Adossée à Balicina qui puise sa raison d’être dans les bienfaits de l’eau sur notre corps, dans la remise en forme grâce au coaching individuel ou collectif, ainsi que dans le spa avec des soins pour le visage et le corps. Le docteur Luc Fontaine, PDG et fondateur de Medicina et Balicina, revient sur les origines du projet.
D’où est partie l’idée de ce pôle de santé pluridisciplinaire ?
Notre système de santé actuel doit se moderniser pour s’adapter à l’évolution du besoin de santé de la population. Celle-ci connait des vieillissements, des dépendances, des maladies chroniques… autant de pathologies qui nous obligent à refondre l’offre de soins afin d’améliorer la prise en charge des Français.
Il nous semble important aujourd’hui de créer de nouvelles organisations de santé autour des nouvelles pratiques capables d’accompagner la personne dans sa globalité. Cela ne peut se faire que dans l’association du soin et du bien-être, dont la synergie représente la définition globale de la santé.
Comment se constitue le projet ?
Le projet Medicina est fondé par une communauté médicale et paramédicale pluridisciplinaire. Nous intégrons toutes les spécialités médicales définies par le Code de la Santé Publique. Cela nous permet de proposer l’approche globale de la santé que nous recherchons. Cette expertise rassemble au sein de Medicina des libéraux mais également des praticiens hospitaliers. L’identité de Médicina est bien de créer une nouvelle entité clinique, une véritable communauté médicale fortement interprofessionnelle Ville/Hôpital autour de laquelle nous mettons en place un projet de vie et de bien-être avec un restaurant, une crèche et un centre de bien-être, Balicina, alliant balnéothérapie, coaching sportif et spa.
Ce nouveau centre de bien-être permet de construire une approche médico environnementale qui ne se base pas uniquement sur la santé mais également sur les données de l’environnement : Comment je travaille ? Comment je vis ? Comment je mange ? Comment je fais du sport ? Comment je prends en charge mon obésité ? Comment je réinvestis un peu cette approche psychocorporelle ? Comment peut-on intégrer le corps dans ce processus de soin ?
Permettre aux personnes d’aborder leur santé par le bien-être c’est leur permettre de rentrer parfois plus globalement dans le système de santé, plutôt par le corps que par les allégations. Les patients d’aujourd’hui sont capables d’agir sur leur environnement en répondant à leurs besoins primaires en mangeant sainement, en faisant du sport ou en adoptant une bonne hygiène de vie globale mais ils ne sont pas en mesure de répondre à des questions purement médicales qui sont hors de leur portée. Il y a en effet un contraste entre les besoins définis par les médecins et leurs demandes qui renvoient nettement plus à cette notion de service.
Quelles réponses pour un service un peu plus adapté à la prise en charge de ces parcours, de ces maladies chroniques, de ces vieillissements, de la dépendance ?
L’objectif de Balicina est d’aborder la santé avec son environnement : la santé au travail (les TMS, les burn-out), la santé et le sport (les clubs de sport…), santé et famille... C’est aussi d’avoir la capacité de construire une approche scientifique afin de construire des parcours de bien-être et faire l’analyse du recueil de toutes ces données environnementales.
A terme, cette approche médico-environnementale apportera une valeur ajoutée à l’approche purement clinique de la santé traditionnelle. En effet, cette approche de parcours de santé/bien-être interroge et implique mieux les patients sur leur manière d’agir sur leur alimentation, ou leurs douleurs, en bénéficiant d’une expertise pluridisciplinaire, en termes de diététique par exemple ou de sophrologie etc… Ainsi, ils trouveront les moyens de piloter leur propre parcours de santé, au-delà des injonctions habituelles exprimées par l’approche traditionnelle "il faut manger cinq fruits et légumes par jour". En bref, cela consiste à construire, dans les grandes agglomérations, aux abords des hôpitaux, des projets Medicina qui regroupent une centaine de professionnels de santé et auxquels seront toujours associés un centre de bien-être.
