La 2CV fête ses 60 ans

La 2CV fête ses 60 ans

La mythique 2 CV de Citroën fête cette semaine ses 60 ans. Interview de Philippe Abbadie, président du Lyon 2 CV Club.

Comment vous expliquez le succès de la 2 CV ?
Philippe Abbadie : D’abord parce qu’avec ses lignes rondes, elle a traversé les années sans trop vieillir. Bref, elle est indémodable. De plus, beaucoup de Lyonnais qui ont une cinquantaine d’années achètent une 2CV aujourd’hui car ça leur rappelle leur jeunesse. Mais il y a aussi des passionnés qui collectionnent les 2CV, qui les entretiennent, organise des rassemblements....
Les atouts de la 2CV ?
Sa fiabilité, car elle n’est pas bourrée d’électronique, qui pose de nombreux problèmes dans les voitures aujourd’hui. Mais la 2CV est aussi très économique, puisque qu’elle ne consomme que 5 à 6 litres au 100 km. Car quand elle a été construite par Citroën en 1948, il fallait faire face à une pénurie d’essence. Enfin, il ne faut pas oublier le système de suspensions horizontales très performant, qui permet de conserver une tenue de route et un confort inégalé et qui a été inventé par le lyonnais Paul d’Aubarède. Au fond, la 2CV, qui a été lancée en 1948 est parfaitement dans l’air du temps : pratique et économique.
Combien coûte une 2CV aujourd’hui ?
De 1 000 à 1 500 euros en occasion. Et comme la 2CV est à la mode, certaines entreprises les reconditionnent avec des pièces neuves pour des prix pouvant aller jusqu’à 10 000 euros.
Il y a des modèles plus recherchés que d’autres ?
Oui, les plus recherchées sont les plus anciennes et les plus rares. Comme la 2CV Sahara ou certains modèles originaux comme la Type A. La couleur joue également un rôle important mais il faut que ce soit sa couleur d’origine, c’est-à-dire jaune et noir pour la 2CV Charleston par exemple.
Combien il y a encore de 2CV dans la région ?
Il en reste des milliers dans les granges et les jardins, mais seulement 1 500 exemplaires environ sont encore en circulation dans la région lyonnaise.

Propos recueillis par Augustin Bascoulergue

Photos : le premier prototype et le dernier modèle de 1990 (en haut) et la 2CV 6 (ci-dessous)



Fan de Deuche

“Facile à réparer”

François-Noël Buffet, sénateur-maire UMP d’Oullins
“Je suis un fan de voitures anciennes et donc forcément de la 2 CV. Mon père avait acheté la Diane car elle était sensée être plus moderne mais on n’a pas vu la différence. On allait dans les Alpes, dans le midi... Le grand jeu, c’était de dépasser les 110 km/h sur autoroute. Mon projet aujourd’hui, c’est de restaurer la 2CV de mon beau-père. Un modèle de 1953 avec les portes avant qui s’ouvrent dans le sens inverse de la route,  le coffre arrière bombé... Et elle est grise comme tous les modèles de cette époque. En tout cas, la 2CV est une voiture sympa, facile à réparer et qui consomme peu. Et si Citroën ressortait une 2 CV, je pense qu’elle aurait beaucoup de succès. Comme la nouvelle Fiat 500, la Mini ou la Coccinelle”

“Un art de vivre”
Alain Vavro, designer
“C’était ma première voiture en 1969 et depuis, je roule toujours en 2CV ! C’est une Méhari verte de 1970. La Méhari, c’est une 2CV dont la coque a été remplacée par la fameuse “baignoire”. Pour moi, la 2 CV n’est pas seulement une voiture. C’est aussi un art de vivre. Car on roule lentement quand on se balade en 2 CV. C’est une autre façon de vivre. Ça rend les gens de bonne humeur. Bref, tout le monde devrait rouler en 2CV !”

“J’ai traversé l’Afrique”
Bernard de Lagarde, architecte
“La 2 CV a été ma première voiture. Je l’avais achetée 1 000 francs aux puces en 1971. Je l’ai gardée dix ans, j’ai changé quatre fois le moteur moi-même et j’ai traversé l’Afrique avec elle ! Elle était increvable ! L’avantage de la 2 CV, c’est qu’on peut tout réparer soi-même. On a l’impression de s’y connaître en mécanique. Alors qu’aujourd’hui on ne comprend plus rien dans les moteurs modernes avec tout l’électronique.”

“La simplicité”
Jean-Pierre Rousval, directeur de planning chez Jump France
“La 2CV, c’est plein d’intelligence mis au service de la simplicité. De quoi séduire un publicitaire, car l’essentiel de notre métier est consacré à rechercher des idées simples et qui fonctionnent. L’objectif, c’était de réduire au maximum les risques de panne et les frais d’entretien. Mais c’est aussi une des premières voitures pensées dans une démarche marketing. J’ai une 2CV modèle AZLP depuis une dizaine d’années et je suis membre d’un club de passionnés. D’ailleurs, j’apprécie énormément l’esprit “deuchiste”, qui dépasse les clivages.”

“C’est l’autonomie”
Matthieu Pillard, responsable démocratie locale à la mairie de Villeurbanne
“J’ai acheté ma première 2 CV en 1987, juste après le bac pour partir en vacances.
Pour moi, la 2 CV offre des conditions de voyage inédites. Et ça permet un contact authentique avec les gens. En plus, elle fait partie du patrimoine français. C’est le rêve de mai 68, un symbole d’émancipation, d’autonomie...”

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1 commentaire
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jeannot le 31/10/2009 à 17:27

Je fais un essai pour voir si çà marche.

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