Pour la thématique du jeu, le musée lyonnais a choisi de créer une exposition interactive et ludique, pour que chacun puisse se l’approprier selon ses envies. Pour les enfants, un parcours parallèle a aussi été pensé à travers de petites entrées en forme d'arches.
"Est-ce que les jeux ont toujours existé ? La réponse est oui et non", révèle Véronique Dasen, commissaire de l'exposition. Parmi plus des 300 objets exposés, une grande partie n'est en réalité que des outils symboliques qui n'ont pas comme première utilité d'amuser l'enfant ou la personne qui le possède. "En visitant l’exposition vous allez découvrir une ribambelle d'accessoires, de jeux, donc des objets qui sont de véritables jeux, comme des billes, des représentations de cerceaux ou encore des toupies, et puis des jouets que nous nous appellerions "jouets" mais qui sont en réalité utilisés lors de rites de passage, comme les poupées qui sont un emblème des jeunes filles, un double de la jeune fille, qu’elle va offrir dans un sanctuaire à la veille de son mariage. Donc il y a beaucoup de "faux amis" dans les objets qu’on présente, on essaye de les mettre en perspective pour qu’on comprenne leurs valeurs symboliques et religieuses", a expliqué Véronique Dasen.
Parmi les poupées, les toupies, les balles ou encore les jeux de plateaux, les jouets peuvent refléter la société de leurs temps. "L’étude du jeu est absolument passionnante, parce que le jeu est à la fois un opérateur et le révélateur d’une société. Et pour nous, travailler sur le jeu dans l’Antiquité c’est entrer à l’intérieur même du système d’une société. Par exemple, le jeu de plateau est pensé dans l’Antiquité comme à l’image même de la société, d’un ordre construit de la cité, le plateau de jeu est le plateau de la cité", s'est réjouie la commissaire de l'exposition.
La dernière exposition sur le thème du jeu dans l'antiquité avait eu lieu en 1991 à Marseille, depuis la recherche a beaucoup avancé. Le musée du Lugdunum a repris une exposition itinérante suisse des années 2014-2017 qui a été enrichie de près de 38 musées différents en provenance de cinq pays dont l’Italie, la Belgique, la France, la Suisse et l’Allemagne. Ce qui a demandé "un travail énorme de préparation et d’organisation pour réunir ces objets".