De son côté Fouziya Bouzerda devenait la première femme à diriger la ville de Lyon en gagnant d’une courte tête devant l’EELV Grégory Doucet. Dans les sondages.
Il y a les sondages et puis il y a la vie
Les vents du printemps amenaient un résultat fort différent. Gérard Collomb était 4e dans la Métropole. Fouziya Bouzerda avait été évincée au profit de Yann Cucherat qui fit un score absolument calamiteux sur la ville de Lyon. Les deux prenaient alliance ensuite, pour sauver les meubles, avec la droite conservatrice. Ceci afin de conjuguer les défaites. EELV remportait, avec ses alliés de gauche, largement les deux collectivités locales. Le sondage d’automne ne menait à nulle véritable réalisation de printemps.
C’est une règle dans toute enquête d’opinion. Ceux qui sont en tête l’utilisent pour se motiver. Ceux derrière disent qu’il n’est pas important. Et à la fin les urnes tranchent.
Pourtant il est vrai que Laurent Wauquiez a de quoi se rassurer. Le Président d’Auvergne-Rhône-Alpes remporte un score d’intentions de votes impressionnant (il écrase le premier tour et gagne largement le second dans tous les cas de figure). Par ailleurs son taux de satisfaction (65%), toujours selon le même sondage, est gigantesque dans ce pays de Gaulois réfractaires.
Il n’y a pas que la Croix-Rousse ou la Glacière dans la vie
Ces chiffres peuvent avoir l’air incroyables pour un habitant de la Croix-Rousse à Lyon ou de la Glacière à Clermont, des lieux où voter Wauquiez est considéré comme d’aussi bon goût que de dire l’éloge de Donald Trump dans un meeting du post-troskyste NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). D’ailleurs, à l’exception d’Annecy, désormais commune verte au sein de laquelle opère mon ami Bruno Charles, aucune grande ville de la région n’avait accordé ses suffrages à l’ancien président du parti Les Républicains lors de son élection de 2015.
Pourtant, même dans les grandes agglomérations, souvent les banlieues roses ont bleui. Dans la Métropole de Lyon, Jérémie Bréaud à Bron a suivi Alexandre Vincendet ou Laurence Fautra dans la conquête du changement politique de ces communes. Des communes où les sortants ont souvent été réélus au premier tour dans des villes qui étaient auparavant de solides bastions de la gauche. Reste tout de même Villeurbanne autour de Cédric Van Styvendael ou Vaulx-en-Velin de Hélène Geoffroy pour faire mentir la tendance.
Dans la ruralité ou le périurbain où la voiture domine, on vote bien plus souvent pour Laurent Wauquiez que pour l’écologie et les pistes cyclables. S’en reflètent les votes aux sénatoriales : les maires et leurs adjoints choisis par les électeurs de la vraie vie sont au global bien plus souvent proches ou adhérents des Républicains que des partis de gauche, que ce soit le très récent #Nousdemain au plus historique Parti Communiste Français. LREM de son côté ne dispose d’aucune implantation communale réelle et il faudra beaucoup d’énergie à Olga Givernet pour surmonter cette épreuve.
Cette réalité rurale, banlieusarde et périurbaine se renforce par la notoriété, souvent clivante mais réelle, de Laurent Wauquiez. Aucun des adversaires, ou presque, du Président de région sortant, n’a de notoriété forte. Et même quand on teste la fort connue Najat Vallaud-Belkacem, le feu a du mal à prendre son départ. Du moins aujourd’hui. Dans les sondages. Qu’en sera-t-il dans la vraie vie ? Et que fera LREM ? Aller à la fin avec le sortant que le parti du Président de la République a longtemps désigné, à l’égal de Jean-Luc Mélenchon, comme repoussoir ? Ou pas ? Une partie de la bascule du vote de second tour est là.
De même la dynamique intéressante, enclenchée par le pôle autour de l’écologie, pourrait tout à fait, comme dans de nombreuses autres élections, faire mentir encore une fois le principe que le suffrage populaire, en ces temps incertains, se gagne sur la notoriété des sortants.
L’élection est-elle déjà pliée par un sondage ?
Alors y’a-t-il un désespoir à prendre à la gorge pour ceux qui souhaitent une autre région ? Plus solidaire ? Plus écolo ? Evidemment non. Parce qu’un sondage ne fait pas l’élection. Parce qu’il reste des mois et des mois de discussion et de campagne pour convaincre à travers les brumes du confinement. Que si les oppositions sont divisées et parfois sectaires entre elles, elles peuvent aussi, elles doivent d’ailleurs aussi proposer un projet différent du ‘Tout sauf Wauquiez”.
On aime ou on aime pas la politique du Président de la Région. Qui lui vaut parfois l’objet de menaces physiques inacceptables. Mais il a su prendre, par sincérité ou par calcul, des positions fortes. Aux oppositions de montrer qu’une autre région est possible, avec des politiques différentes. Elles peuvent le faire. Elles doivent convaincre ailleurs que dans les quartiers de la Croix-Rousse et de la Glacière déjà convaincus par principe. De parler pour tous ceux, qu’ils prennent le vélo ou le SUV (oui, horreur écologique !) qui en font partie, de Tarare à Arlet en passant par Marcenod. Sur l’économie, le social et l’écologie. Et le reste de la vie des gens d’Auvergne-Rhône-Alpes. Parce que, le précédent Président de région Jean-Jack Queyranne l’a testé en perdant en 2015 son siège contre Laurent Wauquiez, on ne fait pas une politique du quotidien sur le seul rejet de l’ex-chef des Républicains.
