Cette édition du dixième anniversaire du Festival Lumière aura donné le tournis aux festivaliers et à l’ensemble des Lyonnais épatés de voir des monstres sacrés du cinéma prendre leurs quartiers entre Rhône et Saône.
Dans l’hommage de Bertrand Tavernier à Francis Ford Coppola vendredi soir lors de la remise du prix Lumière, il fut beaucoup question d’admiration, celle que les cinéphiles portent aux grands metteurs en scène, celle des cinéastes pour leurs ainés devenus des icônes du cinéma mondial et dont tous s’accordent à reconnaître, Bong Joon Ho le premier, James Gray dans la foulée, qu’ils n’auraient jamais fait de cinéma sans l’envie d’imiter ou d’égaler leurs illustres prédécesseurs.
Ceux-là mêmes qui expriment une admiration sincère aux foules de festivaliers qui les accueillent, d’être fêté et célébré avec autant d’intensité et de joie. Une récompense de l‘enthousiasme qui vaut bien quelques Oscars et autres Palmes d’or.
Pour les grands du cinéma, le Festival Lumière est à n’en pas douter une expérience très forte. Ils n’éprouvent pas le stress d’un palmarès et leur venue rue du Premier Film a vocation de pèlerinage dans le berceau d’un art qu’ils ont réussi à magnifier par des films exceptionnels. Cette mise en perspective après une vie dédiée au cinéma doit forcément les interpeller. Leur émotion est palpable comme si recevoir des standing ovation dans le périmètre du Hangar des frères Lumière les faisaient coïncider avec les rêves de leur vocation première d’apprentis cinéastes et l’on ressent chez ces artistes consacrés, perclus d’honneurs et de distinctions, une authentique reconnaissance.
L’admiration voilà le mot, le sentiment qui nourrit et élève, qui suscite l’envie et l’appétit de découvrir. Les projections ont beau être complètes, des spectateurs font quand même la queue pour guetter la dernière place promise. Ils sortent d’une salle où ils ont déniché un film jamais vu et filent acheter des DVD de son réalisateur ! A l‘école de l’admiration du festival Lumière, on travaille sa curiosité, on forge son désir.
Cette réussite incontestable des équipes de l’institut Lumière qui tourne neuf jours durant comme une véritable machine de guerre devraient faire des émules dans d’autres domaines culturels lyonnais. Comme le rappellait Coppola à l’invite de Balzac, "copiez-moi, c’est fait pour ça !"
On peut toujours rêver !
Eric Pelet
Merci de cet article enthousiaste.
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