Un plan "light" et un plan "dur"
Ils sont presque 200 étudiants, enseignants et personnels administratifs à s’être rassemblés dans un amphithéâtre blanc du site de la Doua. Et ils sont tous venus écouter Lionel Collet, leur président, sur le dispositif mis en place par l’université en cas de pandémie de grippe A : "Lyon I est sur quatorze sites. On doit se préparer à ce qu’un ou plusieurs sites ferment, voire la totalité de l’université ferme. C’est-à-dire qu’il n’y aura plus d’étudiants et plus de cours dans les bâtiments concernés." Deux plans de continuité ont été envisagés en cas de pandémie : un plan "light", qui prévoit la distribution de masques et l’autodéclaration des étudiants malades. Et un plan "dur", qui prévoit la fermeture totale ou partielle de la faculté et la mise en place d’une permanence directionnelle et administrative. "Dans les deux cas, nous sommes prêts", ajoute Lionel Collet, "car les étudiants auront leurs cours à disposition sur Internet et les services de l’université continueront à fonctionner malgré la pandémie."
"Il manque encore un peu de formation"
Le discours a donc été rassurant et le message est vraisemblablement bien passé auprès des étudiants. "La réponse a été bonne sur l’anticipation de la mise à disposition des cours en ligne", commente Anne-Ségolène, "et ce sera énorme si chaque unité de formation y arrive." Cette étudiante en STAPS, et élue Inter-Asso à Lyon I, voit même plus loin : "C’est une organisation qui va arranger tout le monde par la suite. Mettre des cours et encore plus de documents en ligne, ce sera très productif pour l’université."
C’est le préfet qui décidera si les campus fermeront partiellement ou totalement leurs portes. A ce moment-là, tous les enseignants devront être capables d’utiliser SPIRAL, le serveur web interne à Lyon I. "Dans certains secteurs, il y a quelques professeurs qui ne sont pas du tout familier de ce dispositif", explique Amandine, une membre de la fédération des associations de la faculté. "Certains directeurs de recherches hésitent même à mettre leurs cours en ligne, tout simplement par peur de se les faire piquer !", complète l’étudiante en orthophonie. "C’est vrai qu’il manque encore un peu de formation mais de nouvelles sessions d’apprentissage ont été organisées à la fin du mois de septembre pour résoudre le problème", répond le président de Lyon I.
Ce plan de continuité d’activité à l’université lyonnaise va servir de modèle à toutes les autres universités de France, notamment Lyon II et Lyon III. Lionel Collet, le président de Lyon I, qui est également à la tête de la Conférence des Présidents d’Universités, a demandé au gouvernement de remettre en place une campagne d’achat d’un ordinateur à "un euro par jour" pour les étudiants qui en sont dépourvus. Une demande de mise à disposition du wifi gratuit a également été faite auprès des opérateurs téléphoniques.
Une dernière disposition devrait enfin être proposée aux étudiants de 5e et 6e année de médecine, pour qu’ils aident à la vaccination de la population si le besoin s’en fait sentir.
Gwenaël Windrestin