C'est la question qui se pose après la retentissante affaire des gémissements de l’étudiant Eliott Savy - mécontent du contenu des cours suivis pendant ses quatre années de licence de science politique à l’Université Lyon 2 et mis à l’honneur par un récent article du Progrès.
Max Weber (le fameux sociologue suisse qu’Eliott Savy se plaint de n’avoir pas assez étudié pendant son cursus au sein d’une faculté de science politique de Lyon 2 peuplée de gauchistes décolonialistes et féministes légèrement hystériques) fut très clair sur cette question. Dans une conférence de 1919, il estima que le rôle du professeur en tant que professeur devait rester neutre : "Un professeur est inexcusable de profiter de sa situation pour essayer de marquer de ses propres conceptions politiques au lieu d’être utile [à ses étudiants]", écrit-il.
En contradiction avec ce grand principe moral, l’article du Progrès cité plus haut évoque le cas de "plusieurs étudiants qui se sont sentis en décalage, mal à l’aise avec leurs idées". Il est probable que la journaliste ait voulu écrire "mal à l’aise à cause de leurs idées".
L’erreur de langue est pourtant révélatrice : sans doute ces étudiants devaient être mal à l’aise faute de n’avoir pas découvert à temps quelles étaient leurs idées. Car, sinon, qui ignore que Lyon 2 est une fac "de gauche" et Lyon 3 une fac "de droite" ? Il est vrai que si l’on veut étudier le chinois, le japonais ou la philosophie tout en voulant baigner dans un milieu "de gauche", cela peut poser un problème. Ces trois matières n’étant pas enseignées à Lyon 2, on est obligé d’aller à Lyon 3.
Mais de la science politique on peut en faire "de droite" en s’inscrivant à Lyon 3 et du droit et de la science politique "de gauche" en choisissant Lyon 2.
On peut même faire mieux. La diversité politique de la science politique lyonnaise est grande. Si vous trouvez que Lyon 2 est trop à gauche, car la France Insoumise et le PC y pullulent par le biais de ses enseignants et étudiants, vous pouvez choisir de faire l’IEP de Lyon. Vous y gagnez un "s" (on écrit "Sciences Po Lyon") et une posture de gauche modérée. Renaud Payre, son directeur, est actuellement le grand manitou de Génération Z - Mouvement Z (une sorte de double Z cherchant le top) qui essaie de fédérer dans la perspective des municipales de mars prochain la gauche située à droite de la gauche de la gauche. Ça correspond au PS, aux Verts, à Génération.s, peut-être au PC, mais pas à la France Insoumise (réservée à Lyon 2).
Il n’est pas du tout certain – cependant - que les étudiants actuels de Sciences Po Lyon aient choisis de faire l’IEP pour la coloration rose pâle de son directeur ou de ses enseignants.
C’est d’ailleurs ce que reproche Marion Maréchal à tous ceux qui ont cette bienveillance endormie à l’égard des profs qu’elle soupçonne d’être majoritairement "de gauche". La jeune directrice de l’ISSEP soulignait récemment l’existence du "soupçon de partialité et de militantisme […] systématiquement porté sur les initiatives des personnes de droite qui s'investissent dans l'éducation mais jamais sur les personnes issues de la gauche".
Continuant notre guide Michelin de la science-politique-qui-fait-de-la-politique-à-Lyon, nous abordons donc le cas de la science politique lyonnaise version de droite: l’Institut de Sciences Sociales Economiques et Politiques (ISSEP) de Marion Maréchal. "Régulièrement sommée de justifier le pluralisme au sein du corps enseignant ou du programme" (ce à quoi Lyon 2 avait effectivement échappée jusqu’à cet article du Progrès qui a obligé Nathalie Dompnier, la présidente de l’Université, à se fendre d’un communiqué reprochant à la journaliste "d’ignorer la diversité (…) des thématiques enseignées pour mieux fustiger ce qui est présenté comme une "dérive" de l’Université"), Marion Maréchal répond aux deux "Z" de Renaud Payre, par ses 4 "E" "enracinement, éthique, engagement, excellence : nos valeurs cardinales".
