Comme en 2001, les maires sans étiquette seront les arbitres au soir du second tour. La droite cherche son bon candidat à la présidence.
Rien n’est encore joué.
Mais à la faveur des résultats du premier tour des élections municipales, une lueur de conquête du Grand Lyon perdu en 2001 a brillé dans les yeux de la droite lyonnaise.
En attendant l’élection au suffrage universel direct des conseillers de la future métropole en 2020, les calculettes ont chauffé dès dimanche soir dans les états-majors des partis politiques.
Avec 58 communes membres et 162 conseillers communautaires (contre 156 dans le mandat qui s’achève), il reste encore beaucoup d’inconnues sur la composition du futur conseil de Communauté urbaine de Lyon.
Dans l’agglomération lyonnaise, l’élection au Grand Lyon se joue en trois manches. Mais les règles ont changé. Le fléchage des candidats sur les bulletins de vote en rend ses contours plus lisibles. Chaque camp a commencé à faire ses comptes. Mais refuse ouvertement d’aborder le sujet. "Ma priorité c’est Lyon", a déclaré Gérard Collomb, président sortant, dimanche soir en préfecture. Même son de cloche pour le président de l’UMP du Rhône et maire de Caluire-et-Cuire, Philippe Cochet qui attend le soir du deuxième tour pour aborder publiquement le sujet. Dans le camp de la droite déjà une certitude, il y aura un candidat unique pour briguer la présidence du Grand Lyon. Reste à trouver le candidat idoine...
Dimanche dernier, la majorité de Gérard Collomb a reculé. Le basculement surprise à droite de Pierre-Bénite remporté par le conseiller régional UMP Jérôme Moroge, et de Saint-Germain-au-Mont-D’or, la réélection dès le premier tour des UMP Philippe Cochet à Caluire, de François-Noël Buffet à Oullins et de Michel Forissier à Meyzieu a mis du baume au cœur de la droite. Éclipsant même la victoire du socialiste Yves Blein à Feyzin.
Si la stratégie d’opposer des candidats UMP pur jus aux maires Synergies et centristes alliés à Gérard Collomb semble fonctionner à Tassin où l’UMP Pascal Charmot a devancé le sortant Jean-Claude Desseigne, à Collonges où l’UMP Claude Reynard est en tête dans la commune dirigée auparavant par le patron du groupe Synergies Michel Reppelin. Elle a aussi été en partie battue en brèche : Michèle Vullien a été réélue à Dardilly, Alain Galliano a conservé son avance à Craponne. Les bons scores enregistrés au premier tour par la droite à Saint-Fons avec Nathalie Frier avec qui figure l’ancien maire divers-droite Michel Denis, Grigny où Xavier Odo a pris l’avantage sur la maire front de gauche sortant René Balme, Mions où l’UMP Claude Cohen est arrivé en tête, Chassieu ou même Décines où l’UMP Laurence Fautra est arrivé en tête face au maire sortant Jérôme Sturla (PS) permettent d’espérer des sièges supplémentaires. Et de rêver à un succès à Rillieux avec Alexandre Vincendet ou Saint-Priest si une vague bleue se confirme. A l’issue du premier tour, la gauche de l’agglomération a mieux résisté que dans le reste de la France.
Ne pas obérer les possibilités d’alliances gagnantes des listes dans les communes était la stratégie générale en ce début de semaine. Car si sur le papier, un basculement politique du Grand Lyon est envisageable, la majorité de Gérard Collomb s’étant réduite, tout dépendra du résultat final. Et comme en 2001, la clé sera entre les mains des maires sans étiquette affirmée, constitués dans le groupe Synergies du mandat qui s’achève. Sans étiquette parce qu’élus à la tête de listes de rassemblement dans leur commune, de sensibilité centre-droit ou sans ancrage partisan dans des communes des Monts-d’Or comme Denis Bousson maire sortant de Saint-Didier ou son voisin de Saint-Cyr Marc Grivel réélu dimanche. Les maires de ces communes, en 2001 et en 2008 en siégeant au groupe Synergies, ont privilégié l’intérêt d’être dans la majorité pour le développement de leur commune plutôt qu’une vision politique et partisane.
C’est aussi le cas aussi des centristes tel Jean-Luc Da Passano réélu dimanche ou de l’UMP Jean-Pierre Calvel réélu à Sathonay-Village qui ont choisi de siéger dans l’exécutif de Gérard Collomb, s’assurant aussi de voir retomber une partie des financements du Grand Lyon pour le développement de leur territoire. L’aménagement des rives de Saône en est l’exemple.
