Mireille, la cinquantaine, placée dans un taudis après l’Armée du salut
Placée par le Relais SOS, Mireille témoigne : « j’étais à l’Armée du salut lorsque j’ai rencontré une dame qui s’est présentée comme assistante sociale au nom de l’association. Je venais de divorcer, il me manquait un toit et mes ressources ne suffisaient pas aux bailleurs sociaux. L’assistante sociale m’a proposé un appartement. Je l’ai visité. C’était un choc alors que je menais une vie décente auparavant, mais je n’avais plus le choix : j’ai accepté ».
Un propriétaire-partenaire complice
Pour loger, il faut des toits. Parmi les propriétaires partenaires : la société Stratinvest, une entreprise familiale qui possède au moins deux immeubles pointés du doigt par des associations d’aide au logement sérieuses. L’un est situé rue de la ruche (3ème arr.), l’autre rue Eugène Fournière à Villeurbanne. Ce sont de véritables taudis et, fait surprenant, la majorité des habitants des deux immeubles a été logée par le biais de Relais SOS.
L’immeuble de la rue de la ruche
L’immeuble de la rue de la ruche attire particulièrement l’attention vu son mode de gestion pour une seule et même allée. Une partie de l’immeuble appartient à la société Stratinvest, l’autre partie, à un particulier. Ce dernier loue sa partie à la société Stratinvest, qui sous-loue à des ex-SDF devenus « habitants en conditions indécentes » envoyés pas Relais SOS. Un véritable imbroglio !
Des APL reversées au propriétaire véreux
En réalité, Stratinvest sous-loue de fait à Relais SOS des appartements d’une superficie allant de 9 m² à 13 m², infestés de cafards, certains sans chauffage, d’autres délabrés et tous sans sanitaires. Loyer pour ces résidences de type indigne (voir vidéo) : entre 350 et plus de 400 euros. Ce tarif ne tient pas compte des aides au logement (le loyer revient à une cinquantaine d’euros après déduction) reversées au propriétaire peu scrupuleux.
Travail « au black » et sous-payé
De plus, chaque locataire dispose du RMI. L’association administre leur argent et, lorsque l’on questionne l’un d’eux sur ses revenus, il répond, perdu : « je ne sais pas, c’est l’association qui gère ». De temps à autre, elle leur propose des petits boulots déclarés permettant d’obtenir un léger pécule de 200 euros à 500 euros. Soit des revenus situés bien en dessous du seuil de pauvreté (un peu plus de 800 euros). D’autres fois, Stratinvest en engage « au black » pour de petits travaux sous payés de réfection, peinture ou électricité.
La participation des autorités
Relais SOS semble n’avoir fait l’objet d’aucun contrôle de la part des autorités. Mieux, elle est subventionnée près de 50.000 euros par an grâce à une enveloppe conjointe de la ville de Lyon, du Département et de l’Etat. C’est le Foyer Notre-Dame des sans-abri qui reverse une partie de ses subventions à Relais SOS, dont la structure est rattachée au Foyer… comme pour intégrer l’association au panel institutionnel (local). Et, comme l’ignominie peut être sans limites, la suite peut faire froid dans le dos.
L’expulsion
Une partie de l’immeuble (celle où Stratinvest sous-loue des taudis à Relais SOS) de la rue de la ruche est bétonnée depuis fin avril. Le 24 avril, Relais SOS, accompagné des forces de l’ordre, annonçait à « ses » locataires leur expulsion prochaine. « On a dû faire nos cartons et attendre chaque jour qu’on vienne nous déloger » explique l’un des habitants. Trois jours plus tard, l’association, toujours accompagnée d’agents de la Brigade anti-criminalité (BAC), déloge tout ce beau monde direction les foyers, dont Notre-Dame des sans-abri. Nos appels au cabinet d’huissier et aux avocats des différentes parties sont restés sans réponse.
Trouble juridique
Cette expulsion ferait suite à une décision de justice ayant condamné le propriétaire particulier et non la société Stratinvest, qui conserve l’autre partie de l’immeuble dont elle est propriétaire. Un avis d’expulsion a été pris par la Préfecture du Rhône, mais les habitants n’en ont pas eu connaissance. « On nous a montré aucun papier, promet un locataire. Nous avons porté plainte contre le propriétaire pour demander des indemnités et le remboursement de nos loyers car il ne devait plus prélever de loyers depuis 2007 suite à une décision de justice ». Lui aussi a été placé dans un foyer, dans des conditions tout aussi difficiles que le taudis de la rue de la ruche. Il attend aujourd’hui un logement promis par l’association. Mais où va-t-il encore atterrir ? Relais SOS et la société Stratinvest, elles, ne semblent pas inquiétés pour le moment dans leur jeu qui consiste à vivre de la détresse des plus démunis tout en l’alimentant.