Soucieuse de préciser la spécificité de son projet, elle ajoute : "Les étudiants qui postulent à l'ISSEP (qui viennent de toute la France et pas spécifiquement de la région lyonnaise) (…) cherchent une formation bien particulière, qui n'est pas interchangeable avec une autre".
Apparemment donc, un étudiant qui vient à Lyon étudier la science politique possède un large menu de formation à sa disposition et ne se trompera pas. Mais qu’en est-il pour un étudiant tendance self made start up à vocation macronienne ?
Comment trouver une école LREM de science politique ?
Depuis septembre c’est chose possible. Elle s’appelle HEIP, elle est parisienne, déconcentrée à Lyon, partie du groupe INSEEC (qui abrite aussi Sup de pub avec qui elle partage certains cours). Un étudiant peut y faire son Master 1, ce qui lui coûtera 8500 euros, SAUF s’il trouve une entreprise ou une administration qui accepte de le financer en l’embauchant en alternance.
L’école est dirigée par Jimmy Brumant qui fut responsable des Jeunes Avec Macron avant d’être écarté par le QG de LREM pendant la période Caroline Collomb, et compte parmi ses intervenants un bon nombre d’actuels élus ou collaborateurs d’élus tous politiquement LREM.
Officiellement HEIP n’est pas l’école de science politique de LREM, il n’empêche que quand on demande qui y enseigne, seuls les noms des non LREM (comme le rédacteur en chef de Tribune de Lyon Antoine Comte ou le PDG de Syntagme Erick Roux de Bézieux) sont publics. Comme LREM, HEIP est nouvelle dans le paysage lyonnais, mais elle va enfin permettre à l’étudiant lyonnais qui veut apprendre à gérer une entreprise comme une collectivité (et réciproquement) à se former à la science du politique en slalomant entre l’ancien monde gauchiste et l’ancien monde droitiste.
Si, avec ça, Eliott Savy ne trouve pas son bonheur !
Romain Meltz
Contrairement à vos idées reçues, les médecins aux pieds nus ont obtenu de très bons résultats. Le peuple n'a pas besoin de byzantinisme.
Signaler RépondreL'université comme champ d'affrontement politique ? Retirée de la vie réelle, du pays réel, avec des picoreurs de discours et des querelles byzantines. Si elle n'est pas utile au peuple, je ne vois pas à quoi elle sert.
Signaler RépondreLa politique ? C’est un jeu de con ,pour que la grande bourgeoisie garde toujours la main sur ses esclaves.
Signaler RépondreMontMonnet, "Allez à la rencontre du peuple", comme disait le président Mao aux intellectuels avant de les envoyer en rééducation (nettoyage des chiottes pour un neurochirurgien avantageusement remplacé par un "médecin aux pieds nus" qui s'est formé en apprenant par cœur le Petit Livre rouge). De fait, qu'est-ce que le byzantinisme académique a bien pu apporter à l'humanité ?
Signaler RépondreAvec le temps, les enseignements universitaires évoluent, mais les querelles byzantines des profs et des étudiants ne concernent que de très loin les migrants, les sdf et les ouvriers sur les chantiers, qui eux, continuent de sentir la faim, la soif et le froid. Sortez de votre bulle, et allez à la rencontre du peuple, vous irez beaucoup mieux.
Signaler Répondreil faudra penser à changer la photo,
Signaler Répondrela réalité n'est plus ainsi.
Et les idées aussi ont bien dérivé.
Lyon II est soit disant progressiste, mais on se rend compte que le fascisme des hétéro, blancs, cisgenres perdure. On se demande ou sont les professeurs et élèves non genré(e)s. L'université de Lyon II a encore beaucoup de travail pour devenir un creuset de la diversité. Il serait peut être temps de sortir du fascisme patriarcal. L'hétérosexualité n'est pas un choix mais la bras armé d'un système de domination masculin. ça suffit les phallus !
