Quand le Rhône monte à Paris
Ancien Maire de Thizy, ex-président de la Communauté de Communes du Pays d’Amplepuis-Thizy, candidat aux municipales à Lyon en 2001… Michel Mercier enchaîne les postes à connotation locale et vise à 62 ans une fonction nationale. Sénateur du Rhône depuis 1995, le président du Conseil Général du Rhône est souvent cité comme futur ministrable. Mais la fonction n’aura jamais été si proche qu’aujourd’hui. Ce professeur de droit et actuel trésorier du MoDem possède un caractère franc. Pour Frédéric Miguet, le président du groupe centriste dans l’assemblée locale, le costume de ministre de l’Agriculture, en remplacement de Michel Barnier, lui conviendrait bien : "Au Conseil Général, on discute beaucoup de ses questions de cultures, de terroirs, de vendanges et des viticultures aussi. Michel Mercier est issu d’une famille agricole et il sait répondre à des questions de cet ordre." Frédéric Miguet ajoute que "le poste de Garde des Sceaux serait aussi une possibilité. Il est avocat de formation et je sais que c’est un ministère qui lui fait envie." Michel Mercier aurait d’ailleurs déclaré : "Je sais construire des logements, je sais traire les vaches et je sais aussi parler aux juges." "Michel est un humaniste", conclut le responsable centriste, "et un humaniste au gouvernement, ça peut apporter beaucoup de choses."
"Nicolas Sarkozy peut dormir sur ses deux oreilles"
A l’inverse, Dominique Perben est reconnu au niveau national : ministre des Transports, de la Justice, de l’Outre-Mer et déjà, de la Réforme de l’Etat et de la Décentralisation, sous le gouvernement Juppé. Conseillé municipal et régional ainsi que député dans les années 90, la carrière locale de Dominique Perben se dessine en Saône-et-Loire, ainsi qu’à Châlon-sur-Saône. Lyon puis le Rhône viendront plus tard, notamment avec la candidature perdue aux municipales en 2008 et maintenant des rôles de député du département et de premier vice-président du Conseil Général. Ses lois dans le domaine judiciaires sont quotidiennement citées (Perben I et Perben II) et il participe activement depuis quelques mois à la Réforme Balladur sur le renouvellement des collectivités locales françaises. Un poste à responsabilités dans ce domaine lui serait donc prédestiné, selon Lionel Lassagne, qui a crée avec lui "Lyon Nouvel Horizon", l’association qui permis de dessiner le programme de Dominique Perben pour les municipales en 2008 : "Nicolas Sarkozy peut dormir sur ses deux oreilles. On ne s’improvise pas ministre. Il y a une connaissance des rouages de l’Etat, de la puissance territoriale, qu’il faut avoir pour occuper ses postes. Car il faut savoir entraîner la population derrière soi. Quand il était ministre, Dominique Perben faisait preuves d’énormément de précisions." Selon Lionel Lassagne, qui est membre de l’UMP du Rhône, "en politique, on a le droit d’échouer. Le handicap de la défaite aux municipales à Lyon est surmonté. On a pu le voir avec les dernières élections, les victoires remplacent très vite les défaites, et vice-versa." Mais le proche de Dominique Perben voit plus large, et intègre Michel Mercier dans son discours : "Plus le gouvernement sera composé de personnalités lyonnaises, plus les sujets lyonnais seront vite traités."
Un autre nom a circulé dans le Rhône pour peut-être rentrer au gouvernement : celui de Nora Berra. Mais la néo-députée européenne et conseillère municipale de l’opposition à Lyon a immédiatement démentie la rumeur.
Mise à jour le mardi 23 juin à 16h30 : Michel Mercier et Dominique Perben ont été reçus à l'hôtel Matignon mardi après-midi, dans le cadre du remaniement ministériel.
Gwenaël Windrestin