En réponse à cette leçon de journalisme, d’une autre époque, nous nous devons d’étayer le prétendu amalgame. Question du jour à 30 millions d’euros : à qui appartient la Société anonyme ? Une première piste se trouve dans la dénomination de la SACVL : Société anonyme de construction de la Ville de Lyon. Si cela n’est pas clair, voici une autre piste : « le mot du maire » et plus particulièrement le premier paragraphe (voir lien ci-dessous). Un bonus de 2 millions d’euros vous sera offert à qui a découvrira l’auteur de cet article.
La SACVL est une société d’économie mixte dont la Ville de Lyon détient 76% des parts. Elle est donc largement majoritaire, en participations financières comme en politique. En effet, parmi les huit administrateurs (exceptés le président et le directeur général) provenant de la sphère politique lyonnaise, six d’entre eux ont, au pire, une fonction de conseiller municipal, au mieux un poste d’adjoint à la mairie de Lyon. Les deux sièges restant ont été cédés aux élus de l’opposition au nom du principe démocratique. Parmi les autres personnes physiques, les 8000 locataires de la SACVL héritent de deux sièges seulement. Une position de force qui permet à la Ville de Lyon de mener, bon an mal an, sa politique de logements (sociaux) intégrée au plan local de l’habitat (PLH) comme l’atteste l’opération de rénovation du quartier de la Duchère.
Autre piste, plus sérieuse celle-ci : dans un document comptable de la Ville de Lyon, daté de 2008 et intitulé « emprunts garantis par la commune ou l’établissement », nous retrouvons bien des emprunts spéculatifs souscrits par la SACVL auprès de CALYON, la filiale du Crédit Agricole. Le produit contracté, l’Eurostar 3 mois, est indexé sur l’Euribor 3 mois, qui correspond à la valeur du marché interbancaire européen. Dans ce document figurent deux emprunts, l’un de 533 571,56 € et l’autre de 1 067 143,12 €. Ils ont été souscrits entre 1994 et 1995. Leurs taux entraient parfaitement dans les marges. Nous ne pouvons pas encore affirmer avec certitude que ces emprunts, en l’apparence saints, aient intoxiqué les finances de la SACVL suite à la crise des subprimes, ou s’il s’agit de ceux contractés en novembre 2007. Une chose est sûre : ils ont été budgétisés dans les comptes de la Ville de Lyon pour des « opérations de logements aidés par l’Etat » comme l’indique l’intitulé dans lequel ils figurent… comprendre logements sociaux. Ces mêmes logements sociaux qui seront revendus pour combler la dette de 30 millions d’euros.
Tribune de Lyon révèle cette semaine un autre bisbille opposant la SACVL et le cabinet Dahan-Lévy (CDL), prestataire de la société pour la commercialisation de terrains et d’immeubles. Cette dernière réclame 27 millions d’euros. Combien d’autres logements sociaux devront être vendus si le cabinet Dahan-Lévy remporte le procès auprès du tribunal de commerce ?
Abdelwahid Djaballah
www.lyonmag.com/article/10732/logements-sociaux-la-ville-de-lyon-intoxiquee-par-ses-propres-emprunts
http://www.lyonmag.com/article/8506/satellites-municipaux-la-reprise-en-main
Signaler RépondreSoutenir qu'il n'existerait aucun lien de subordination entre un dirigeant nommé par un Conseil d'Admnistration et ses actionnaires - admnistrateur, c'est soutenir la théorie contre la pratique. Soit de belles intentions contre les faits. La politique du dirigeant nommé (mandat ou salarié) sera inévitablement orientée pour présenter un beau bilan en fin d'année à ses actionnaires admnistrateurs pour ne pas être débarqué. Soit la politique ou la gestion du court terme. Les emprunts toxiques, c'est exactement la politique et la gestion du court terme. Personne, ni le dirigeant, ni les actionnaires et admnistrateurs qui ont certainement approuvé les comptes en AG n'avaient émis d'avis défavorable car personne ne pensait que quelques années plus tard une telle crise allait se produire et plomber les comptes. Soit en plus de l'hypocrisie du système de "défaussage" on peut associer également l'incompétence des dirigeants, actionnaires et administrateurs. Quel formidable système !
Signaler RépondreLa Ville se dit ni responsable ni coupable, soit. Voulez-vous dire qu'il s'agit d'un "simple" loupé de la part des dirigeants de la SACVL ? Si c'est le cas, pourquoi alors le maire n'a fait aucune déclaration publique à ce sujet ? Quant aux instances de régulation on se demande bien ce qu'elle sont chargées de réguler. Ne pas voir le trou que ces emprunts toxiques ont engendré, c'est comme ne pas se rendre compte de la profondeur du grand canyon. Enfin, ne confondez pas Eurotunel, qui est une société cotée en bourse, et la SACVL dont le mode d'acquisition de participations est complètement différent... Le plus étrange dans tout ça c'est : pourquoi le président de l'époque où ces emprunts commençaient à être toxiques s'est subitement retiré de la société ? Idem pour le DG qui a posé son départ à la retraite avant le Buzz autour de cette affaire... Si la Ville n'est pas responsable, qui donc est coupable ??? Et pourquoi ces coupables restent-ils impunis ?
