Quelle est la couleur du cheval vert des écologistes ?

S’il fallait le faire je dirais cependant que Grégory Doucet et ses colistiers seront en tête à Lyon le 15 mars au soir. J’ajouterai que la victoire volant au secours de la victoire, ils fusionneront leur liste avec celle de Georges Képénékian et de Sandrine Runel et que le 22 mars ils l’emporteront largement devant le candidat de Gérard Collomb et même devant les listes d’Etienne Blanc.

La raison majeure de ce succès est que le vert - dans l’imbroglio politique qu’est cette campagne - est la seule couleur repérable politiquement.

Depuis que le PS a abandonné le rose pour le bleu –  précisément lors du meeting du Bourget de François Hollande en 2012 –  le bleu n’est plus la couleur de la droite.
Dans ce moment de trouble de la vision politique, la palette graphique des candidats s’est rabattue sur une sorte de bleu turquoise, couleur devenue catch-all, supposée "attrape tout".

Collomb-Cucherat est en bleu (ou blanc), Etienne Blanc en turquoise et Georges Képénékian en bleu avec un léger nuage rosifiant vers le bas de sa page de garde.  Certes, Sandrine Runel a des tracts d’un temps où le PS était rose. Il y a du rose et du rouge partout dans ses papiers. Mais le reste de la Gauche Unie à laquelle elle appartient est toute en bleue. Renaud Payre (tête de liste Gauche Unie à la Métropole – circo Lyon Centre) a une cravate bleue, une parka bleue sur un fond bleu sur sa photo de profil Gauche Unie.

Et Cédric Van Styvandael (Gauche Unie à Villeurbanne) porte partout une superbe écharpe bleue (alors que ses militants sont obligés d’en porter une d’un jaune affreux).

Un rapide tour sur le site https://dk2020.fr/  permettra à chacun de vérifier que le mélange bleu foncé – jaune moche est aussi la charte couleur de David Kimelfeld, avec qui pourtant les représentants de la gauche unie tel Cédric Van Styvandael à Villeurbanne ont promis qu’il n’y aurait pas d’accord. Ton sur ton. Cavaliers solitaires Denis Broliquier est en orange et Nathalie Perrin-Gilbert en jaune et mauve.
Seuls les Verts sont en vert.

Certes, que les Verts soient en vert ne devrait pas être suffisant pour assurer leur élection à la mairie de Lyon. Mais dans le contexte un peu obscur dans lequel nous nous trouvons en cette fin du mois de février, contexte qui va s’assombrir encore un peu plus jusqu’au 15 mars date à laquelle les électeurs qui ne s’abstiendront pas s’exprimeront, il est probable que les gens ne puissent utiliser que des repères politique assez simples.

La couleur politique qui permettait de repérer qui est qui (le rouge pour les communistes, le bleu pour la droite, le blanc pour le FN, le rose pour le PS, etc.) s’est aujourd’hui à Lyon mélangée dans un vague bleu turquoise indéfinissable qui opacifie les éventuels programmes, et gomme leur possible différence.

Dans le doute, les gens vont voter vert.

Romain Meltz

@lemediapol