LyonMag : Face à l’attente, à la pression, aux critiques de ces derniers mois, est-ce que vous allez bien ? Est-ce que vous tenez le coup ?
Grégory Doucet : Je vais très bien. J’avais déjà un rythme assez soutenu avant le début de mon mandat. Émotionnellement, en matière de pression professionnelle, en matière de quantité de travail, c’était déjà bien chargé quand j’étais dans l’humanitaire. Les polémiques, les attaques politiques viennent comme autant de difficultés sur la route qui absorbent un peu d’énergie et de temps, qui nous empêchent de nous concentrer sur l’essentiel. Ça fait partie du job et ça crée aussi plein d’opportunités pour faire entendre une lecture différente. Tout ça ne m’empêche pas de dormir.
LM : Est-ce que l’urgence climatique vous empêche de faire ce qu’on pourrait appeler un "mandat traditionnel" ?
GD : C’est marrant que vous me posiez la question. Moi je ne me la poserais pas du tout. Je suis venu en politique du fait du dérèglement climatique, sur lequel les responsables politiques se sont montrés incapables d’agir. Le contexte actuel appelle à un exercice du pouvoir différent. Il appelle à une prise en compte de ces enjeux qui forcément doivent faire évoluer certaines pratiques politiques. J’ai simplement l’impression d’être en quelque sorte au bon endroit, au bon moment. On est dans une Ve république qui s’essouffle un peu. La façon de faire doit et est en train de changer. Moi je considère que la démocratie représentative est une facette de la démocratie. Oui, on a besoin de faire vivre la démocratie de multiples façons. Pour moi, c’est un chemin sur lequel on découvre de nouvelles façons de faire la démocratie.
LM : L’opposition utilise de plus en plus le champ lexical du divin pour vous décrire. Vous seriez le Messie d’une secte en mission divine qui vous empêche de dévier de votre objectif. Vous comprenez ce parallèle ?
GD : On est passé par plusieurs étapes (rires). On a eu le droit à tout ce qui relevait du caractère juvénile, après on est passé sur les notions de doctrine et de dogme, on a eu aussi la dictature, maintenant on passe au divin. Ce n'est pas gratuit. Moi ce que je constate, c’est qu’il y a un durcissement de cette opposition qui n’est pas le corollaire d’un durcissement de nos positions. On affirme un certain nombre de valeurs, je crois qu’on est assez constant. Maintenant on déroule.
LM : Qu’est-ce qu’on fait avec les personnes qui ne saisissent pas les enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique ? On passe en force où essaye de leur expliquer ?
GD : Je ne nie pas qu’il n’existe pas de réticences à certains endroits, sinon vous allez me traiter de Messie ! rires). Mais je crois tout de même qu’il y a une aspiration à plus d’écologie. Sinon comment expliquer que quelqu’un comme moi, un illustre inconnu en politique, parvient à gagner une ville comme Lyon ? Sur la clarté de nos intentions, il ne me semble pas qu’on ait effectué un virage à 180°. Les gens savaient à quoi s’attendre en votant pour nous. Mais je ne veux pas d’une ville que pour les gens qui ont voté pour nous. On doit pouvoir écouter toutes les voix qui veulent s’exprimer sur un sujet en particulier.
LM : C’est vraiment le cas aujourd’hui ? Parce que ce que votre opposition dénonce, c’est que toutes ces concertations ne soient qu’une façade pour faire appliquer votre programme en force.
GD : C’est une manoeuvre assez classique, grossière. Il suffit d’aller assister aux concertations pour se rendre compte que les choses sont faites de manière simple et transparente. Je me souviens par exemple qu’on n'avait pas convié de journalistes quand on a réuni les citoyens qui ont composé le Conseil Consultatif Covid. C’est parce que les gens ont besoin aussi d’être en confiance pour pouvoir s’exprimer.
LM : Ça donne vraiment l’impression que vous faites votre truc dans votre coin...
