Lyonmag.com : Selon vous, quelle est l’origine de ce conflit ?
Guy Mathiolon : Ça vient d’un certain nombre d’incompréhensions et de mauvaises informations qui ont été diffusées sans connaissances réelles du sujet. Monsieur Guyon était déjà président du directoire, sa rémunération faisait l’objet d’une convention entre la chambre et l’aéroport, et aujourd’hui l’Etat, actionnaire majoritaire, a négocié des conditions salariales avec Yves Guyon qui sont à peu près équivalentes à la situation précédente. Donc, c’est la raison pour laquelle aujourd’hui, c’est un problème qui est derrière nous.
Que-ce-que vous pouvez dire aux salariés pour les rassurer ?
Aujourd’hui, l’aéroport Saint-Exupéry marche bien. C’est le résultat d’un travail en équipe, d’un travail collectif, et c’est dû à la qualité des salariés de l’aéroport qui ont fait des efforts considérables ces derniers temps. Et je peux témoigner que la qualité de service à l’aéroport de Saint-Exupéry a fait des progrès spectaculaires. Mais un succès collectif est le résultat de chacun, de l’action que mène les collectivités locales, que mène l’Etat, que mène la Chambre de Commerce et que mène le directoire de l’aéroport, et Yves Guyon en particulier a beaucoup contribué à l’établissement de la base Easyjet, à la création de la ligne Lyon - New York. Donc aujourd’hui l’aéroport de Lyon va bien.
Donc maintenant ces tensions sont-elles derrière vous ?
Oui, je crois qu’il faut surtout regarder vers l’avenir. Il faut qu’on travaille beaucoup sur la répartition des rôles entre le président du directoire et le directoire général pour qu’il n’y ait pas de confusion et que l’aéroport continue sur cette très belle lancée qui est même exceptionnelle dans le paysage aéroportuaire en France et en Europe.
Propos recueillis par Inès-Marine Larose
Rappelons que Guy Mathiolon fut le principal instigateur du monstrueux et grotesque plan d'anglophonisation qui consistait à changer le nom de la société des aéroports de Lyon en "Lyon Airports", en anglicisant tout (site, panneaux, dépliants, nom des services...). Coût de cette géniale idée : 200'000 euros au bas mot. Comme le Préfet de région a fermement ordonné par une lettre du 20 mars 2009 à la direction de la société de renoncer à ce projet, M. Mathiolon & Cie ont dû s'exécuter la rage au coeur. Mais un suivi attentif de cette affaire montre que l'ordre du Préfet est loin d'être totalement obéi, 3 mois et demi après. 1) Il y a quelques semaines, un contrôle du site des aéroports de Lyon montrait que celui-ci fourmillait encore d'anglicismes : ainsi, à ce jour, le site www.lyonairports.com fonctionne toujours, de nombreux services continuent d'être désignés par des termes anglophones... Les dirigeants des aéroports de Lyon sont au-dessus des lois et se moquent éperdument des ordres du représentant de l'État et de l'avis des citoyens qui avaient clairement exprimé leur indignation notamment en février-mars ! 2) Pire : on doit savoir aussi qu'aucune des marques anglophones des Aéroports de Lyon n'a été radiée : un contrôle effectué le 06 juillet 2009 sur la base de données de l'INPI montre ainsi que la demande de marque "LYON AIRPORTS" est maintenant enregistrée ! En clair, le jour où l'État et les citoyens auront oublié la scandaleuse tentative de changer le nom des aéroports de Lyon en LYON AIRPORTS, les dirigeants des aéroports de Lyon pourront ressortir la panoplie presque complète de leurs outils d'anglophonisation et relancer leur projet d'éradication du français. CONCLUSION : les dirigeants des aéroports de Lyon n'ont même pas fait le strict minimum. Et le fait d'avoir gaspillé au bas mot 200'000 euros d'argent public ne les empêche visiblement pas de dormir : pourquoi se gêneraient-ils d'ailleurs, puisqu'ils sévissent dans un pays où on peut violer toutes les procédures, bafouer l'autorité du représentant de l'État et commettre des bourdes coûteuses sans risquer la moindre sanction ? Voilà donc les élites qui nous régissent, méprisant l'opinion des citoyens qui avaient unanimement critiqué leur stupide et infâme projet...
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