Des soins beauté entre 5 et 8 euros pour les personnes âgées isolées

Des soins beauté entre 5 et 8 euros pour les personnes âgées isolées
Les personnes présentes lors du lancement - LyonMag

Ce mardi matin, a été formé un partenariat entre la SEPR (Société d'enseignement professionnel du Rhône), la Métropole de Lyon ainsi que l'association "Les Petits Frères des Pauvres" pour une prestation soin beauté à destination des seniors isolés et précaires.

L'objectif de ce projet est de "combattre l'isolement" et de "valoriser l'image des aînés".

Il s'adresse aux personnes âgées de plus de 50 ans qui se trouvent dans un état d'isolement et dans un état de précarité avancé, le seuil étant le minimum vieillesse d'un montant de 800 euros.

Les prestations de coiffages et manucures sont proposées à des tarifs de 5 ou 8 euros. Le coût a pu être limité à la valeur des produits utilisés, les clients servant de "modèles aux apprentis de ces métiers".

 Lavage de cheveux par une étudiante déjà professionnelle - LyonMag

La convention tripartite de partenariat est prévue pour une durée d'un an, renouvelable.

Il s'agit du "premier partenariat de ce genre" selon Laura Gandolfi, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, en charge du déploiement des politiques de solidarité en direction des personnes âgées. Le projet ayant été initié par la Métropole, le choix de l'association s'est porté naturellement sur celle des Petits Frères des Pauvres. En effet, "l'association est structurée, avec de nombreux bénévoles et un bon maillage territorial. Nous avions besoin de nous appuyer sur une institution pour l'accompagnement" estime la Vice-présidente de la Métropole.

Le choix de la SEPR pour la mise en pratique du projet est également complémentaire. Cette institution créée en 1864 comprend six pôles d' "excellence" pour la formation dans différentes professions. En ce qui concerne les spécialités Coiffure et Esthétique, issues du pôle "Métiers de la beauté, de la santé et du social", la promotion comprend "700 étudiants, du CAP au BTS, en passant par le BEP", détaille Maxime Noly, Directeur du développement et de la communication de la SEPR. Toutes ces formations se déroulant en alternance.

Le bénéfice de cette initiative pour les étudiants ?

Il s'agit de créer "des liens intergénérationnels" explique Violaine Pressiat, coordinatrice pédagogique du pôle beauté, chargée de la relation avec les entreprises. Les professions en question sont basées sur le service. Il est alors important d'"éduquer" les étudiants à la "bienveillance", de s'"ouvrir aux soins de l'autre".

Et tel est le cas au sein de la SEPR. Les actions sont légions au cours de la formation. Au nombre desquelles la Semaine de solidarité, en décembre de chaque année, la Nuit de la coiffure en juin dernier en partenariat avec L'Oréal, mais également le maquillage de chercheurs d'emploi lors d'une journée "entretiens" organisée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore le maquillage de personnes atteintes de cancer au sein du Centre Léon Bérard.

D'ailleurs, la question d'un sponsoring pour la prestation soin beauté peut se poser dès l'année prochaine. Cela constituerait un bon "coup de pub" pour l'entreprise partenaire.

De plus, bien que l'initiative soit récente, va-t-elle être étendue à d'autres formations de l'école, comme celles des métiers de bouche, des ateliers diététiques pouvant être imaginés ? Maxime Noly laisse la porte ouverte, dans l'attente des résultats de l'actuelle initiative.

Pour les Petits Frères des Pauvres, ce partenariat constitue une étape importante dans la lutte contre l'isolement des personnes âgées.

La discussion est facile avec la Métropole. L'association étant indépendante, car touchant très peu de subventions et la collectivité territoriale étant toujours "à l'écoute" d'après Aude Pretet, Vice-présidente régionale de l'association.

Cette prestation soin beauté pour les seniors est extrêmement bénéfique, ajoute-t-elle, parce que ce sont souvent des "personnes avec des vies difficiles, en rupture familiale. L'isolement favorise une baisse de l'estime de soi, ces personnes se referment sur elles-mêmes, et ne se plaignent pas". La décision d'aller chez le coiffeur n'est ainsi pas "spontanée". Il est nécessaire de "créer de la confiance avec ces personnes", cela obligeant les bénévoles à une présence accrue. La personne doit être au centre de l'attention. L'association organise donc des "activités individuelles, en respectant le choix de chacun".

Tout cela constitue un véritable travail en profondeur, de longue haleine. Dans ce processus, les travailleurs sociaux constituent des "éclaireurs" puisque ce sont eux qui vont signaler les personnes isolées à l'association.

L'initiative montre déjà des preuves de réussite. Les "clients" en redemandent.

De plus, la prestation "crée une dynamique. Elle permet aux personnes concernées de parler d'autres sujets. Les bénévoles peuvent par exemple convaincre la personne isolée à accepter la venue chez elle d'une infirmière ou d'une aide à domicile", ajoute Aude Pretet.

Le but du prix symbolique ?

Le fait que la prestation ne soit pas gratuite "permet de responsabiliser les personnes, d'accroitre leur estime de soi", explique Aude Pretet. Ainsi, pas de sentiment d'être dans l'assistanat. Quant à la possibilité d'un sponsoring, elle n'est pas contre : "ce n'est pas comme si la prestation faisait l'objet d'une facture payée ensuite par la Métropole ou l'association, c'est une marque qui offre ses produits, donc pourquoi pas".

Cette opération est bénéfique à la lutte contre l'isolement et la précarité des seniors. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire. Dans le Plan pauvreté par exemple, il n'y a "pas une ligne concernant les personnes âgées" conclut Aude Pretet.

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2 commentaires
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Prout le 10/07/2019 à 16:52

C'est génial ! Très bonne idée.
Merci pour eux.

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Sakura le 09/07/2019 à 21:23

Vont être content les cinquantenaires de voir qu on les met. dans la case personnes âgées.

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