GD : Ça c’est votre interprétation. Dans les faits, on a engagé plein d’exercices de concertation. Quand Pierre Oliver (maire LR du 2e arrondissement ndlr) dit qu’il n’a pas pu s’exprimer dans une réunion publique... Bien sûr que si, il a pu s’exprimer. Sur la concertation à propos de la piétonisation du cours Charlemagne à la Confluence : on n’a fermé le micro à personne ! Il y avait un avis quasiment unanime pour végétaliser davantage les abords de la darse ! C’est pour ça qu’on l’a fait rapidement, on s’est dit 'tout le monde le veut, on y va'. Que notre opposition joue la carte de 'ouais mais c’est de la fausse concertation', je n’en suis pas étonné une seconde. Après j’ai confiance en nos méthodes. Comme il y a de la nouveauté, forcément ça peut gêner.
A.A.
L'intégralité de cette interview, ainsi que celle de Bruno Bernard sur le même thème des accusations de "mission divine" qui guiderait les élus écologistes lyonnais dans leur quotidien, est à retrouver dans notre numéro en kiosques.
"c’était déjà bien chargé quand j’étais dans l’humanitaire" Confondre et appliquer les recettes de la cuisine humanitaire à la gestion d'une grande ville à quelque chose d'indigeste et de prétentieux !
Signaler RépondreLa logorrhée verte continue. Même si elle est bio ça reste dégoutant
Signaler RépondreIl a éludé plein de choses, noyé le poisson.
Signaler RépondreDe toute façon c'est une secte un point c'est tout, comme le salafisme. Et pourtant l'état autorise...
Si demain il vous annonce qu'il va tripler vos revenus vous le croirez tel un gourou.
Signaler RépondreCertes, mais n'oubliez pas qu'il n'est "que" maire de Lyon, ce n'est pas non plus un chef d'Etat. Grâce à notre cher Gégé national, c'est bien la métropole qui a le plus de pouvoir et de leviers pour changer votre quotidien.
Signaler RépondreJuste pour vous rappeler, que les 70/100 de non votants ont leur points de vue sur tout . Mais ne fonctionne pas comme vous . L’intelligence n’est donnée à tous le monde , désolé pour vous .
Signaler RépondreEt que faut-il à votre avis ? Il enfile des perles ou il fait de la politique ? On s’en fous qu’il soit sympa ou non, comme n’importe quel homme politique on demande qu’il soit compétent, pas qu’il donne envie de boire d’une bière accompagné d’un bol de graines à refaire le monde, parce que pendant que certains refont le monde, d’autres sont déjà dans une autre stratosphère
Signaler RépondreIl a effectivement l'air d'un bon gars, qui veut sûrement bien faire. Mais il faut avouer aussi qu'il a une idée à la con par semaine. La délibération sur les pièces de théâtre et la médiation sur les pentes, c'est un exemple. Ce sont de bonnes solutions, mais en complément d'interventions plus lourdes. C'est comme l'histoire de la fresque à la Guillotière. Ca aurait effectivement de la gueule de faire une belle fresque dans le quartier, voire même d'en piétonniser une partie. Mais ça doit se faire en parallèle d'une répression forte sur les tarés qui y sévissent.
Signaler RépondreMoi aussi , je me régale de voir ses teigneux sortir de leur gonds pour pas grand chose ,mdr.
Signaler RépondreTu ne votes pas, mais tu as à cœur de t'exprimer publiquement ici pour défendre ton point de vue. Voici une bien belle contradiction !
Signaler RépondreEt au fait, pas besoin de sa carte électorale pour voter !
Bon, faut avouer qu'on est loin du personnage sectaire et dogmatique là... C'est plutôt un genre de gars avec qui on prendrait du plaisir à boire une bière en refaisant le monde, en terrasse sur les quais du Rhône.
Signaler RépondreBref, cette interview le rend un peu plus sympathique et humain. Mais j'ai hâte de lire les commentaires des rageurs ultra-politisés sur ce forum !
Tu as peut-être raison. J’ai déchiré il y’a longtemps ma carte électorale comme la majorité des français qui ne se rendent plus aux urnes. Quand les minorités arrive aux pouvoirs écolos aujourd’hui et peuple RN demain , il n’y a pas de quoi PAVOISER avec le peu d’électeurs qui vous auront élus . 70/100 des français n’ont pas voter aux dernières élections pour choisir leur maires . C’est pour dire l’intérêt que portent les français à l’avenir de çe pays , au système très verrouillé de la 5 e république.
Signaler RépondreMon maire, ce héros
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