Dans un excellent français, Donald Sutherland a régalé l’assistance de différentes anecdotes sur ses nombreux tournages, n’hésitant pas à faire jouer à son interviewer Didier Allouche le rôle de faire-valoir et à mettre les rieurs de son côté.
Prodigieux acteur doté d’une filmographie de plus de cent cinquante films dont des titres cultes comme M.A.S.H de Robert Altman, Klute de Pakula, 1900 de Bertolucci et surtout le Casanova de Fellini, qu’il retient parmi tous, Sutherland aura incarné à l’écran l’insolence, la morgue, le cynisme, la froideur et la dureté et tant d’autres émotions à travers cette foule de personnages endossés avec talent et justesse tout au long de sa carrière.
L’observant de plus près, on détecte vite dans sa personnalité le vivier dans lequel les cinéastes ont dû abondamment puiser pour donner du caractère aux héros de leurs films.
Donald Sutherland a glissé sur le terrain politique en saluant sa camarade Jane Fonda, prix Lumière 2018, arrêtée par la police vendredi sur les marches du Capitole alors qu’elle manifestait pour le climat. Pourfendant l’autre Donald dont les médias narrent quotidiennement les tweets et les déclarations, la star a rappelé qu’il était de nationalité canadienne ce qui l’empêchait de militer frontalement aux Etats-Unis contre Trump, tout en se montrant particulièrement pessimiste sur l’avenir de la planète.
Belle visite et beau cadeau pour fêter les dix ans du Festival !
Eric Pelet