Denis Broliquier : "Gérard Collomb prend le patrimoine pour une charge financière"

Cela pourrait s’apparenter à un début de campagne électorale. Mais si Denis Broliquier, possible candidat UDI à la mairie de Lyon en 2014, s’est exprimé ce jeudi sur le patrimoine lyonnais, c’était en endossant son costume de président du groupe Lyon Divers Droite.

Le maire du 2e arrondissement s’est en effet indigné quand il a reçu le carton d’invitation de la ville de Lyon pour célébrer les quinze ans de présence au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour lui, c’est une opération de communication qui masque l’absence de politique de patrimoine dans l’agglomération lyonnaise : "Le maire n’a ni initié, ni valorisé, ni exploité à sa juste valeur le label pour hisser Lyon et ses richesses à la hauteur des grandes villes européennes comme Prague ou Venise. Aujourd’hui, on a l’impression que la municipalité prend le patrimoine pour une charge financière."

140 millions d’euros pour le patrimoine

"La ville n’engagera que 12,4 millions d’euros sur la période 2012-2016 pour son patrimoine alors que des villes comme Arles dépenseront 60 millions d’euros sur la même période, poursuit Sébastien Duc, adjoint au maire du 6e arrondissement délégué au patrimoine. C’est trop peu pour pouvoir prétendre à être suffisamment reconnu."

C’est pourquoi Denis Broliquier entend bien défendre, à l’instar des autres candidats du groupe Lyon Divers Droite aux élections municipales, un secteur "créateur de richesse, de développement économique et d’emploi". L’élu UDI souhaiterait y consacrer un budget représentant 20% des investissements de la ville, soit près de 140 millions d’euros, sur un mandat de cinq ans. Le but : mettre en avant la ville de Lyon.

 
Coopération entre musées lyonnais

"On considère le patrimoine comme un outil dynamique qui permettrait de développer le tourisme. Accroître l’attractivité de la ville passe par mettre en valeur son patrimoine" explique le maire du 2e. Ce financement permettrait notamment de mettre en place des structures d’accueil du public, de redonner une importance particulière au musée Gadagne ou de créer un magazine d’art et d’histoire d’envergure internationale.

Des sentiers numériques urbains, parcours signalétiques dynamiques et ludiques donnant de nombreuses informations aux visiteurs, seraient également réalisés dans des sites clés comme le Vieux Lyon.

Par ailleurs, une fondation "Lyon Patrimoine" est à l’étude. Elle mettrait en œuvre une politique de coordination entre les différents musées et sites de l’agglomération pour financer des œuvres ou proposer des expositions conjointement.