C'est un véritable voyage par procuration que nous propose Sebastiao Salgado. Deux cent cinquante clichés en noir et blanc résultants de huit ans de voyage à travers le monde décorent les murs des couloirs de la Sucrière à la Confluence.
Pour l'artiste brésilien, "Genesis" est une renaissance. "Avant, je ne faisais que des photos d'humains. En les faisant, j'ai vu des choses atroces, des endroits terribles comme au Rwanda ou en Yougoslavie. J'ai fait une grosse dépression", confie-t-il aux chanceux qui ont pu découvrir l'exposition en avant-première. En regardant autour, il a constaté que "la Terre était aussi malade" que lui. De là est née son idée de "venir voir la pureté de la planète".
Sebastiao Salgado - LyonMag
Le nom même de sa série de photo, "Genesis", vient de là. "46% de la planète sont comme au commencement", assure le Brésilien qui, à travers sa fondation, a fait planter plus de deux millions d'arbres chez lui, en Amazonie. L'humaniste a également voulu rendre un hommage à Charles Darwin, scientifique à l'origine de la théorie de l'évolution : "quand on regarde la patte d'un iguane, on a l'impression que c'est la main d'un chevalier en côte de maille, qui bouge comme nous humains nous bougeons. On comprend alors qu'on vient tous du même endroit : la nature".
La fameuse patte d'iguane, Galapagos, Equateur - DR
C'est aussi ce sentiment que Sebastiao Salgado a voulu faire naître chez les visiteurs en mêlant panoramas de paysages sauvages et portraits de peuples indigènes à la culture très proche de la nature. "En regardant mes photos, je veux que les gens pensent bien à ce qu'ils sont en train de voir. Qu'ils réalisent que ce sont les dernières portions protégées de la planète", s'émeut-il.
Village mursi de Dargui, Ethiopie - DR
"Genesis", c'est aussi une histoire d'amour. Celle de Sebastiao Salgado et de sa femme Lélia. L'aventure, ils l'ont menée à deux. "L'exposition est un hommage à la fragilité d'une planète que nous avons le devoir de protéger", affirme-t-elle. Pour montrer tout ça, les époux n'ont pas hésité à donner de leur personne.
Sebastiao Salgado raconte une anecdote : "pour faire la photo des grands caïmans en Amazonie, je me suis approché d'eux, mais ils étaient très timides. Quand je faisais un pas en avant, ils reculaient. Je me suis dit "merde, comment je vais faire ?" Je vais me transformer en crocodile. Je me suis mis par terre, mon appareil à la main, et j'ai rampé. Ils sont sortis de l'eau, ils se sont mis les uns sur les autres pour rigoler. Je pouvais voir qu'ils se moquaient de moi". Et il est vrai que quand on regarde le résultat final, on a l'impression que ces crocodiles prennent la pose et semblent heureux de se faire photographier.
Ce sont donc des centaines d'histoires comme celle-ci que les époux Salgado veulent faire découvrir aux Lyonnais. Moyennant 13 euros en plein tarif, ils auront l'occasion de venir découvrir ces travaux à la Sucrière de Lyon dès ce jeudi.
Très belle expo. Bravo aux époux Salgado pour ces merveilles de la nature et le message : Prenons en bien soin !!!
Signaler RépondreA peine plus qu'un paquet de cigarettes...
Signaler RépondreBeau, mais cher...surtout pour les familles
Signaler RépondreA NE PAS MANQUER !
Signaler RépondreGRANDE ADMIRATION POUR SALGADO ...
Elisabeth Hamon