Sophie Tessier : « On ne peut faire aucune prévision à partir des températures relevées au mois de mai »

Sophie Tessier : « On ne peut faire aucune prévision à partir des températures relevées au mois de mai »

Les thermomètres ont relevé dimanche plus de 33 degrés à Lyon et à Bron, et même 34 degrés dans le Beaujolais. Ces températures sont supérieures de 13 degrés aux normales saisonnières, les maximales au mois de mai atteignant généralement les 21 à 22 degrés. C’est aussi un record quotidien car la plus haute température pour un 24 mai avait été relevée en 1922. Il avait fait ce jour-là 31,4 degrés. Pour Sophie Tessier, prévisionniste dans le Rhône, la situation est normale et on ne peut pas encore prévoir un été caniculaire.

Lyon Mag.com : Est-ce une situation courante de connaitre des températures élevées au mois de mai ?

Sophie Tessier : Oui, c’est une situation plutôt courante. Nous sommes au printemps et à cette période, il arrive régulièrement d’avoir quelques journées de très forte chaleur, cela est tout à fait normal. Il faut aussi noter que ces fortes températures n’auront duré que pendant six ou sept jours si l’on compte la journée de lundi. Cela n’a donc rien d’exceptionnel, en 1945, nous avions connu 15 jours de très forte chaleur durant le mois de mai. Le record mensuel date d’ailleurs du mois de mai 1945, où on avait relevé une température de 34.2°C dans le Rhône.

Est-ce que ces fortes températures du mois de mai laissent présager un été caniculaire ?

On ne peut faire aucune prévision à partir des températures relevées au mois de mai. Pour le moment, nous avons seulement des modèles de prévisions saisonnières et il est vrai que les tendances qui s’en dégagent depuis environ deux mois prévoient un été plus chaud que la normale. C'est-à-dire que par rapport à une normale saisonnière calculée sur 30 ans, les modèles de prévisions dans différents pays d’Europe s’accordent tous pour dire qu’il y aura une anomalie chaude pour les mois de juin, juillet, et août. Mais cela ne veut pas dire pour autant que l’été 2009 sera caniculaire, c’est une moyenne. Pour produire une anomalie chaude, il suffit que les températures soient supérieures d’un ou deux degrés par rapport à la normale pendant plusieurs jours ou que quelques jours de très forte chaleur viennent ponctuer un mois plutôt frais.

Est-ce qu’une chute rapide d’une dizaine de degrés peut s’expliquer par le dérèglement climatique ?

Non, cela est simplement dû à des perturbations. C’est même fréquent au printemps car c’est la période où plusieurs types de temps se confrontent. Il y a des influences qui viennent du Sud et qui apportent de la chaleur, mais dans le même temps, des influences venues du Nord, de l’Ouest ou de l’Est qui amènent des pluies orageuses et une baisse des températures s’ensuit, ce qui donne ce changement brutal. Mais il faut rappeler qu’après cette chute de 10 degrés entre lundi et mardi, les températures maximales seront de l’ordre de 21 à 22 degrés, ce qui correspond exactement aux normales saisonnières pour le mois de mai.

Propos recueillis par Elodie Fereyre

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