Et transmis le courrier suivant :
Monsieur le directeur de la publication,
Dans votre édition papier de septembre 2020, vous publiez un article intitulé « Tensions au Progrès », qui s’appuie intégralement sur un compte-rendu syndical du Comité social et économique (CSE) du mois de janvier, rédigé par les élus SNJ de l’entreprise. Le fait que cet article ne comporte aucune forme de contradictoire de la direction du Progrès interroge sur votre conception de la déontologie journalistique mais regarde avant tout le service juridique du journal.
De notre point de vue, en tant que représentants des salariés du Progrès, nous ne pouvons que déplorer cette pratique consistant à publier sans aucune mise en perspective les éléments d’un tract syndical à vocation exclusivement interne. En aucune manière nous ne pouvons cautionner l’instrumentalisation d’un compte-rendu du CSE dans une optique qui de toute évidence n’a rien de journalistique, mais permet juste à Lyon Mag’ de régler grossièrement des comptes avec la direction du Progrès.
En espérant que ce courrier retiendra toute votre attention, Sincères salutations.
Les élus SNJ au CSE du Progrès :
Sandrine RANCY, Vincent LANIER, Emilie CHARREL, Jérôme MORIN, Elise COLIN, Maxime JEGAT, Muriel FLORIN, Jean-François BUTET, Anne-Laure WYNAR.
Il peut paraître étonnant que des journalistes de métier nous reprochent la publication d’éléments d’un tract "à vocation exclusivement interne" et s’érigent en juges de la teneur journalistique d’un article d’une publication voisine. La rédaction de LyonMag est confraternellement désolée des difficultés rencontrées par celle du Progrès. Mais le groupe LyonMag, qui à travers son mensuel et son site Internet qui touche désormais plus de 2,5 millions de visiteurs uniques chaque mois hors applications smartphone, continuera de faire son travail. Celui d’informer ses lecteurs toujours plus nombreux.
Pour une meilleure compréhension du dossier, nous reproduisons exceptionnellement l’article "Croix gammée, journalistes fliqués, ventes en baisse : tensions au Progrès" paru le 2 septembre dans l’édition papier de LyonMag, toujours disponible en kiosques et en ligne.
C’est une rentrée décisive pour le Progrès. Le quotidien régional tente toujours, et avec difficultés, de se convertir au numérique via une stratégie lancée il y a déjà deux ans. Et qui coince chez de nombreux journalistes.
Digital First était censé révolutionner le Progrès. A défaut de le tirer vers le haut, il a le don de bousculer à tous les étages au siège du journal de la Confluence. Preuve que les tensions sont de plus en plus fortes entre les services, la réunion du premier Comité social et économique de l’année fin janvier, a dérapé comme le montre le compte-rendu diffusé par le SNJ, Syndicat national des journalistes, majoritaire au sein du quotidien : "Alors que la mise en place du Digital First se fait dans la douleur et que les équipes sont déjà rincées de surcharges de travail et d’injonctions arrivant de tous les côtés, la rédaction en chef ne trouve rien de mieux que de mettre encore plus la pression sur les équipes en pointant un supposé manque de productivité, comme cela a été le cas à l’agence locale/départementale de Bourg-en-Bresse". Pour justifier ce prétendu manque de productivité, il est évoqué des "statistiques" selon lesquelles "les journalistes de l’Ain ne produiraient que 0,5 article par jour par personne, contre 2,5 en moyenne dans le Rhône".
La direction du Progrès voudrait-elle déclarer la guerre à ses journalistes qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Comparer la rédaction d’articles à une banale production à la chaîne est pour le moins maladroit. D’autant que, comme le note le syndicat, nul ne connaît précisément "les outils qui permettent de calculer la productivité des journalistes". Tous ceux qui connaissent le métier savent qu’il est hasardeux de mesurer le travail réel au simple lignage produit sans tenir compte des sujets traités : cinq brèves écrites dans un bureau valent-elles mieux qu’une longue enquête réalisée sur plusieurs jours ?
Incident sous silence radio
Selon nos informations, un incident a été purement et simplement étouffé par la direction du journal. Courant décembre 2019, l’un des murs du parking du siège à Lyon a été tagué d’une croix gammée. On imagine aisément que le Progrès aurait relayé l’information si cela s’était produit dans une autre entreprise d’envergure de l’agglomération lyonnaise. Mais là, silence radio. Pas une ligne dans le journal, et surtout, pas un mot en interne. Et encore moins de volonté affichée de mettre la main sur le ou les auteurs du tag, véritable provocation quand on connaît l’histoire du Progrès, seul journal à s’être sabordé durant l’Occupation nazie. D’où la réaction du SNJ : "nous déplorons cet acte antisémite nauséabond et gravissime dans une entreprise de presse. Le tag a été rapidement effacé par la direction, qui l’a qualifié "d’abject", lors du CSE, mais n’a pas souhaité déposer plainte. Une enquête de police aurait pourtant permis, entre autres, d’exploiter les images de vidéoprotection".
La direction et les journalistes ont pourtant d’autres chats à fouetter. La baisse des ventes du quotidien mériterait que tous les efforts soient concentrés sur ce problème. L’année 2019 avait encore été mauvaise. Plus inquiétant, la baisse est supérieure à la moyenne des quotidiens de province. Le Progrès a terminé l’année à - 4,5 % contre - 4 % pour la moyenne des titres. Le journal vendait en moyenne 159 103 exemplaires par jour en 2019. Autre chiffre peu encourageant : celui de l’audience web qui, avec 675 492 visites par jour en moyenne en décembre, est en forte chute par rapport à octobre. Ce recul semble correspondre à la mise en ligne d’un nouveau site. Un bel outil que personne ne sait faire fonctionner ?
Le Progrès c’est le journal qui produit de l’eau tiède...
Signaler RépondreCe qui est inacceptable par exemple c’est qu’ Aulas donne de l’argent aux PROGRES pour un soi-disant supplément qui a pour seul but d’empêcher les journalistes sportifs de contester ou de critiquer l’OL
Que le meilleur gagne , mais faut reconnaître que le progrès c'est du lourd .Lyonmag, risque de recevoir la fessé .
Signaler RépondreLe journal des "chiens écrasés" l'appelait mon père.
Signaler RépondreHeureusement le Progrès reçoit plein de subventions publiques, ça compense ...
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