Espionnage des boîtes mails à la Région : l'ancien DGS mis en cause par l'enquête

Espionnage des boîtes mails à la Région : l'ancien DGS mis en cause par l'enquête
L'Hôtel de Région à la Confluence - LyonMag

L'enquête de police est terminée, deux ans après que LyonMag ait révélé l'affaire des boîtes mails espionnées à la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Et Philippe Demester est dans de beaux draps. L'ancien directeur général des services (DGS) du Conseil régional sous Jean-Jack Queyranne a pourtant opté pour la technique de la mémoire défaillante lorsqu'on l'interroge à ce sujet. Il dit n'avoir "aucun souvenir" d'avoir demandé à ce que les courriels des élus et des employés de la Région soient surveillés.


C'est pourtant la version soutenue par l'ex-directeur des services informatiques, Benoît Dehais, qui avait mis en place ce système durant des années, sur ordre de Philippe Demester selon lui. Et tout cela dans le but initial de débusquer des taupes qui donneraient des informations à nos confrères des Potins d'Angèle.

A l'époque, l'hebdomadaire satirique avait réalisé un article sur Gwendal Peizerat, vice-président aux Sports, et sa note de téléphone faramineuse. Philippe Demester lui-même faisait l'objet d'une série d'enquêtes des Potins, avec la publication d'une lettre confidentielle qu'il avait écrite au sujet de la desserte de l'aéroport de Lyon.

Philippe Demester, devenu ensuite préfet de la Somme et qui est aujourd'hui directeur général de l'Agence régionale de santé en PACA, n'a guère convaincu les enquêteurs. La police a été saisie par le parquet "pour des faits susceptibles d'être qualifiés d'atteinte au secret des correspondances par une personne chargée d'une mission de service public et d'accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données au sein du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes".

Philippe de Mester - DR

Pendant 18 mois, les enquêteurs ont multiplié les auditions pour tenter de comprendre qui avait effectivement donné l'ordre de lancer cette opération d'espionnage. Dans leur conclusion, ils pointent deux responsables : Benoît Dehais et Philippe Demester. Ils estiment même que l'ancien DGS pourrait faire l'objet de poursuites pénales pour atteint au secret des sources correspondances.

Il appartient désormais au Parquet d'engager d'éventuelles poursuites judiciaires.

Laurent Wauquiez également espionné ?

L'enquête a aussi permis de faire de nouvelles découvertes intéressantes et qui ont fait bondir l'actuel président de la Région, Laurent Wauquiez. On sait désormais que cet espionnage était généralisé. Outre les élus, les syndicats, les agents, Benoît Dehais avait eu accès à l'un des comptes du président Jean-Jack Queyranne.

Plus étonnant, on découvre qu'en janvier 2017, un an après l'élection de Laurent Wauquiez à la tête de la collectivité, et quelques mois avant que l'affaire ne soit révélée par notre rédaction, le système d'espionnage était toujours en place.

Tout aurait pourtant pu s'arrêter le 8 janvier 2016, une semaine après l'arrivée du nouveau président. Les techniciens avaient interrogé le directeur des services informatiques pour avoir s'il était possible de retirer ses droits sur toutes les boîtes mails. "Non, pas encore", avait alors répondu Benoît Dehais. On se demande encore pourquoi.

Nul ne sait si quelqu'un a profité de ce système pour fouiller les correspondances des nouveaux élus de Laurent Wauquiez. D'autant plus que les intrusions ne laissaient aucune trace.

Une chose est sûre : c'était encore possible de le faire. Ca le restera une année encore, jusqu'à ce qu'à l'occasion d'une intervention sur ses boîtes mails, le syndicat SUD-CT-AURA découvre le pot aux roses et qu'il soit mis un terme à cette pratique qui pourrait, un jour, finir devant la justice.

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5 commentaires
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Lyonnais06 le 08/10/2019 à 09:11

Et aucune sanction en interne??

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Non à LaRem le 07/10/2019 à 12:08

Je découvre qu'un directeur général de l'Agence régionale de santé en PACA a perdu la mémoire.
Le mieux serait de le mettre en inactivité pour qu'il prenne le temps de se soigner.

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Zorglub le 07/10/2019 à 10:19

Bolchévique un jour, bolchévique toujours !

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Papimouzo le 07/10/2019 à 10:15

Une chose est sûre c est qu il a dû surement avoir le gros melon pour ce prendre pour le directeur de la CIA made in usa !
Décidément vaut mieux donner des places a des professionnels de la surveillance qu a des zigotos de l E N A. Qui sont nuls a chier

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OSS...117 !! le 07/10/2019 à 10:12

l'espion qui m'aimait..car c'était par amour du conseil régional qu'il protègeait qu'il espionnait ! la belle ambiance chez nos "Z'élus"..on comprend mieux leurs décisions vu le fonctionnement de l'institution..stupide !!

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