Signaler RépondrePardonnez moi mais Lyon 3 suit le paradigme qu’elle veut mais il m’étonnerait fort qu’elle nomme responsable pédagogique des « profs » sans doctorat, pas davantage doctorants et sans aucune publication scientifique... bref, plus que de l’idéologie, c’est de niveau académique qu’il s’agit là
Signaler RépondreMax Weber... sociologue suisse... fatigue...
Signaler RépondreUn article futile qui ne met pas en perspective ce qui se trame dans cette fac!Il est journaliste comme Barbarin est anarchiste ...
Signaler RépondreLa fin d'un monde et tant mieux,
Signaler Répondreça permettra au prochain de naître.
Je découvre qu’on peut se prétendre professeur à Lyon 2 sans avoir de doctorat et en n’ayant publié aucun article scientifique... wow... Lyonmag: avant de donner la parole à des guignols, peut être serait il bien de vérifier qui ils sont non?
Signaler RépondreHeureux de vous faire rire.
Signaler RépondreUtiliser le pronom personnel "je" (et "me") en lieu et place du pronom indéfini neutre "on" (et "se") qui n'est pas adapté à votre remarque.
Et bien ce qui est rassurant, c’est que non seulement on pouvait douter de l’engagement politique des profs de Lyon 2, suite à cette tribune, on est en droit de douter de leur niveau.
Signaler RépondreVous payez des impôts autant pour Lyon 2 que pour Lyon 3, une université qui suit le paradigme interventionniste et une autre le libéralisme... Vous payez donc tout autant pour un "camp marxiste" que pour l'autre camp...
Signaler Répondrehi hi hi, et on se régale des commentaires de Non à LREM
Signaler RépondreNeurone est masculin.
Signaler RépondreArgumentaire sans fondement comme tout bon LREM.
Attention erreur, il y a du chinois diplomant à Lyon 2 depuis de nombreuses années, japonais pas sur malgré la forte demande. Aussi beaucoup d´élèves ne choisissent pas leur école, il y a des quotas de place et l´algorithme ParcourSup...
Signaler RépondreNeurones frontistes activées
Signaler RépondreJe ne vois pas l'intérêt pour un étudiant fan de LREM de suivre des cours de sciences politiques de professeurs LREM vu qu'il ne fera qu'exécuter les ordre de son idole sans réfléchir.
Signaler Répondre"si voter changerait vraiment la vie, y'a longtemps que voter serait interdit"...Alors lyon 2, lyon 3 ou bien encore Hasch i P ou ZZ top....z'ont juste compris que si tu veux pas travailler faut faire sciences po...!
Signaler RépondreBon résumons :
Signaler RépondrePour faire des études de sciences-fictions...non pardon de sciences politiques on peut aller à Lyon2 avec la génération Z du PS ,ou l'IEP au prix fort mais aussi se tourner vers l'HEIP du groupe INSEEC des LERM
Si vous êtes ni rouge ni rose pâle mais plutôt bleu marine rejoignez alors l'ISSEP...qui cherche à redonner des couleurs à ses étudiants
Mais si vous n'avez pas de pot et que vous n'entendez rien à la science....contentez vous de payer des impôts...
Renaud Payre =Monsieur Madame Z=0
Signaler RépondreD ou le laxisme arrivée au gouvernement !
Signaler RépondreBref les fouteurs de bordel et autres profiteurs du système ont encore de beaux jours devant eux !!!
Électeurs (trice ) voter tout a droite car ces gens sont néfastes pour les honnêtes gens travailleurs français et immigrés quelques soit la couleurs de peau ou de religions sinon vous êtes condamner a vous serrez la ceinture de plus en pluss !!
Ex ouvrier et ex gauchiste ayant vu des mamies et papis faisant les poubelles du Monoprix j ai vite compris pourquoi ?
Au fait je suis petit retraité pour le cas où !!
Article inutile et pathétique. Nous payons des impôts pour financer les universités et pas des camps de rééducation marxiste
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