Municipales : on vous explique les bizarreries des listes du second tour à Lyon

Au gré des alliances scellées les jours voire les heures précédents, plusieurs candidats et têtes de liste s’étaient retirés pour fusionner et tenter de l’emporter le 28 juin prochain.

A Lyon, plusieurs arrondissements comportent leur lot de bizarrerie. La rédaction vous les détaille et vous les explique.

Dans le 1er arrondissement de Lyon, deux listes avaient obtenu plus de 10% des voix au premier tour le 15 mars dernier : Sylvain Godinot (EELV) avec 31,87% et la maire sortante Nathalie Perrin-Gilbert avec 27,07%. Les Républicains (9,73%) et les listes de Yann Cucherat (8,62%) et de Georges Képénékian (8,55%) échouant de peu à se qualifier, cela laissait présager d’un duel à gauche le 28 juin.

Sauf que Nathalie Perrin-Gilbert a décidé de s’allier avec les écologistes. Elle a donc rejoint Sylvain Godinot à la 2e place d’une seule et unique liste baptisée "Ensemble, l’écologie pour Lyon avec Grégory Doucet". On peut donc déjà prévoir que l’écologiste Sylvain Godinot est le prochain maire du 1er arrondissement, un poste dont ne voulait plus Nathalie Perrin-Gilbert.

Et le conseil d’arrondissement va se renouveler à 90%. Car outre NPG, les actuelles élues Fatima Berrached et Laurence Boffet seront les seules rescapées puisqu’elles se trouvent en position éligible sur la nouvelle liste fusionnée.

Pour rappel, seules les 4 premiers élus de la liste deviendront conseillers municipaux.

Dans le 4e arrondissement de Lyon, la liste d’Anne Pellet reste LR et n’a pas fusionné avec celle de Danielle Attias, la tête de liste de Yann Cucherat. Hors de question pour la candidate d’Etienne Blanc à la Croix-Rousse d’accueillir les équipes de son ex-adversaire centriste qu’elle déteste cordialement. Voilà pourquoi les électeurs LR du 4e ne glisseront pas de bulletin pour l’alliance avec LREM.
Rageant pour les colistiers de Danielle Attias. Au terme d’une campagne chaotique, avec un changement de tête de liste à la dernière minute, la liste de Yann Cucherat avait obtenu 9,99% des voix, juste sous la barre des 10% nécessaires pour se qualifier au second tour. Cela entraînera notamment l’absence de l’ancien député Emmanuel Hamelin au conseil d’arrondissement et au conseil municipal pour le prochain mandat.

Mise à jour à 14h50 : Anne Pellet nous fait préciser que la fusion ne s'est pas faite car Danielle Attias a choisi de se concentrer sur les élections métropolitaines. "Mais la profession de foi est commune. Yann Cucherat me soutient et on fait campagne ensemble", nous indique la centriste.

Dans le 9e arrondissement, c’est la situation la plus cocasse. Gérard Collomb a fait preuve de roublardise pour se tirer d’une situation épineuse. Après l’annonce de son alliance avec les Républicains, il avait du faire face à la colère de plusieurs de ses colistiers dans le 9e. Avec, en tête, le maire sortant de l’arrondissement Bernard Bochard. Si Fouziya Bouzerda est restée publiquement muette, la fronde a pris de l’ampleur.
La parade de Gérard Collomb fut de ne pas fusionner avec la liste des Républicains de Karine Gaudinet-Guérin. Cela lui permettait de déposer en préfecture la même liste en l’état, sans faire émarger chaque colistier puisque certains auraient refusé de le faire.

Un piège qui s’est refermé sur les mécontents. Mais aussi sur les colistiers LR, qui se sont effacés sur ordre d’Etienne Blanc, alors qu’ils étaient qualifiés pour le second tour avec 10,38% des voix. Cela met tristement fin au mandat de Gilles Berrodier, qui a tenu l’opposition durant des années.
Furieux, Bernard Bochard et ses pairs ont promis de démissionner une fois élus. A voir si la promesse est tenue en cas de large victoire les envoyant aussi au conseil municipal où les indemnités sont plus importantes.

Se pose désormais la question de savoir qui serait maire du 9e arrondissement en cas de victoire de Gérard Collomb. On voit mal ce dernier retrouver ce poste, 20 ans après l’avoir quitté pour la mairie centrale. Fouziya Bouzerda boude car elle rêvait de l’Hôtel de Ville. Bernard Bochard n’est évidemment plus volontaire. Restent les pistes menant à Alain Giordano, qui occupa ce siège de 2008 à 2014, ou à Blandine Reynaud, qui paye toutefois sa réputation de traître après son départ dans les équipes Collomb pour un poste d’adjointe en 2014.

Il serait toutefois malhonnête d’occulter qu’une victoire de Gérard Collomb est très loin d’être gagnée, compte-tenu du large score de l’écologiste Camille Augey (30,35%) au premier tour. D’autant que sa liste a aujourd’hui fusionné avec celles de Nathalie Perrin-Gilbert et de la Gauche Unie.