Alors que la réouverture des lieux culturels le 19 mai est bel et bien actée, les directeurs de quatre théâtres publics français, dont Serge Dorny à Lyon, mais aussi les directeurs de l’Odéon-Théâtre de l’Europe à Paris, de La Criée Théâtre national de Marseille et du Théâtre national de Nice, se retrouvent contraints à demander très poliment “aux occupants, notamment à la CGT, à l’origine du mouvement” de bien vouloir “lever l’occupation” de leurs établissements.
Petite séance de rattrapage
En effet, noyés dans le marasme de la crise sanitaire dramatique que nous connaissons depuis plus d’un an, peu de gens se sont aperçus de l’occupation de dizaines de sites culturels en France depuis la mi-mars. A Lyon, l’Opéra (comme le TNP à Villeurbanne) a ainsi été investi par des collectifs d’artistes intermittents, des étudiants et des militants de différentes mouvances, avec pour principale revendication affichée, la réouverture -désormais actée- des lieux de culture.
Pour ceux qui ne seraient pas passés devant l’Opéra de Lyon depuis la mi-mars, petit cours de rattrapage sur les activités proposées sur le site occupé et dont le lien avec la crise sanitaire n’a pas toujours été extrêmement évident : séances de jardinages improvisées de légumes oubliés dans des “cagettes” de récupération, affichages et collages créatifs de revendications variées sur les pieds massifs du bâtiment, linge accroché sous les arcades, podiums d’expression improvisés pour permettre des tribunes libres.
Vers une occupation durable, ou l’art de la convergence des luttes
De fait, l’annonce de la réouverture de nombreux lieux publics, à compter du 19 mai, à commencer par les lieux de culture, aurait dû pleinement rassurer les directeurs des institutions culturelles occupées, qui ont pourtant choisi de lancer un appel à lever l’occupation.
Leur crainte ? La poursuite de l’occupation des lieux culturels et le risque pour la culture “d’être sacrifiée par ceux mêmes qui défendaient à nos côtés son caractère essentiel”, à l’heure où le pays s’active à sa remise en marche (commerces, bars, restaurants...). Une crainte visiblement fondée si l’on en croit la dernière déclaration du collectif Occupons 69 qui vient d’annoncer -également par voie de communiqué de presse- qu’ils ne “quitteront pas les lieux tant que l’ensemble de leurs revendications n’aura pas été satisfaite”, à savoir une longue liste allant du retrait de différentes lois et réformes (loi sur la sécurité globale, loi contre le séparatisme, réforme de l’assurance chômage), jusqu’au RSA pour les moins de 25 ans, la prolongation de l’année blanche pour les intermittents, ou la réouverture de lits d’hôpitaux...
Autant dire qu’avec de telles perspectives, les Lyonnais ne sont pas prêts de remettre les pieds à l’Opéra ou au TNP.
Sans oublier l’opération coup de poing “péage gratuit”, menée ce dimanche 16 mai par le même collectif, au motif que “l'occupation des lieux culturels est encore invisibilisée”. Vous suivez toujours ?
La théorie de l’argent magique
Après l’effroyable crise sanitaire que nous venons de traverser, et qui aura, chacun le sait, des conséquences vivaces sur notre économie et sur nos emplois, espérons que nous prendrons bien tous conscience de notre rôle à jouer dans l’incontournable responsabilité nationale. Si nous tenons en effet réellement à la culture, mais aussi à l’économie, à la santé, comme à nos libertés, il nous faudra nécessairement prendre une part “active” à la remise à flot collective de notre société déjà bien mal en point. Dans ces circonstances particulièrement sombres, faire preuve de solidarité -au-delà même de ce que nous venons déjà de réaliser, tous secteurs confondus et “quoi qu’il en coûte” - ne se fera pas sans un effort et un investissement conséquent à la charge nationale. Nul doute que cela passera incontestablement par une reprise de toutes les activités sans exception, en espérant que tous les secteurs tiendront le choc.
Car la dette laissée par les milliards dépensés pendant cette année de pandémie mondiale ne s’effacera pas par magie. Et dans ce domaine, compte tenu des sacrifices consentis à la fois par ceux en première ligne -médecins, infirmières, soignants- comme par ceux durement privés de leurs activités - commerces dits “non-essentiels”, bars, restaurants, secteur évènementiel...- ou tous ceux contraints à jongler entre présences imposées sur leurs lieux de travail et incertitudes sur l’avenir immédiat, il y a fort à parier qu’il y aura peu d’avocats pour défendre la cause de ceux qui exigeraient de nouvelles compensations sans contrepartie.
Une personne dotée de bon sens et en âge de voter ne peut raisonnablement croire à la théorie de l’argent magique, sauf à avoir quelques arrières pensées politiques.
Gageons que les multiples prises de conscience et les nombreux enseignements individuels et collectifs si souvent entendus pendant cette crise, et qui devraient urgemment venir consolider le ciment de notre société, ne s’effaceront pas -eux non plus- avec la réouverture des terrasses, des magasins...et nous l’espérons vivement, de tous les lieux culturels !
Alexandra Carraz-Ceselli
Professionnelle des médias et des politiques publiques,
Fondatrice de L’Equipe des Lyonnes pour encourager les femmes à prendre leur place dans le débat public
faut les payer en monnaie virtuelle!!y font semblant de travailler,on fait semblant de les payer!!comme chez les russkoffs!!
Signaler RépondreLes cocus des khmers au balcon !
Signaler RépondreGreg devrait donner de l'argent à ces décroissants qui n'aiment pas l'argent et le problème sera réglé !
Signaler RépondreJe résume ce qu'a dit la dame :
Signaler RépondreLa droite et le libéralisme : c'est bien!
Les syndicats : fuck off
on peut du coup nous expliquer la finalité de cet "article"?
Signaler Répondreparlons de Serge Dorny!
entre ses notes de frais mensuelles non justifiées à 8000€, son expulsion de l opéra de Dresde,.... et j en passe, on aurait espéré mieux pour notre rayonnement!
rappelons tout de meme qu il est un soutien inconditionnel de Collomb, ce qui lui a permis de faire de la lèche au baron, pour etre largement récompensé
peut on aussi parlé des abus en ce qui concerne la villa gilet (mais qui n est pas du tout du ressort de Dorny)???
A lyon, il y a eu un gaspillage énorme d'argent publique pour la culture, et surtout le financement des egos des courtisans !!!!!
Il y a de l argent à Lyon, a ca oui!!!! mais il est dilapidé dans les poches d apparatchiks qui se gavent sur notre dos
La dame professionnelle de la rédaction a rédigé un long texte, mais est-ce que quelqu'un pourrait résumer son propos pour un citoyen amateur qui n'a pas très bien compris où elle veut en venir ?
Signaler RépondrePour eux, surtout ne pas changer le monde d’avant! Pourvu que ça dure......
Signaler Répondreil est evident que tous les artistes et intermittents , heureux de pouvoir travailler et créer a nouveau , vont aller "chasser" les camarades Cgtistes qui les empêchent de travailler .
Signaler RépondreEt pourtant ce n est pas si sur...mais pourquoi à votre avis ?
Sur twitter, y'a des antifas qui ont traité la cgt spectacle qui occupe, de droite, lol ^^
Signaler RépondreY s en foutent.... C est l argent des "autres".....
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