Lyonmag.com : Pourquoi avez-vous décidé de quitter l’assemblée ?
Alain Coulombel : Nous avions demandé au président de l’exécutif régional, Jean-Jack Queyranne, que les opposants au projet des Jeux Olympiques d’Annecy soient également reçus en séance plénière. Nous avons reçu un refus catégorique et nous avons alors considéré, que le débat étant inéquitable, il fallait sortir de la séance. Nous avons mis en scène (ndlr : sur des pancartes), un certains nombre de revendications, que ce soit sur les canons à neige ou sur l’aménagement de la montagne. Mais le groupe des Verts n’est pas contre l’esprit des Jeux Olympiques, nous sommes contre ce qui s’organise autour des jeux. Nous considérons que c’est à la fois une grand-messe médiatique, que les événements des JO sont tournés essentiellement vers les intérêts économiques de grandes firmes internationales. Sur le plan de l’aménagement du territoire, on pourrait beaucoup critiquer la manière dont on va aménager les montagnes de la Haute-Savoie. Par exemple, on nous dit qu’un certain nombre d’infrastructures, notamment ferroviaires seront boostées par les JO. Mais nous n’avons pas besoin des Jeux Olympiques pour qu’il y ait des infrastructures qui fonctionnent. De toute manière nous ne sommes pas sûrs qu’Annecy soit sélectionnée comme ville candidate.
Vous soulevez également des problèmes environnementaux comme l’eau ou la pollution atmosphérique ?
Ces problématiques sont très mal abordées par les élus locaux et régionaux. On a le sentiment que les JO sont un événement qu’on ne peut pas critiquer. Revenons sur les Jeux de Pékin, tout le monde pensait qu’ils allaient développer la démocratie politique en Chine. Or on voit bien aujourd’hui, les émeutes qui font des centaines de morts. Donc ça n’a rien changé. De même manière les JO ne pourront pas faire avancer la cause écologique. On sait très bien que des infrastructures routières notamment, devront être construites autour d’Annecy, comme le tunnel sous le Semnoz. On parle également de canons à neige, il faudra investir dans de nouveaux matériels. La ressource en eaux ne sera donc pas préservée.
Votre solution, c’est de dire non purement et simplement à ces jeux ?
On dit non aux Jeux tels qu’ils s’organisent depuis maintenant 30 ans au niveau international. Mais nous disons oui à des Jeux qui seront des jeux véritablement fraternels, des jeux de collaboration entre les peuples alors qu’aujourd’hui ces compétitions sont très nationalistes. On continue à mettre en avant les équipes nationales et les sportifs. Le milieu sportif est gangréné par l’argent, par le dopage et par les performances. On ne veut pas soutenir ce genre d’événement alors qu’il y aurait beaucoup mieux à faire.
Des propos recueillis par Solène Revillard