Forum Libération : Cohn-Bendit assure l’ambiance, sans Martine Aubry

Forum Libération : Cohn-Bendit assure l’ambiance, sans Martine Aubry

Ce vendredi 18 septembre, le forum libération s’est ouvert à Lyon en présence de Rama Yade. Le fil conducteur de ce rassemblement est l’anniversaire des 20 ans de la chute du mur de Berlin, il a pour but de faire le point sur la société après cet événement qui a changé la face du monde. Pour l’occasion, de nombreuses personnalités politiques sont invitées à débattre. Dans la matinée, la secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports est venue parler de sport et de citoyenneté dans un dialogue sans coup d’éclat. La Journée s’est animée lors de la conférence suivante par l’intermédiaire de Daniel Cohn-Bendit. Martine Aubry qui devait également être de la partie a annoncé son absence à la dernière minute. C’est Claude Bartolone qui s’est présenté à sa place dans la Grande Salle de l’Opéra.

Après l’annonce de l’absence de Lech Valesa, pour cause de maladie. C’est Martine Aubry qui a pris au dépourvu les organisateurs ce vendredi matin pour l’ouverture du forum. Actuellement en tractation avec les Verts de Cécile Duflot, la première secrétaire du Parti Socialiste a décidé de ne pas prendre part au débat qui l’opposait à Daniel Cohn-Bendit, leader du parti Europe Ecologie. C’est donc Claude Bartolone, président PS du conseil général de la Seine Saint Denis, qui l’a remplacée sur l’estrade de l’Opéra. La Grande Salle était pleine pour l’occasion. Ce changement de dernière minute n’a en aucun cas altéré l’intensité des débats, bien au contraire.

« Moi je veux gagner, toi tu veux être bon perdant »

Les deux hommes devaient aborder le thème "Quels termes pour une alliance ?". Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes loin de voir le PS et Europe Ecologie marcher main dans la main. D’un côté Daniel Cohn-Bendit, homme de gauche, prône un rassemblement écologique, social et démocratique ouvert à tous bords politiques. De l’autre, Claude Bartolone qui veut "réunir l’ensemble de la gauche et les Verts" dans l’optique des élections régionales et de la présidentielle de 2012. Dany Le Rouge n’a pas manqué d’exprimer son désaccord avec cette politique, affirmant son souhait de réunir "les autres". "Parce que moi, je veux gagner. Et toi, tu veux être bon perdant", a-t-il ajouté.
L’échange entre les deux hommes n’avait rien d’âpre. Ils se connaissent et partagent les mêmes idées. L’échange a été ponctué de tutoiement et les deux parties sont régulièrement tombées d’accord sur de nombreux points.



« Welcome in the club »

Mais c’est bien la stratégie à employer face à la majorité présidentielle qui les divise. "Le PS doit abandonner la politique du "tout sauf Sarkozy" !", a martelé Daniel Cohn-Bendit avec sa virulence habituelle. Il complète : "Ca ne sert à rien de faire un Front "truc-muche-machin-chouette" contre les méchants du capitalisme. Ils ne rêvent que d’une seule chose en face, c’est que vous refassiez la Gauche Plurielle" une déclaration qui amusera la salle. Ultime pirouette en guise de conclusion "notre responsabilité c’est de dire Welcome in the Club". Pour finir, le public a pu poser ses propres questions aux deux intervenants. Un immigré de l’Est qui a quitté son pays suite à l’explosion du bloc Soviétique s’est saisi du micro. Parfaitement raccord avec la ligne directrice du forum, il a fait remarqué que selon lui "la pauvreté en France est pire aujourd’hui qu’elle ne l’était à son arrivée". Un étudiant de sciences politiques a également pris la parole, rappelant à l’auditoire que la première secrétaire du PS "refuse la main tendue de François Bayrou, alors qu’elle gouverne avec le MoDem dans sa mairie de Lille". Il conclura en demandant à Claude Bartolone si "Martine Aubry était à l’aise dans ses baskets". Une chose est sûre, avec ou sans la numéro 1 du PS, Daniel Cohn-Bendit a fait le show.

Olivier Sauvat

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