Les gérants de discothèques souhaitaient rouvrir dès le 10 juillet, mais le gouvernement n’envisage pas le retour des clients avant, au moins, le mois de septembre. La colère gronde dans le monde des boîtes de nuit, alors que les fêtes illégales se multiplient et que certains bars s’improvisent discothèques.
"Notre métier on n’a plus le droit de le faire"
Thierry Fontaine, président de la branche nuit de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) pour le Rhône et la France et propriétaire de deux discothèques dans la région lyonnaise, a vivement réagi : "Aujourd’hui, notre métier on n’a plus le droit de le faire, on a été remplacés par des fêtes sauvages". "La règle c’est qu’il n’y a pas de règle", lâche-t-il même.
La plus haute juridiction administrative se justifie à l’aide de deux fondements.
"Eu égard au caractère clos des établissements en cause, à la nature d’activité physique de la danse ainsi qu’à la difficulté de garantir le port du masque ou le respect des règles de distanciation sociale dans un contexte festif, il n’apparaît pas […] que l’interdiction faite aux établissements de type P [les salles de danse NDLR] d’exploiter leur activité de danse revêt, au regard de l’objectif de protection de la santé publique poursuivi, un caractère disproportionné", précise-t-elle tout d’abord.
Or, le président de l’UMIH Nuit dévoile clairement le dispositif prévu en cas de réouverture : "Téléchargement de l’application Covid pour l’ensemble des clients qui rentreraient. Pour les récalcitrants, prise du nom, prénom et du numéro de téléphone. Gestes barrières et gel hydroalcoolique, masques quand on se déplace".
Ventilations : "100% de l’air est neuf toutes les 8 à 10 min"
Quant au caractère clos des boîtes de nuit, il réplique, stupéfait : "On a des ventilations redoutables. Ils [Laurent Pietraszewski, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, et ses conseillers NDLR] se sont rendu compte que nos dires étaient vrais. 100 % de l’air est neuf toutes les 8 à 10 min."
Et concernant la proposition des acteurs du secteur de supprimer les pistes de danse : "eu égard notamment aux caractéristiques des lieux en cause, qui ne sont pas directement ouverts sur l’espace public, et à leurs horaires d’ouverture étendus, il n’apparaît pas […] que puisse être garantie la possibilité d’assurer, par des contrôles effectifs, le respect d’une telle limitation d’activité, qui procéderait d’un simple engagement des exploitants".
"Supprimer une piste de danse, nous ce qu’on propose c’est peut-être l’avenir de la boîte de nuit", explique-t-il, évoquant les carrés VIP dans lesquels les clients dansent.
L’impossibilité d’effectuer des contrôles, du fait que les établissements ne "sont pas directement ouverts sur l’espace public", justifiant ainsi, pour la juridiction, la non-réouverture des discothèques, surprend Thierry Fontaine. "S’ils appliquent cette règle, il faut qu’ils l’appliquent sur tout : pas de moyen de faire plein de choses, avant d’ajouter non sans un brin d’ironie, ça veut dire qu’on va être fermé à vie parce qu’on n’a pas de fenêtres ?".
"On est tombé d’accord" lors d’une réunion ministérielle
Thierry Fontaine n’est pour autant pas abattu. En effet, rien n’est pour l’instant joué. Le 2 juillet dernier, lors d’une réunion ministérielle avec une conseillère à la santé et deux médecins spécialisés dans la Covid-19, "on a montré point par point ce qu’on pouvait proposer. On est tombé d’accord. Mais ils nous ont bien dit ‘nous ne sommes pas les décisionnaires. C’est le conseil de défense’. Or, le remaniement a eu lieu le lendemain et le conseil de défense a été annulé. On n’a plus d’interlocuteur. […] Lundi soir, on décide [d’] interpeller Macron devant le Grand Palais [à Paris NDLR]. Mais il n’était finalement pas présent. On a réussi à avoir un dialogue avec le conseil spécial à la santé du Premier ministre, Grégory Emery. On va lui renvoyer les protocoles".
Selon Thierry Fontaine, Grégory Emery n’a jusqu’à aujourd’hui jamais reçu les protocoles, documents qui ont pourtant fait l’objet de nombreuses discussions avec des ministres, secrétaires d’Etat et conseillers.
"On ne peut pas dire [que la discussion] soit ouverte parce qu’on n’a pas d’interlocuteur à part Grégory Emery. On ne peut pas fermer un métier sur une idée qu’on s’en fait. C’est ça qu’on reproche aujourd’hui. On a même proposé de faire un test grandeur nature", déplore-t-il.
"Sur la région lyonnaise, ça va être une hécatombe"
Le propriétaire du Loft Club, dans le 7e, et de The Maze, situé à Limonest, s’inquiète pour les acteurs du secteur : "beaucoup sont désespérés, vont aller à la casse. Les charges s’accumulent. […] Sur la région lyonnaise, ça va être une hécatombe".
Il explique sa situation : "J’ai eu 1250 euros [d’aide exceptionnelle de l’Etat]. De mars à juillet, j’ai eu 120 000 euros de loyers [à payer]. Le manque à gagner est colossal : sur une structure, je fais 1,6 million à l’année de chiffre d’affaires. Pour les mois de mars, avril, mai, juin : entre 150 000 et 200 000 euros hors taxes par mois en chiffre d’affaires. Moi je n’ai pas eu de salaire depuis mars".
