Dès le samedi soir et la Presqu'île de Lyon rendue au trafic automobile (sauf la rue Edouard-Herriot fermée à la circulation les nuits des vendredis et samedis), il s’agissait de prendre le pouls des commerçants membre de l’association, après l’expérience diurne de piétonnisation organisée par la Métropole de Lyon de samedi. Avec un constat inévitable : tous les commerçants concernés n’ont pas vécu la même chose.
Moins d’argent et plus de bruit
Les avis négatifs sont ceux qui ont les chiffres en main. Le propriétaire du Central Parc, Franck Honegger est très déçu : "-75% par rapport à un samedi normal. 27 véhicules dans la journée c’est une catastrophe pour mon parking".
S’il n’est pas très surprenant qu’un parking pour voiture fasse de mauvaises affaires un jour de piétonisation de la ville, le constat est semblable (et sévère) chez cette pharmacienne qui met froidement la réalité des chiffres sur la table "par rapport au samedi 29/09/18 : 113 l’an dernier contre 95 clients cette année. Chiffre d'affaires : 1661 € vs 3068 € l’an dernier".
Si tous les commerçants déçus par les résultats de cette journée ne sont pas aussi précis, les plaintes sont souvent liés à la baisse d’activité : "Notre boutique a servi de musée ! Heureusement que nous avons des clientes fidèles qui nous ont fait travailler. La piétonnisation fait descendre en gamme la ville", se désole-t-on du côté de High Lyon (prêt-à-porter chic et cher).
Est-ce lié à l’activité du prêt à porter, le son de cloche est semblable du côté de Graphiti "un samedi très difficile, (…) Nos clients des extérieurs ne se sont pas déplacés pour ne pas avoir à affronter la queue au parking" ?
De son côté, philosophe et propriétaire d’une boutique dans laquelle David Kimelfeld, le Président de la Métropole, s’est arrêté le matin lors de sa déambulation piétonnière, Anne Joly constate une "activité réduite, car l’esprit était à la déambulation à pied ou en vélo (sur les trottoirs) et non aux achats".
Curieusement, alors que David Kimelfeld s’était réjoui du calme vénitien de sa Presqu'île sans voiture, le bruit est parfois souligné comme un élément négatif de cette expérience. "Beaucoup de nuisances sonores depuis le matin : tambours, sono, et tout l’après-midi : orchestre. Même les clients trouvaient l’ambiance bruyante", peut-on lire, alors que une pharmacienne renchérit : "Quant aux bruits ce ne sont pas les mêmes mais c’est loin d’être silencieux".
A côté de ces constats négatifs, une série de retours d’autres commerçants sont clairement plus positifs.
La possibilité du tiroir-caisse parfois, une ville apaisée souvent
C’est le cas par exemple du magasin Zoé Bonbon (accessoires et bijoux) qui trouve le samedi "plutôt très positif ! beaucoup de monde et donc : des ventes". Idée partagée par SKFK : "A l’unanimité les clients étaient ravis de la piétonisation. Cela a eu un impact sur la fréquentation de la boutique, pour moi le test est réussi". C’est un constat similaire qu’on fait à Fleurs-Thés en chocolat qui cite des verbatim de clients satisfaits : "On s’arrête plus facilement dans les boutiques", "on redécouvre notre ville".
Et si du côté de la fleuriste Presque-Ils fleurs on voit plutôt une fréquentation quantitativement en baisse, la qualité des échanges est en hausse : "Moins de monde en général cependant l’atmosphère est beaucoup plus sereine et agréable, les clients ou passants plus agréables, beaucoup moins d’agressivité".
Un constat partagé : piétonniser ne peut suffire
La conclusion provisoire (mais déjà ancienne) de la présidente de l’association Carré Nord Presqu'île Carole Château est que la piétonnisation est une possibilité si la ville est repensée dans son intégralité, et pas "à marche forcée". C’est un constat partagé par beaucoup des commerçants qui indiquent quelles voies devraient être prises pour transformer cette idée en politique publique réussie d’une ville préservant ses petits commerces. "Pourquoi ne pas faire tous les premiers samedi du mois piéton pour que chacun ait son repaire", propose Anne Joly.
Et d’une façon générale, beaucoup des membres de l’association pointent la question des transports. "Il manque des parcs relais aux portes de Lyon, et des tickets journées", souligne-t-on chez Fleurs-Thés chocolat, pendant que chez Ycone, on demande : "Avons-nous assez de parking ?"
Attendre pour voir
La diversité des réactions des commerçants incite à penser que la répétition des journées piétonisation (prévues le 12 et 26 octobre) sera nécessaire pour y voir plus clair. C’est ce que pense Bernard Guyot propriétaire du magasin qui porte le nom de son père : "Pour que notre critique soit recevable et crédible nous sommes obligés d’attendre au moins les trois jours d’expérimentation".
Le collectif des Chauffeurs VTC de Lyon, appelle tous les collègues, au boycott de la partie centrale de la presqu'île.
Signaler RépondreLa majorité des élus de la ville de Lyon et de la métropole, ont instauré la vidéo verbalisation sur la partie centrale de la presqu'île.
( En gros de Bellecour aux terreaux)
Avez-vous envie de prendre le risque d'une amende de 135€ pour vous être arrêté lors de la prise en charge ou dépose d'un client ?
