Le Parti communiste à la recherche de la "Gauche rassemblée qui peut gagner la Métropole"

"La Métropole telle qu'elle est construite est la quintessence du capitalisme", débute Raphaël Debû, conseiller régional et secrétaire départemental du parti, comme pour confirmer que nous sommes bien en présence de communistes.

Avec ces élections, le PCF veut une "métropole des communes", comme le dit Michèle Picard, Maire de Vénissieux. En effet, la récente collectivité territoriale est "une institution méconnue, elle est loin des citoyens", explique Christiane Charnay, maire de Givors. "La commune est l'échelon qu'il faut absolument garder", ajoute-t-elle alors que la maire de Vénissieux rappelle que "les communistes se sont toujours opposés à cette métropole, véritable laboratoire du Macronisme, qui […] prive les communes de moyens d'agir".

Pour remédier à cela, "les conseils municipaux [devront] être consultés sur toutes les compétences partagées", propose-t-elle encore. Ce qui découle du principe avancé par le secrétaire départemental : "réfléchir à partir de la périphérie plutôt qu'à partir de son centre".

Principe qui constitue la ligne conductrice du programme du PCF. Ainsi, en matière de transports en commun, il est proposé de "redéfinir le réseau" puisque "seulement quelques lignes de bus irrégulières" desservent Givors, comme l'indique Christiane Charnay.  La gratuité est également prévue, ce qui aura pour effet de "diminuer la place de la voiture" en ville, annonce Raphaël Debû.

Autre thématique toute aussi importante, le logement. Néanmoins, sont seulement envisagés les logements sociaux, qui passeront "de 4000 à 8000 d'ici 2030". Quant au phénomène Airbnb, qui participe de l'augmentation sans limite des prix de l'immobilier, les militants comptent bien s'inspirer de ce qui a été réalisé à Paris par Ian Brossat, adjoint communiste à la mairie de la capitale en charge du logement.

Pour pouvoir arriver aux manettes, les communistes espèrent "une gauche rassemblée qui peut gagner la Métropole", une gauche "sociale, écolo et citoyenne". Les discussions sont actuellement en cours, "on a de bonnes relations avec tout le monde", nous est-il précisé. Les militants sont optimistes quant à un possible rassemblement. "Dans le malheur de la gauche, les constructions sont plus équilibrées. Aucun parti n'est hégémonique, il n'y a pas de leadership de la gauche", développe le conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes.

Toutefois, dans le ciel bleu décrit par le PCF apparaissent quelques nuages. "C'est très compliqué [de dialoguer NDLR] avec les Verts", raconte Benoit Roux, responsable de la section à Villeurbanne. "Les Verts devront faire un choix, ils ont une responsabilité importante", préviennent les membres de la fédération, alors qu'Europe-Ecologie-Les Verts a décidé de ne pas nouer d'alliance au premier tour.

Remontrances aussi envers le Parti socialiste, qui doit "clarifier sa situation car rien n'est clair", selon que le parti à la rose soit ou non mené "par des gens qui ont soutenu [Emmanuel NDLR] Macron en 2017".

A ce jour, aucune tête de liste n'a été désignée pour les métropolitaines. A l'inverse des municipales pour lesquelles les tractations sont plus avancées. Malgré un processus de désignation qui se tiendra le 14 octobre, et qui concernera notamment Vaulx-en-Velin, des têtes de liste sont déjà connues. A Givors, ce sera Christiane Charnay ; à Lyon, Aline Guitard ; et il s'agira de Michèle Picard pour Vénissieux, par ailleurs candidate aux métropolitaines sur la circonscription des Portes du Sud.

En tous les cas, les communistes, par la voix d'Aline Guitard, responsable de Lyon, pensent qu'il y a une "vraie possibilité de changer la ville".