Particulièrement en 2001, Gérard Collomb avait su parler à ces maires au point qu’à l’époque l’accord passé avait été qualifié de plus philosophique que politique.
Au-delà des résultats finaux du scrutin dans les 58 communes, c’est aussi le candidat qui déploiera la plus grande conviction dans sa vision du développement de l’agglomération qui emportera l’adhésion. Raison pour laquelle la droite se refuse à prendre position immédiatement et cherche le profil idoine en fonction des résultats du candidat à la présidence d’un Grand Lyon qui deviendra plus politique par la création de la métropole. Quatre noms circulent au jeu des pronostics.
S’il est difficile désormais d’envisager celui de Michel Havard au vu des résultats lyonnais, Philipe Cochet, député-maire de Caluire figure en première place. Patron de l’UMP du Rhône il a pour atout ses responsabilités politiques départementales, mais comme handicap le fait de n’avoir jamais occupé de poste à responsabilité au sein du Grand Lyon. Et surtout celui d’avoir mené une charge constante contre les maires divers-droite et centristes ayant "trahi" leur camp pour travailler avec Gérard Collomb. Une stratégie en partie échouée au soir du premier tour. Sa désignation pourrait constituer un casus-belli pour une majorité de maires favorables à une stratégie de collaboration avec la ville-centre.
Autre nom évoqué, celui du sénateur-maire d’Oullins, François-Noël Buffet ancien vice-président du Grand-Lyon auprès de Raymond Barre mais également de Gérard Collomb (2001-2003). Moins "raide" que Philippe Cochet, porteur d’une vision d’agglomération, nombreux sont toutefois ceux à droite qui n’ont pas oublié qu’il a échoué en 2001 et beaucoup redoutent que sa rivalité avec Philippe Cochet n’aboutisse à un remake local du duel Copé-Fillon.
Deux autres candidats ont un profil plus consensuel. Secrétaire départemental de l’UMP, Michel Forissier a le vent en poupe depuis sa conquête de Meyzieu et a su imposer son style consensuel. Deuxième vice-président du Conseil général, il a comme avantage de pouvoir également mener le rapprochement Grand-Lyon/Conseil général dans la perspective de la métropole.
Un atout qu’il partage avec la députée UMP Dominique Nachury, réélue dès le premier tour dans le 6e arrondissement de Lyon. Vice-présidente elle aussi du conseil général du Rhône, l’ancienne adjointe barriste au conseil municipal de Lyon passée à l’UMP aurait en plus le profil centriste pour rassurer les élus divers-droite. Et ne pas déplaire à Michel Mercier, l’autre artisan, avec Gérard Collomb, de la création de la métropole de Lyon.
Frédéric Poignard
Mardi 25 Mars 2014 à 18h38
La droite peut-elle emporter la présidence du Grand-Lyon ?
Philippe Cochet, candidat déclaré pour piquer le siège de Gérard Collomb à la Métropole - LyonMag
Le recul de la gauche au soir du premier tour des élections
municipales permet à la droite d’espérer conquérir la majorité à la
Communauté urbaine de Lyon.
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Allez écouter cette vidéo et vous verrez votre grand monsieur Collomb parler.
Signaler Répondrewww.lyonvideo.fr/spin.php?article329
On voit bien qu il y a panique au PS et c est vrai qu ils peuvent paniquer
Signaler RépondreEn tout cas le "vieillard" comme ils disent a toute sa tête et connait les règles élementaires de calcul
Signaler RépondreEELV Vert a fait ~ 8%, ils ont eu ni plus ni moins leur poids en postes.
221 places possibles x 8% ça nous fait grosso modo 17 places
On peut en douter avec le Michou Ringard!
Quelquesoit le score qu'il fera, il y aura 1/3 des places qui seront octroyées à l'UDI.
On voit que l'UDI l'a porté au sommet, alors que le climat politique lui est extrémement favorable, non seulement il n'a pas amélioré les scores de Perben mais il n'est pas arrivé à être en tête dans son fief !
Havard a réalisé l'un des plus mauvais scores de la droite concernant les grandes villes.
Même NKM la parachutée à Paris a fait mieux.