Notre vocation est de nous intégrer dans les grandes villes, en lien étroit avec l’hôpital public et l’Université, en réalisant des bâtiments de 6000m2 en capacité d’accueillir une centaine de professionnels de santé. C’est bien la qualité de l’expertise de cette communauté Ville/Hôpital qui définit la qualité de prise en charge de chaque personne et son parcours, même complexe (maladies chroniques etc…).
En quoi votre projet est-il différent des Maisons de santé par exemple ?
L’importance de proposer un centre où trouver à la fois des cancérologues, des hospitaliers et des libéraux du premier et du second recours est une innovation d’usage : ce type d’entité clinique n’existe pas aujourd’hui et permettra un nouveau regard sur la personne. Cette offre ouvre naturellement une approche plus santé publique, plus « populationnelle » que patientèle.
La dimension interprofessionnelle de Medicina place ce projet entre les maisons de santé, qui regroupent plus souvent des activités de premier recours (médecine générale et paramédicales) plus petites, et les hôpitaux privés qui prennent en charge d’autres thématiques de santé plutôt de second recours et chirurgicales.
Nous souhaitons prendre en compte l’ensemble des thématiques de santé publique qui sont des points indispensables pour la santé quotidienne : la dépression, l’obésité, la dépendance…
Les médecins aiment appeler ce projet « l’hôpital de la ville » tandis que les patients le nomment "le village des médecins". La vocation de cette expertise interprofessionnelle est de générer de la confiance envers le public. Elle nous donne également la capacité d’évaluer des patients sans avoir recours à l’hôpital, en faveur d’une amélioration des dépenses publiques. On peut donc en effet l’appeler l’hôpital de ville dans la mesure où il réunit des expertises de l’hôpital, d’un centre de cancérologie, de médecine libérale au sein d’un même endroit, proche des gens, de leur lieu d’habitation et de leur lieu de travail. C’est un véritable projet de soins de proximité.
Il est plus facile pour les patients de se rendre dans un centre de proximité que dans un hôpital. Les praticiens hospitaliers consultant chez Medicina s’étonnent même de revoir leurs patients qui n’étaient pas venus à l’hôpital depuis 2 ans.
Cette approche par le bien-être fait naitre une volonté de structurer cette médecine intégrative, cette approche psychocorporelle complémentaire d’une approche de santé pure.
Quelle vision pour l’avenir de Medicina et Balicina ?
Notre vocation aujourd’hui est de nous développer dans les métropoles françaises. Nous échangeons avec les élus afin qu’ils nous aident à trouver un terrain accessible en transport en commun pour faciliter au maximum l’accès au soin pour tous.
C’est un projet d’innovation d’usage pour lequel je me bats depuis 10 ans. C’est en effet un projet attractif pour les jeunes qui viennent s’installer et cela représente l’un des deux enjeux nationaux de notre système de soins de proximité : “Répondre aux attentes des jeunes professionnels de santé“.
Le deuxième enjeu étant de préserver l’accès à des soins de qualité pour tous dont la sécurité sociale reste le pilier.
Nous essayons de développer cette intelligence collective avec la mise en œuvre d’une gouvernance support des professionnels de santé sur toutes ces réflexions interprofessionnelles autour des thématiques de santé publique.
Enfin, le bien-être est, pour moi, un élément fondamental et constitutif de l’état de santé d’un individu. Il est nécessaire et important que les gens prennent conscience de leur bien-être, après la COVID notamment. Je pense qu’aujourd’hui nous sommes en mesure d’intégrer ce déterminant de la santé comme un élément indispensable.
Il ne s’agit plus uniquement de se faire opérer et de soigner mon cœur, il faut aussi que je soigne mon environnement, ma manière de vivre, de dormir, de manger... Et chez Medicina autant que chez Balicina, nous vous accompagnons dans cette démarche de bien-être et de santé.
Docteur Luc Fontaine, PDG et fondateur de Medicina et Balicina