Signaler Répondre@""vercingétorix"":désolé jhe n'ai pas votre age donc "responsable mais pas coupable" ça me parle peu... Pour le reste voulez-vous dire que si EDF se casse la gueule c'est de la faute de sarkozy l'actionnaire?A moins que ce ne soit la faute des actionnaire d'eurotunnel si leur boite s'est longtemps cassé la gueule ? Pour le reste, la ville de Lyon n'a, contrairement à l'ex-mairie UMP de St-Etienne contracté aucun emprunt toxique.La chose a même été saluée par les instances de régulation...
Signaler Répondre@ Romain Blachier : Effectivement quand on a des actions, on est responsable. Ne nous faîtes pas le coup de responsable mais pas coupable. On a déjà donné. Là c'est coupable.
Signaler RépondreN'est-ce pas les actionnaires qui nomment les dirigeants d'une entreprise ? Pensez-vous sincèrement qu'un dirigeant non actionnaire nommé par un Conseil d'Administration ne soit pas sous un lien de subordination dans les faits ?
Signaler Répondre@stivostine69:Vous ne répondez pas sur le fond...géné? Je ne voudrais pas vous donner un cours indispensable d'éco mais il s'agit dans les deux cas de ne pas confondre actionnaire et entreprise.Ce n'est pas parce qu'on posséde des actions de la SACVL qu'on y travaille.
Signaler RépondreCette information fait parti des très nombreuses qui vont venir écorner le règne de Gérard 1er. Que voulez vous ? L'homme n'aime pas la gestion, il délègue quasiment tous les dossiers ... à la Sacvl, au Grand Lyon à la Ville..... de ce fait , il y a des bombes à chaque étage du Chateau .... Et il ne s'agit que du début, car les annonces border line de la Maison Collomb devraient se multiplier. La fin de règne s'annonce aussi violente que le renouvellement a été confortable.
Signaler RépondreDeja votre comparaison de la SACVL avec EDF etait assez cocasse (d'un coté une SEM a but Social, de l'autre une SA de dimension internationale) mais maintenant votre comparaison avec l'OL vire au comique.
Signaler Répondre@lecygne:la ville de Lyon se félciite dés qu'une boite lyonnaise privée, publique ou mixte marche bien.Quand l'OL perd, dites-vous que c'est la faute de Collomb?Pourtant il se félciite des succés et se désole des échecs de notre club de foot!
Signaler RépondreComme je le dis dans l'article initial, après le "responsable mais pas coupable" nous assistons dans notre société politique au "je reconnais la faute mais ni responsable ni coupable". La crise étant l'exemple parfait de ce nouvel état d'esprit. Les Conseils d'Admnistration et autres AG étant encore de bons exemples. Finalement, peu importe les responsables et les coupables pourvu que cela dure.
Signaler RépondreJ'invite les lecteurs a aller consulter la fiche wiki des SEM pour comprendre que l'on ne peut que rapprocher la mairie de Lyon de la SACVL. La SEM est juste un outil, un cadre, une entité, afin qu'une collectivité (ici la Mairie de Lyon) puisse gérer des projets d'intérêts publics. C'est beaucoup trop facile de dire maintenant dans ce cas, que ce n'est pas la Mairie, car avant, on disait bien que la Mairie faisait du logement social via la SACVL. Je suis sur que si l'on cherche dans les discours officiels, on trouvera ces déclarations assimilants la SACVL à la mairie, quand tout allait bien ...
Signaler RépondreSi la SACVL avait fait de gros profits grace à ces emprunts, pas sûr que la Ville ne s'en féliciterait pas... et puis comme le dit l'article : les emprunts apparaissent dans le budget de la Ville de Lyon !
Signaler Répondrepourquoi vous voulez faire porter le chapeau à la ville?que la sacvl et les élus qui siégent aient mal géré ok.Mais c'est pas la ville.Pourquoi voulez-vous absolument mettre en cause la Mairie à tout prix dans tout?
Signaler Répondreque des élus de la ville de lyon siégent au cosneil d'administration de cette sociiété, ok ce n'est pas un secret mais la SACVL n'est pas la ville de Lyon.C'est comme si vous disiez qu'EDF c'est le gouvernement français...Par ailleurs, comme vous le dites, le directeur général n'est pas ville de Lyon pas plus que le personnel qui y travaille!Votre titre est infondé.
Signaler Répondremerci ! l'info sur les emprunts toxiques a effectivement été révélée par Les Potins d'Angele, cité dans l'article précédent. Les journaux lyonnais apportent des informations complémentaires sur cette "affaire" mais vous faites bien de le rappeler.
Signaler RépondreSans jouer à celui qui a la plus grosse, il me semble que l'info ait été révélé par Les potins d'Angèle il y a plusieurs semaines. Rendons à Angèle ce qui appartient à Gérard. Néanmoins, que les médias lyonnais reprennent l'info c'est normal et professionnel. Ce qui l'est moins sont que les personnes qui ont souscrits ces emprunts à risques doivent avoir encore une belle place au chaud.
Signaler RépondrePour votre travail d'enquete, mais aussi pedagogique (explication llaire des prets toxiques). En effet, il sagit d'une enquete, car essayez de rechercher ne serait-ce qu'un pseudo bilan 2008 de la SACVL sur le net, y'en a pas. Le scandale a venir est tout simplement enorme, et il est nécessaire pour les habitants de connaitre la vérité sur les tenants et abouttissants afin d'une part de trouver les responsables (ils existent, et doivent au moins faire le mea culpa de leurs betises, voir etre justiciables si des irrégularités sont avérées). La vente des 500 apparts va peser sur le marché lyonnais, ce qui devrait montrer un peu plus dans quelle bulle immobiliere nous sommes...
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