Ce n’est même pas parce que dimanche 28 juin prochain, aura lieu le même jour, "une messe d’action de grâce pour l’épiscopat de Mgr Barbarin" célébrée par l’évêque pour son départ, et le deuxième tour de l’élection municipale et métropolitaine, que l’on peut nous faire le reproche de mêler religion et politique.
Cette coïncidence de date est-elle autre chose qu’un hasard de calendrier ? Et si Philippe Barbarin et Gérard Collomb ont eu – l’un à la tête de l’évêché l’autre à la tête du conseil municipal de Lyon – des relations étroites et riches depuis de nombreuses années, peut-on sérieusement incriminer une "alliance du trône et de l’autel" entre les puissances politiques et religieuses locales, alliance qui exaspère tant les laïcs militants ?
Et pourtant, ces mêmes laïcs militants seraient fondés de nous accuser d’être restés sottement religieux quand nous devrions être juste (ce qui n’est pas si mal) citoyens électeurs.
Il y a beaucoup à reprocher à ces élus lyonnais qui, les 8 septembre de chaque année, montent à Fourvière pour offrir à l’évêque après la messe, un écu d’or en souvenir de la promesse faite par le Consulat lyonnais en mars 1643 d’agir ainsi en demandant la protection de Marie contre la peste qui ravageait la ville.
Certes, depuis, la peste n’a plus frappé Lyon, mais il y a peu de chance que ce soit pour empêcher son retour que nos élus modernes montent toujours à Fourvière. Pourquoi pour chaque vœu des Echevins le font-ils alors ? Probablement parce qu’ils transposent vers les hommes d’Eglise ce qu’ils ressentent en tant qu’élus des lyonnais : cet appel irrationnel des électeurs qui leur adressent aussi quand ils votent des demandes pour des miracles pour chacun.
Certes, tout n’est pas irrationnel dans le vote. Certains d’entre nous essaient de consulter les programmes, évaluant leur chance d’aboutir et de « changer les choses », tentent d’estimer l’avantage personnel qu’ils pourraient en retirer, et puis votent. Mais à côté de ce processus sans doute un peu rationnel, il y a tant de demandes mystiques qui se glissent, tremblantes et pleines de secret espoir, dans l’enveloppe à côté du bulletin, faisant de lui comme une deuxième prière.
Il y a tant d’espoir qui se forment envers ceux qui vont être élus. Ces espoirs irrationnels que notre vocabulaire politique laisse encore voir si clairement : "Il y a deux genres de chrétiens stipule le chapitre VII du Décret de Gratien en 1140 (…) ce sont les clercs et les convers. Klèros en effet en grec et en latin c’est le tirage au sort. D’où les hommes de ce genre sont appelés clercs, c’est-à-dire élus par tirage au sort. Car Dieu les élit tous comme siens". Les élus l’ont bien été par Dieu des centaines d’années avant que l’on pense à le faire faire par des citoyens. Notre verbe "élire", hélas, garde des traces de cette origine divine, et la petite musique des miracles que les élus devraient être capable de faire pour nous, résonne encore dans nos oreilles, et plus encore quand la situation s’aggrave. Et que dire du mot vote ? Bien sûr, il y avait du votum dans la République romaine il y a plus de 2000 ans, mais il s’agissait tout simplement de prières aux dieux. Le votum romain était une prière, rien à voir avec notre vote. A moins, donc, que notre vote n’en garde pas trace.
Il en va presque de même avec la notion de candidat. Le mot est totalement latin, la réalité romaine. En latin candida c’est la robe blanche, candidatus, celui qui la porte, car il cherche à se distinguer des autres citoyens. Ce permanent rappel de l’exigence de blancheur et de pureté que l’on exige aujourd’hui de nos élus (des voitures de fonction au kilométrage suspect aux homards à dîner en passant par des emplois attribués à des maitresses trop connues) n’est peut-être que la transposition moderne de cette exigence de blancheur virginale avec laquelle les candidats romains - grâce à de la craie - blanchissaient leur toge pour se distinguer du commun et proposer qu’on les considère comme sacrés.
Bref, notre quotidien politique est surchargé de références navigant entre le sacré et le divin, en grande partie issue d’un Rome dont nous avons tout oublié. C’est justement parce que nous avons perdu les références romaines de notre politique (lire Virginie Hollard, Le Rituel du Vote, 2010 pour les retrouver) que nous sommes incapables de voir combien ces références mêlent religion et politique.
Si le 28 juin et après nous voulions être vraiment laïc (c’est-à-dire purger l’espace public de l’empreinte que les Dieux y font peser), il nous faudrait en expurger tout ce que notre vocabulaire politique apporte de religieux, et qui est pour l’instant destiné à nous concilier les faveurs de l’au-delà – ce qui ne produit rien de bon.
Romain Meltz
parce que fourvière dans son ensemble n'est pas fréquenté par les cathos ?