C'est pourtant ce que vous risquez si vous persistez à desservir ce secteur !
La seule solution, c'est le boycott !
Pour celles te ceux d'entre vous qui se prendront des prunes.
Tant pis pour vous !!!
Très clairement, ces élus entravent la liberté de travail de centaines de Chauffeurs VTC.
Entrave sur fond de discrimination, car les taxis, eux, ne seront jamais sanctionnés.
Contact :
collectifchauffeursvtclyon@protonmail.com
Vous nous retrouvez aussi sur tweeter.
Le pb des boutiques en zone piétonne, c'est que ça limite les biens vendus, aller acheter une imprimante ou un ordi, pour vous le trimballer à la main dans le métro pendant 45minutes, c'est bien gentils, et sinon ça implique que le client s'il cherche à prendre sa voiture, qu'il dispose de la patience pour la garer. Donc qu'est-ce qui arrive ? bah le client achète sur internet.
Signaler Répondre"Même Paris, plus grande et plus « haut de gamme », a commencé à expérimenter avant nous ! La honte."..
Signaler RépondreTellement haut de gamme que les classes moyennes et ouvrières sont obligées de fuir la ville, chassées par les prix des loyers et du coût de la vie en générale dans cette ville musée.
A quoi ca sert d'avoir des bagnoles a 50000 euros si on ne peut plus les montrer...ha ils nous restent les quais ;-) . Avec la pietonisation l'ouest lyonnais vont laisser leur SUV au garage. Quel gachis mais quel bonheur pour nos poumons. Vivement que l'on mette des feux sous fourviere, la voie rapide pour que l'ouest vienne polluer Lyon.
Signaler Répondre"Il manque des parcs relais aux portes de Lyon, et des tickets journées"
Signaler RépondreLe ticket 24h existe, pour information
Vous racontez n'importe quoi.
Signaler RépondreCe sont les commerçants de la rue Victor Hugo saignés à blanc par les travaux du métro qui durèrent 4 ans qui ont demandé la piétonisation.
Papy est de sortie!
Signaler RépondrePar principe et aussi par habitude un commerçant n'est jamais content !!!
Signaler Répondreça eu payé mais maintenant ça paye plus....
Bande prolos! On va faire comment pour frimer avec nos voitures à 80 000 euros? Pas moyen de prendre le métro avec des smicards puants!!
Signaler RépondreAprès la construction du métro et la piétonisation de la rue de la République les commerçants ont hurlé comme quoi ils allaient faire faillite... depuis ils ont d'excellents profits.
Signaler RépondrePas si congénital que ça, le conservatisme.
Signaler RépondreJe ne pense pas me tromper beaucoup en disant que Lyon était au contraire à l'origine de la "mode" de la pietonisation des centre-villes, puisque la rue de la Ré à été fermée à la circulation dès 1975 !
Eh oui, vous êtes sans doute trop jeune pour avoir connu la chance de rouler dans cette rue (à double sens !!)
Il y a bien longtemps que la presqu'île aurait du etre pietonne ...Cest bizarre la part dieu pietonne depuis 1977 a un des plus gros chiffres d'affaire de France !
Signaler RépondreÇa me rappelle les années 70 oú les commerçants de la rue Victor Hugo étaient farouchement opposés à la piétonnisation de la rue : "les gens ne viendront plus ! etc ......." Combat d'arrière garde , la ville est faite pour les piétons pas pour les bagnoles !
Signaler Répondrel'erreur c'est que les deux peuvent être corrélés sans avoir un lien de causalité...
Signaler Répondreon appelle ça l'effet cigogne, par exemple, le nombre de noyades dans des piscines est proportionnel au nombre de film avec Nicolas Cage sortis dans l'année...
plein d'exemples là :http://tylervigen.com/spurious-correlations
La pietonisation existait déjà jusqu’au 18ème siècle et l’espérance de vie était de 45 à 50 ans ! Aujourd’hui elle est de près de 80 ans ! Cherchez l’erreur !!!
Signaler RépondreDe toutes façons, la piétonnisation, c’est la marche de l’histoire : les commerçants devront s’adapter. Beaucoup de grandes villes françaises ont un hyper-centre complètement piéton : Lyon est à la traîne, à cause notamment de son conservatisme congénital. Même Paris, plus grande et plus « haut de gamme », a commencé à expérimenter avant nous ! La honte.
Signaler Répondrejamais content ces fondamentalistes marchands !
Signaler Répondreen résumé, des bourgeoises qui ont peur de prendre les transports en communs ou de faire la queue aux parkings.
Dur le retour sur terre pour certains !
Mais heureusement ils peuvent faire confiance à notre roitelet président qui enverra la police mater la plèbe.
Moins d’activité, des commerces plus bas de gammes qui tirent leur épingle du jeu, plus de badauds, bref : on découvre l’eau tiède. Voir rue Victor Hugo, tout est écrit.
Signaler RépondrePourtant ça re-dorerait le blason d'un quartier dont la réputation fait fuir les habitants.
Signaler RépondreIl faut le virer ce type la !! D’abord on ne le connaît pas et il va nous ruiner !! Encore un utopiste à virer d’urgence comme tous les nuls de la REM !!!
Signaler Répondreexpèrience en dépit du bon sens, normal car dirigeants pas au niveau..et ce n'est qu'un début..vous les voulez? alors vous(nous) allons "déguster"
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