Le quartier Saint-Jean, de l’autre côté du périphérique, a ainsi vu naitre Emerjean, une entreprise un peu spéciale qui offre un CDI à toute personne présente sur le quartier depuis au moins un an et désireuse d’obtenir un emploi. L’Etat finance 17 000 euros par an et par salarié, la Métropole de Lyon de Bruno Bernard rajoute 2000 euros.
C’est ensuite à Paul Bruyelle, le directeur d’Emerjean, de trouver les contrats avec des clients pour compléter le coût d’un salarié (environ 26 000 euros) qui sort ainsi du chômage longue durée. A Emerjean les choses ont bien marché puisque 80 salariés y travaillent actuellement.
L'un des challenges de l’expérimentation nationale réside dans la clause de non concurrence qui interdit à Emerjean de fragiliser les entreprises classiques de Villeurbanne en proposant les mêmes biens ou services qu’elles. Claire Deschanels est une facilitatrice de projets d’Emerjean. C’est elle qui cherche des contrats rémunérés pour donner du travail aux salariés d’Emerjean, tout en respectant la clause de non concurrence. Elle organise la collecte des habits trouvés abimés dans les rayons de 5 magasins Decathlon de la Métropole, puis les couturières expertes d’Emerjean les réparent, et les habits repartent pour être vendus dans des rayons de seconde main.
En collaboration avec Ecomegot, les salariés d’Emerjean vont récupérer les milliers de mégots qui attendent dans les cendriers géants des parcs lyonnais, puis les conditionnent en fûts pour qu’ils soient ensuite retraités et transformés en matière plastique par Ecomegot. Autre challenge : le nettoyage intérieur et extérieur des flottes de véhicules d’entreprises sans utiliser d’eau.
Comme partout la crise du Covid a fortement impacté l’activité d’Emerjean en coupant les ponts avec les entreprises clientes. Malgré cela, au niveau national, l’expérimentation zéro chômeur de longue durée a été jugée suffisamment positive pour que l’Assemblée nationale soit actuellement entrain de voter son extension. Bruno Bernard s’affirme très intéressé par la perspective d’un élargissement des territoires concernés, surtout s’ils concernaient les 58 communes de sa Métropole. "On ne sait pas encore si au niveau national on passera à 30 nouveaux terrains ou si ça ira jusqu’à 100", tempère-t-il prudemment.
A Villeurbanne en tout cas on s’étend, des nouveaux bâtiments sont en construction. Pour quoi faire ? Emerjean répare une dizaine de vélo par semaine, mais s’affirme capable de faire augmenter ce chiffre et en le passant par jour. Un recrutement est en cours. Bruno Bernard est visiblement intéressé, lui qui affirme disposer d’un stock de milliers de vélos à faire réparer sur le territoire de la Métropole. Des vélos qui pourraient bien prendre le chemin des pistes cyclables si Emerjean soutient la cadence.
"des flottes de véhicules d’entreprises sans utiliser d’eau"
Signaler Répondreon s'amuse de peu
..le résultat final dans la durée? alors renseignez vous bien !!
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