Génération Lyon vous dites, moi j'appelle ça la génération Loosers
Je vous dis juste en passant, qu'à l'inauguration de la Passerelle de la Paix, le très vindicatif Maire de Caluire PH. COCHET j'ai été étonnée de la platitude de son discours et il est jeune et ambitieux. Votre partialité vous égare, G. Collomb s'exprime très bien et en plus il est consensuel....PH. COCHET ne sera jamais président du grand Lyon voir de la métropole.....Il n'est certainement pas rassembleur comme le maire de Lyon et même dans son camp une majorité ne l'apprécie pas...
Signaler RépondreVotez pour Michel Ringard, le mec qui a octroyé 73 postes sur les 221 possibes à l'UDI.
Signaler RépondreNon mais allo quoi!
Avec lui, Lyon courre à la faillite.
Elles sont ou ces capacités de négociation ?
A part prendre les électeurs pour des bénêts sur Twitter, il est bon à quoi le Michou?
Après ses slogans ("vous voulez un maire canon ?", "t'as poney, moi je vote)
Après sa campagne de séduction ratée : Michel Havard, partenaire idéal pour une relation extra-conjugale
La stratégie ultime de Michel Havard qui va faire tomber tous les bastions socialistes de France, "Votez Collomb c'est recevoir le satisfcit de JM Ayraut", "Je n'imagine pas que les lyonnais souhaitent être les bons élèves du gouvernemnt"
Il se trouve hélas que les lyonnais sont des gens qui sont un peu plus intelligent que les autres :)
A Marseille, Havard aurait surement fait des bons scores :)
La prime est à celui qui a le bilan le plus mauvais.
Mais à Lyon hélas il en est autrement.
Le terme vieillard n'est pas sympa, voir très limite je répond à "phaune" et je suis d'accord avec l'autre commentateur à Marseille M.G audin qui est beaucoup plus agé et qui continue maisr à l'UMP il y en a une kyrielle, et qui en plus on pour certains des affaires sur le dos, alors soyez juste correct. G. Collomb est certainement plus actif que certains quadragènaires... il a fait plus pour sa ville que certains loosers de l'UMP.....et je n'en cite aucun.
Signaler Répondredans ce cas, faudra penser à s'occuper aussi du vieillard de la 2ème ville de France....
Signaler RépondreLyon est la 3 ème ville de France, un vieillard de gauche à sa tête ne peut que lui nuire. Il est certain que le prochain président de la république sera UMP, et donc sera plus enclin à aider les villes de droite. Si vous aimez Lyon et voulez un futur glorieux renvoyez Collomb à sa maison de retraite.
Signaler Répondreen 1981 j'ai voté PS ensuite chirac , ensuite , sarko et ensuite (on avait pas le choix) Hollande.
Signaler RépondreJ'aui compris que le PS est resté en 1981 et de par ce fait est un parti d'has been qui est plus que sur le déclin.
Je comprends mieux pourquoi que ce soit en Allemagne, au portugal, en espagne, en gr^ce , en grande bretagne etc ce parti d'has been n'existe pratiquement plus.
En France on aime les vieilleries, il n'y a qu'à voir Collomb qui a de plus en plus de mal à s'exprimer.
Pauvre de nous.
Et quand il nous parle de Lyon à l’international c'est vrai que c'est grâce à lui si le pape jean-Paul 2 est venu à Lyon, que JM jarre a fait un des plus grand concert au monde...
Bravo pour l offensive de L UMP car nous ne supportons plus les arrangements d élus qui se couchent devant la Gauche
Signaler RépondreLa question n'est pas celle de savoir si la droite peut remporter la présidence du grand Lyon.
Signaler RépondreMais plutôt de savoir si elle le veut !!
Après avoir rendu de multiples services aux socialistes, en fermant les yeux sur des faits et dossiers pourris.
Certains membres influant de cette droite, resterons dans la collaboration avec les socialistes.
Sauf a ce que ces "influants" soient mis de côté par des personnes honnêtes de droite, le kalife aura une autoroute vers la présidence.
Et puis les électeurs n'ont pas dit leurs derniers mots !
Le kalife a l'égo aussi ventru qu'une montglofière. Avec sa volonté de faire venir un président entre les deux tours, pour se faire mousser aux yeux d'électeurs décervelés.
Passera pour les électeurs censés, comme un imposteur.
Sans compter les nombreux mécontents qui sont restés coincés dans les bouchons...
Dimanche prochain votez. Mais votez bien !
Car après ne venez pas vous plaindre que des élus socialistes viennent vous faire les poches pour payer leur somptueux train de vie !