leur chiffre
d’affaires annuel à cette période.
"Raisons de sécurité", "appels d’offres", les excuses de la Ville
n’ont pas convaincu. Pire, elles cachent selon le collectif de marchands
une "discrimination déguisée". "On nous propose des emplacements
place Valmy, place Bahadourian. Là où il n’y a aucune animation et
surtout là où sont les musulmans, explique Karim. Je trouve ça
insultant."
Marie-Odile Fondeur, adjointe à l’Economie, leur proposerait tout de
même quatre bons emplacements en centre-ville. "Mais on ne les prendra
pas, s’énerve un marchand. On se rend compte qu’ils nous expulsent. Mme
Fondeur nous a dit : "Vendez de la soupe, des trucs bios". Les kebabs
ça les gêne". "Pourtant, c’est une manifestation populaire, les gens
sont contents de nous voir pour boire un vin chaud, renchérit Sandrine.
On a toujours investi pour se mettre aux normes. Et on n’a jamais créé
d’accidents."
Le collectif de marchands ambulants, par la voie d’un avocat, avait
rendez-vous lundi à l'annexe des services du commerce de la mairie centrale dans le 7e arrondissement de Lyon pour
réclamer le retour de l’intégralité des emplacements ou bien une
indemnisation. A l’issue de cette rencontre, la Ville de Lyon a bien
voulu revoir sa copie. "Ils ont 48 heures pour nous retrouver d’autres
emplacements et pour l’instant nous maintenons notre action tant que les
choses ne sont pas sûres pour nous", affirme Sandrine, l’une des
représentantes du collectif. Ce dernier souhaite bien sûr des places
dans la Presqu’île, lieu de prédilection pour les marchands durant la
Fête des Lumières. Mais le problème ne s’arrête pas là. "Il y en a
d’autres en dessous, notamment de savoir ce qu’il va advenir de nous
après le 8 décembre. D’après notre avocat, la Ville de Lyon souhaite
remodifier tout le côté ambulant selon des normes européennes et des
nouveaux concepts. Elle va donc réunir une commission et certainement
sélectionner certains d’entre nous. Mais une chose est sûre, l’avenir du
kebab est vraiment perturbé", ajoute-t-elle. Plusieurs de ces
collègues se posent même la question de savoir s’il n’y a pas un côté
raciste dans ce problème "90% des marchands ambulants étant maghrébins", précise Sandrine.
En attendant la réponse de la Ville de Lyon prévue jeudi, le collectif
poursuit donc son mouvement de contestation avec plusieurs actions.
Mardi, ils seront devant la Halle Tony Garnier à partir de 18h avec
leurs banderoles. Jeudi, c’est un sit-in qui est prévu devant l’Hôtel
de Ville de 9h à 15h. Et si jamais leurs conditions n’étaient pas
respectées, certains marchands sont prêts à mettre leurs vies en danger
en assurant une grève de la faim et de la soif place Bellecour durant
les festivités. "Certains se sont endettés pour monter leurs sociétés,
sur le bon conseil de la Ville ! On paye nos charges, on fait marcher
l’économie locale. Et désormais, on va léguer un poison à nos enfants",
précise Karim. "Lyon veut se donner une image, sans nous.
Mais si nous ne prenons pas les emplacements, d’autres moins dociles le
feront", dénonce Christine, dans le métier depuis 32 ans. "Là, on joue
vraiment notre gagne pain, c’est très grave", conclut Sandrine.
Avec la grogne des restaurateurs des rues fermées le 8 décembre, la mort
annoncée des marchands ambulants vient ternir un peu plus la gestion de
l’événement par l’équipe de Marie-Odile Fondeur.
Lundi 19 Novembre 2012 à 17h07
Les marchands ambulants privés eux aussi de 8 décembre
La mobilisation dimanche des marchands au stade de Gerland - LyonMag.com
Dimanche midi, alors que l’OL accueille Reims, quelque chose cloche aux abords du stade Gerland.
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Tu as les différents ministres de l,interieur qui virent les étrangers et le Collomb qui leur file les clefs de notre ville
Signaler RépondreCa dépend de quelle gastro tu parles...
Signaler RépondreLa diversité doit se faire dans les deux sens.
Signaler RépondrePourquoi une gastronomie presque exclusivement d'origine oriental à Lyon.
Il y a encore des gens qui apprécient le saucisson et le vin en France.
les restos des rues qui jouxent l hotel de ville doivent pouvoir faire respecter leurs droits.les marchands ambulants quant a eux c est comme les roms au carrefour dehors de mon pays merci Collomb
Signaler RépondreJe comprends Rebsamen j ai goûté les sandwichs des marchands ambulants Lyon ne mérite pas la cité de la gastro
Signaler RépondreVu la farce initiée par la Ville de Lyon depuis plusieurs années de notre fête du 8 décembre à nous lyonnais, interdire les ventes ambulantes de kebab pour honorer Marie est un moindre mal.
Signaler RépondreLa bouf chez ces ambulants que fait l hygiène
Signaler Répondre30 % de leur chiffre d'affaire annuel pendant cette période ?
Signaler RépondreComme quoi, des contrôles sur le "travail au noir" seraient nécessaires, lorsque l'on voit qu'il y à un seul inscrit sur le registre du commerce et le nombre de personnes derrière le stand! sans parler des règles d'hygiène ceci dit en passant. Mais bon ils n'ont pas à être inquiet les contrôleurs de nos administrations dorment la nuit...
Collomb vient de prendre la 1ère bonne résolution de ses 2 mandats
Signaler RépondreQuelques gastros de moins pour les acheteurs de ces magnifiques viandes dont on ne sait pas trop d'où elle vient et comment elle est conservée...
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