Signaler Répondreparce que cet ascenseur ne sert qu'aux pauvres touristes, alors qu'à y regarder de plus près, tous les vieux cathos s'en servent pour aller se recueillir dans leurs lieu de culte, la basilique.
impossible de détourner maintenant, tout n'est que subventions culturelles déguisées, alors accepte la vérité et la réalité, tu paie pour aussi pour ta religion
"Le nouvel équipement (un ascenseur) permettant l’accès à la Basilique n’est pas réservé aux personnes pour l’exercice d’un culte mais (qu’il) répond également à une très importante fréquentation touristique."
Signaler RépondreVoilà.
On est loin de la construction d'un centre cultuel, à coup de subventions dépassant le million d'euros, centre qui est par définition réservé aux musulmans...
Loin de moi l’idée... mais le vote le dimanche est au contraire des dire de ce monsieur !
Signaler RépondreOn vote le dimanche pour 2 raison historique. l’une qui consiste à la révolution, à faire voter les citoyens le dimanche matin pour qu’ils ne puissent justement pas aller à l’église. L’autre parce que le dimanche est le premier jours de repos accordé au travailleur...
Merci :-)
Signaler RépondreIl a vraiment été prof dans la banlieue lyonnaise Comte-Sponville ?
pour écrire
Signaler RépondreNe pas voter ?
Signaler RépondreC'est encore un droit qui nous reste dans notre démocratie...allez voir la Chine ou d'autres pays despotiques vous verre si c'est mieux...
"quand je me regarde je m'effraie mais quand je me compare je me rassure..."
Boycottez les urnes !
Signaler RépondreNous serons tous avec toi , mdr.
Signaler RépondreDouille de Luc
Signaler RépondreLe saint homme a parler amen
il va être Maire de quelle ville ce Monsieur ???
Signaler Répondrepas voté pour lui
tiens poto, encore et encore
Signaler Répondrehttps://www.lagazettedescommunes.com/13244/rhone-alpes-la-cour-administrative-dappel-autorise-une-subvention-a-la-fondation-fourviere/
https://www.lyon.fr/blob?op=200801/delib/20088709.pdf
une population bien religieuse pourtant, tu veux refaire l'histoire ?
Signaler Répondreallez poto, je te remet la couche, l'intention y était, comme le loup
- et par wauqiez aux chrétiens d'orient ?
Des infos à nous partager ?
Signaler RépondrePas plus que pour Fourvière
Signaler Répondrec'est ça expurgeons, expurgeons....
Signaler RépondreLes chrétiens d'Orient sont une population, pas une chapelle ou un ordre religieux...
Signaler RépondreEssayez encore, bougre d'âne.
Surtout que cette subvention à une minorité ethnique menacée n'a pas été accordée, sous la pression de la gauche humaniste.
et par wauqiez aux chrétiens d'orient ?
Signaler Répondre... tous ces commentaires pro collomb depuis quelques temps me font dire que EELV serait la meilleure option après la gabegie et le gaspillage de notre argent public pour les amis de Collomb :))
Signaler Répondre... même après un incendie, la nature reprend son droit et tout reverdit :))
Un petit mot sur les (larges) subventions accordées à l'IFCM par Collomb, Kimelfeld et cie ?
Signaler RépondreJe ne voterai pour PERSONNE. Un malaise si profond, que les urnes seront presque vides.
Signaler RépondreTant que les politiques penseront, d'abord, à leur gueule et pas à celle des autres, rien ne fonctionnera !
Signaler RépondreQue ceux qui se servent, avant de servir, se regardent dans une glace !
Après, on pourra débattre.....
On vote le Dimanche, en général pour que les mauvais candidats ne soient pas élus...
Signaler RépondreC'est pas utile de préciser que tu passes au bistrot. .....
Signaler RépondreOn s'en est bien rendu compte
Dimanche je vais à l église et au bistrot et ensuite à la pêche...
Signaler RépondreÀ QUOI CA SERT QUAND ON VOIT CE QUI SE PASSE. UNE FOIS ÉLU.....
Une petite pincée d'histoire, un zeste de sémiologie, une rincée de politique, quelques grains de laïcard et grand verre de religieux...sans oublier d'arroser avec l'actualité...
Signaler Répondreet vous obtenez une belle tambouille pour parler pour ne rien dire...
Bravo et félicitations pour le le brio de cette approche étymo-sémiologique. Pour une foi(s), la réflexion est au centre d'un édito.
Signaler RépondreEt je me sens d'autant plus à l'aise en écrivant cela que je ne suis pas obligatoirement d'accord sur le fond.
Cet article mériterait un commentaire d'un philosophe célèbre qui a professé je crois dans la banlieue lyonnaise: André COMTE-SPONVILLE
Ezoppe
C'est ce qu'on dit pour justifier de vivre à genoux
Signaler RépondreJe ne voterai pas pour toi le 28 juin.
Signaler RépondreLes références au sacré sont nécessaire à notre vie en communauté
qu'est ce que c'est le 28 juin ? moi c'est week end à la mer.J'espère qu'il n'y aura pas trop de monde
Signaler Répondre