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Romain Blachier
Les gaulois adorent manger du sanglier
Signaler RépondreBen non. Y'a une campagne.
Signaler RépondreJe ne vois pas où j'ai dit le contraire de ce que vous dites...
Signaler RépondreJe suis ravi d'obséder à ce point votre esprit même si vous vous avez oublié de signer.
Signaler RépondreEtant à l'époque dans la team culture du programme de Macron je connaissait son programme dans ce domaine. Qui n'a pas été respecté.
On s en fou !
Signaler RépondreJe suis pas sectaire mais ma sensibilité est en effet plutôt de gauche meme si une partie de la gauche me trouve de droite;
Signaler RépondrePour le reste oui, rester dans une bulle ne permet pas de gagner
On est à peu prés au momentt ou Doucet monte dans les sondages. Mais dans le premier sondage (la aussi c'est un premier sondage) Doucet est derrière
Signaler RépondreMinable
Signaler RépondreEdito méthode Coué
Signaler RépondreEELV-Les verts sont la nouvelle gauche que vous le vouliez ou non..Il y a la dedans de la gauche dure, mais aussi de l'écologie pragmatique, et à mon avis elle a compris que la place du PS était libre. La tentative pathétique de Hollande de proposer comme nom " socialistes" ne va pas dans le bon sens. Le futur de la gauche c'est d'abandonner ces références historiques et de tendre vers l'écologie sociale, pas de continuer à héberger des idéologues ou faire revenir des opportunistes comme Najat. Bref comme vous le dites, Wauquiez a une autoroute devant lui pour les elections et personne n'arrivera à le contrer tout simplement parceque son bilan est bon.
Je pense qu il est tres important de rappeler quelque chose sur l'auteur de cette chronique:
Signaler Répondreil a fièrement annoncé donner sa voie de grand électeur a la candidature de Macron, avant meme que son programme n'est été communiqué
(perso, je ne le pardonnerai jamais)
Assumera t il son choix fait de démagogie, de politiquement correcte et reflétant son envie de plaire au baron local de l époque?
Vivement sur Bruno Bernard, notre omni-président se présente! LUI seul est digne d'etre président et LUI seul mérite d'être président et lui seul mérite d'avoir le POUVOIR comme il l'a dans la Métropole
Signaler RépondreIl faut surtout virer tous les "LaREM" qui ridiculisent la France (pardon l' Absurdistan") aux yeux du monde entier.
Signaler RépondreEt qui ruinent le pays.
La gauche ? elle est où aujourd'hui ?
Signaler RépondreElle a été tellement gauche et maladroite en se recentrant qu'elle a été repris à " re -vert"...!
et maintenant ses électeurs "verts de rage"...s'abstiennent
et la droite en profite pour faire sa place au milieu
Aujourd'hui, tout le monde fait semblant de ne pas l'avoir remarqué, mais Gregory Doucet était systématiquement en tête des sondages dès l'automne 2019. Sa victoire en juin n'avait absolument rien d'une surprise !
Signaler RépondreEt Fouziya Bouzerda n'a jamais été en tête d'aucun sondage...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Élections_municipales_de_2020_à_Lyon
La Gauche est à environ 30% en additionnant toutes ses composantes, EELC compris! Les jeux sont faits, la Gauche a failli!
Signaler RépondreMonsieur,
Signaler RépondreVos éditos sont evidement tres engagés, on sent que vous n'aimez vraiment pas la droite quoiqu'il en coute...
Les gens des zones peri-urbaines et rurales ne voteront jamais ecolo-gaucho car ils ne veulent pas faire 30km a vélo pour aller bosser et n'adherent pas au tout social. Ce ne sont pas les bobos de la Cx Rousse ni les milieux ideologisés de politicard a Lyon qui font l'élection. L'entre sois sois, ca permet de se rassurer pas de gagner.
Si les habitants de la region plebicitent LW c'est peut etre qu'il fait du bon boulot, qu'il est en permanence sur le terrain, qu'il est meilleur gestionnaire que leader politique national. N'en vous deplaise, l'alliance de toute les gauches (ou gauche plurielle comme on disait autrefois) ne pourra pas reunir assez de soutient pour l'emporter au second tour.
Il est vrai que les sondages souvent se trompent (pas toujours d'ailleurs, ils ont toujours donnés Biden gagnant contre Trump par exemple) mais je ne vois pas aujourd'hui comment comment LW pourrait perdre sa réelection, les candidats face a lui sont inconnus, ideologisés ou dépassés.
Son bilan reste positif pour les habitants de la Région, c'est pourquoi il sera réélu.
l'immense bêtise des verdâtres surtout virons les des régionales..à part la cohorte de drogués..leurs supporters !!
Signaler RépondreLes sondages sont des « biais congnitifs » pour manipuler
Signaler RépondreC est ce qui ressort de mes formations
Il y a des exemples très concrets, en France, sur des sondages électoraux
Ce que les politiques n ont pas compris, c est que le peu de Lyonnais qui ont voté, l ont fait contre PS-LREM-LR et autres Synergie!!!!!!
Les faits actuels de violences extrêmes dans les quartiers suscitent aussi un questionnement quand aux raisons de la tranquillité passée et dès conivances avec les municipalités