Francis Ford Coppola et son Prix Lumière : "Je n'ai jamais rien vécu de comparable !"

Le lendemain matin, le réalisateur américain du Parrain et d’Apocalypse Now se présentait face aux journalistes pour la traditionnelle conférence de presse.

A 80 ans, Francis Ford Coppola dit avoir été "surpris et très ému" par l’accueil qui lui a été réservé à Lyon. "Je n’ai jamais rien vécu de comparable, qu’on vous honore pour l’essentiel de votre vie", a expliqué le lauréat de 5 Oscars et de 2 Palmes d’Or.

Il a beaucoup été question de son prochain film. Il faut dire que Francis Ford Coppola, particulièrement efficace dans les années 70, 80 et 90, ne réalise plus beaucoup. C’est Thierry Frémaux, délégué général du Festival Lumière, qui l’a lancé sur le sujet, évoquant Mégalopolis, un film-monde, débuté en 2001 et qui apparaît aujourd’hui comme le projet d’une vie pour le natif de Détroit.

"Roman Polanski, Steven Spielberg, William Wyler, ils ont un talent naturel, divin. Moi, j’ai simplement une bonne imagination et de l’enthousiame. Alors souvent, je commence un projet et j’abandonne parce que je ne suis pas assez bon. J’en commence un autre et j’abandonne. Alors je reprend le précédent et je le fais. Cela fait 20 ans que je travaille sur Mégalopolis. Mais en 2001, avec le 11 septembre, je n’avais plus envie de tourner sur la bonté de l’Homme", détaille Francis Ford Coppola, qui promet que ce film, qui devrait être le prochain de sa filmographie, "sera plus ambitieux qu’Apocalypse Now".

Marvel, "ce n'est pas du cinéma, c'est abject !"

S’il met du temps à se lancer, c’est aussi parce que le budget sera plus élevé que celui de son oeuvre culte sur la guerre du Vietnam. "Ce sont des sommes du type de celles utilisées par Marvel. A cause de leur manière aseptisée de faire du cinéma, personne ne veut débloquer un tel budget pour un film qui prend des risques. (…) Martin Scorsese a raison de dire que Marvel, ce n’est pas du cinéma. Je dirai même que Marvel, c’est abject ! On est censé apprendre quelque chose en allant au cinéma. Mais leurs films se ressemblent tous !".

Francis Ford Coppola ne renvoie pas l’image d’un type marrant. Pas très réceptif aux blagues tentées par la salle et par Thierry Frémaux, il a aussi tendance à répondre à côté aux questions posées. Notamment parce qu’il accompagne chacune de ses réponses par une série d’anecdotes passionnantes. Car celui qui cultive une immense passion pour le vin est bien un monument du 7e art qui honore Lyon de sa présence en famille.

Ce samedi, il tourne également son remake de La Sortie de l'usine Lumière, comme l’ont fait tous les Prix Lumière avant lui. "J’espère que ma version donnera un nouveau regard sur cette histoire", indique le réalisateur. "Il y aura un hélicoptère !", reprend le président de l'Institut Lumière Bertrand Tavernier, avec un facétieux clin d’oeil à Apocalypse Now. Toute la salle se marre, sauf Francis Ford Coppola…