Abdelwahid Djaballah
dur de comprendre votre réaction : toute injustice est bonne à dénoncer et parfois une rumeur lancée en place publique fait avancer beaucoup plus vite les choses que des années de gâchis planqués
Signaler Répondreconcernant la véracité des faits cela mérite vérification et justification des organismes concernés
---Je trouve facile de dire ceci et celà, taudis et autre, mais que proposez vous à la place ? On vous procure un bureau une caméra, un pc, un journal, avec vous pouvez aider avec et ensuite si c'est refusé comme solution, critiquer. Sinon c'est montrer du doigt la pauvreté et la malchance des gens, qui ne demandent qu'à vivre mieux et qu'on les y aide, ce qui n'est pas ici. Par contre sur le gestion signalée, ok, dites le et montrez toute preuve.---
Signaler Répondreon met le feu et on n' appelle pas les pompiers
Signaler RépondreCOMBIEN DE COMMENTAIRE AVEZ VOUS EU LA DEPUIS LA DEMIE HEURE SVP ET DE QUI POURIEZ VOUS ME DIRE SVP MERCI
Signaler RépondreMARTINE BUHRIG EST UNE FEMME SUPERBE ET SOLIDE ALORS PAS DE CRITIQUE SVP MERCI
Signaler RépondreVous faites bien de souligner que la directrice s'appelle Martine Buhrig et non Martine Durrigue ; personne au cours de l'enquête n'a souhaité ou n'a su m'épeler son nom. Ni elle-même, puisqu'elle a coupé court aux appels téléphoniques concernant son association. Je lui ai demandé, au cours de notre première et ultime conversation, si elle était directrice du Relais. Elle m'a confirmé que oui. Quant à la tutelle, comment expliquez-vous le fait que ses administrés, dont certains ont été placé dans des taudis, ne connaissent pas le montant de leurs revenus ? Revenus gérés, selon témoignages, par l'association. Vous auriez aimé une vidéo des locaux d'accueil du Relais ou d'autres locaux du FNDSA. Certes, mais ce n'était pas le sujet de mon reportage. Le sujet est "une association qui propose et place des personnes en situation de grande précarité dans des taudis", d'où la vidéo de l'immeuble de la rue de la Ruche. Immeuble dans lequel les services municipaux se sont rendu en juin. Ils ont pris la fuite lorsqu'une habitante (voir la vidéo) leur a montré les nids de cafards dans son "appartement". Enfin, je n'affirme à aucun moment que le Relais est sous-locataire de la société STRATINVEST. En revanche, une certitude : elle collabore étroitement avec cette régie (qui, malgré sa condamnation récente, continue de prélever des loyers sous menace d'expulsion...). Comment expliquez-vous que le Relais SOS ait placé des personnes "précaires" dans un autre immeuble-taudis de STRATINVEST situé à Villeurbanne ? Peut-être le pur hasard qui ne mérite pas une enquête (journalistique)...
Signaler Répondre"La directrice" s'appelle Martine Buhrig et non Martine Durrigue, elle est responsable des accueils de jour et non directrice. Il s'agit d'une co gestion du RMI et non d'une administration que les gens peuvent résilier du jour au lendemain (à l'inverse d'une tutelle). On aurait aimé une vidéo des locaux d'accueil du relais SOS (ou des autres locaux du Foyer d'ailleurs) Quant au relais, je doute qu'il fasse de la sous location (puisqu'il devrait donc être juridiquement locataire en titre pour sous louer ensuite...). Certes je bosse au FNDSA donc je suis pas neutre, on pourrait même dire que je défend ma chapelle (lol) mais cet article me semble surtout bien peu documenté et relève plus de Morandini que d'une véritable enquête journalistique.
Signaler RépondreIl y a un témoignage, celui de Mireille. C'est un dossier que je suis depuis plusieurs mois. Outre la vidéo, vous pouvez vérifier par vous-même au 2 rue de la Ruche et tenter de rencontrer la dame qui habite au dernier étage... Âmes sensibles s'abstenir.
Signaler Répondred'où tenez vous ce sujet, il n'y a pas de témoignage, vos source sont elles sûr?
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