Malgré tout, "ce n’est pas que du financier. On est tout à fait en capacité d’améliorer les règles sanitaires. Je sais qu’on peut faire mieux que ce qui est fait actuellement [en référence aux fêtes illégales NDLR] car on a l’expertise de nos métiers. C’est simple : juste tracer les gens, [respecter] les mesures barrières."
L’enjeu de santé public mis en avant
L’enjeu de santé public est également mis en avant. "Nous on régulait la consommation d’alcool, on interdisait la consommation de drogue. Le CHRD [secteur cafés-hôtels-restaurants-discothèques] ne distribue que 8 % de l’alcool en France. Le problème de l’alcoolisation est ailleurs, pas dans les lieux comme les nôtres. On est plutôt sur la prévention", insiste-t-il. "Comment on va gérer la jeunesse après ? Une fois que les discothèques auront disparu, que va-t-on faire d’eux ?", s’inquiète le professionnel du secteur.
A ce jour, il n’y a "pas de perspective de réouverture. En septembre-octobre, tout le monde est en train d’écrire" que l’épidémie va repartir.
Néanmoins, une lueur d’espoir existe dans l'hypothèse où la situation sanitaire s'améliorerait. Le président de l’UMIH Nuit attend avec impatience la décision du Conseil d’Etat pour le recours déposé par son syndicat, avec "un autre angle d’attaque". Elle devrait être rendue ce lundi ou mardi.
Situation insoluble !
Signaler RépondreFinalement c'est trop prématuré, déjà la variant Delta annonce un mois d'Août voir Juillet sous contraintes...
Signaler RépondreÀ chaque commentaire tu es magique !
Signaler RépondreSurtout quand on le fait mal, comme vous sûrement ?
Signaler RépondreC'est dramatique pour la profession c'est sûr, il y a des charges importantes (locaux, matériel...) et 0 rentrée d'argent.
Signaler RépondreMais qu'on ne nous fasse pas croire que dans des lieux clos où les gens dansent en nombre les uns contre les autres, en transpirant, en s'embrassant, il n'y a aucun risque d'être contaminé... c'est un des pires endroits pour ça hélas.
En plein air le problème serait moindre, mais on n'empêchera jamais des jeunes de se frotter aux autres et plus si affinités, dans ces rassemblements musicaux, donc... pas la peine de se voiler la face.
Exactement. J'ai toujours détesté la danse aussi. Je trouve ça complètement con de bouger son corps en écoutant de la musique
Signaler Répondrevu les tarifs qu'ils pratiquent on ne va pas les plaindre
Signaler RépondreLes jeunes alcooliques et les beaufs en SUV ne peuvent plus aller en boîte de nuit, que c'est triste.
Signaler RépondreOn évitera les morts aux sorties des discothèques !A quand la fermeture des bars par la même occaz ?
Signaler Répondre... Bienvenue à la Génération Pampers !!!
Signaler RépondreIl suffit de vendre la Ferrari pour vivre pendant 2 ans ...
Signaler RépondreLa consommation de cocaïne a déjà baissé de 32% depuis le debut de l'année.
Signaler RépondreOui ce sera une hécatombe. Mais sanitaire. Si elles ouvrent.
Signaler RépondreZut zut ..
Signaler RépondreLaisser les discothèques fermées cela évitera les jeunes bourrés et qui prenne le volant ivre,
Signaler RépondreÇa va rabaisser le côté prétentieux de certains patrons de boîtes de nuit ....
Signaler RépondreNe comptez surtout pas sur les écolos -gauchos pour vous aider ! Au contraire ils détestent les boites de nuit !
Signaler RépondreLa musique et la danse, c'est de la merde. Je suis ravi qu'elles restent fermées.
Signaler Répondreje ne comprends pas pourquoi en laisse le club de nuit fermer alorz que plusieurs bar dans le vieux lyon ou centre ouvre jusqu'à 3h30 du matin sachant que tout lez clientq sont a l intérieur de l établissement sans masque et sans distance
Signaler Répondresage et bonne décision
Signaler RépondreIl manquerait plus que ça...
Signaler RépondreIls ont qu’à émigrer aux USA ou au Brésil !
triste pour tous les fêtards
Signaler RépondreC est dommage
Signaler RépondreTant mieux, ca fera moins de viande saoul en voiture le week-end.
Signaler RépondreLe "vrai" taux de chômage en France serait plutôt de l'ordre de 15%, voir plus. Mais shuuut
Signaler RépondreC'est pas 9 voir 10% de chômeurs mais 11, 12¨% pour la fin d'année ! Gégé nous l'avait prédit l'hubris !
Signaler Répondrenormal le 1er aout on remet les masques dans les endroits clos , les voisins des boites de nuit doivent faire les corneilles hein pourvu que cela dure , allez plutôt faire des guinguettes c'est a l'air , en journée et pour les galoches pas besoin de nuit .
Signaler RépondreOrganisez des concerts avec DJ en plein air , il y a des stades ce n'est pas ce qui manque dans la région
Trop trop triste pour tous ces oiseaux de nuits, ils vont juste devoir passer leurs vacances à lyon et en plein jour.
Signaler RépondreVa falloir vendre la ferrari et la villa a St-tropez. J'en pleure aussi
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