Et c’est sur ce créneau que se placent les Lyonnais de Coloc.fr. L’idée a germé dans l’esprit de Gauthier Sol et Salah Ouslimani. Le premier est un jeune entrepreneur, le second a roulé sa bosse en autodidacte dans l’investissement immobilier.
À deux, ces Lyonnais ont lancé Coloc.fr, un service qui s’adresse à la fois aux propriétaires de biens et aux candidats à la colocation ou au coliving. Un investisseur qui fait appel à leurs services, est conseillé de A à Z. Les biens idéaux, avec une rentabilité financière estimée, sont chassés par les équipes de Coloc. "L’emplacement est très important. Nos biens se situent forcément près d’un tramway ou d’un métro. On ne prend pas en compte le bus. Et il faut un esprit colocation ou coliving, avec un aménagement qui permet de vivre à plusieurs, avec des espaces privés et communs", indique Gauthier Sol.
Une garantie de loyer
Une fois le bien acquis, des travaux et un redimensionnement des pièces pour optimiser l’agencement sont proposés si besoin. Coloc devient ensuite le locataire unique du propriétaire et s’engage à lui verser chaque mois, pendant dix ans, un loyer, même si le logement est inoccupé. Charge aux équipes de Gauthier Sol et Salah Ouslimani de trouver rapidement des colocataires pour pérenniser l’investissement. "Le propriétaire ne voit pas qui est dans son logement, il voit juste son loyer être garanti", précise le co-fondateur.
Côté candidats, Coloc offre deux possibilités. Le service peut accepter des groupes déjà formés, ou bien propose à des personnes seules de se regrouper pour intégrer un logement. Logement qui s’appellera systématiquement LAMAIZ, la marque de la société lyonnaise. Et comme avec Airbnb, il est possible d’affiner ses critères de sélection pour tomber uniquement sur des appartements ou maisons situés dans le quartier rêvé, avec une fourchette de montants de loyer.
Quels avantages auront les colocataires à traiter directement avec Coloc plutôt qu’avec un propriétaire ? "La réactivité", répond en premier lieu Gauthier Sol. Puis, la prise en charge de l’électricité, l’eau et le gaz, et les services de base que sont Internet et le ménage des parties communes. Tout cela est inclus dans le loyer mensuel. "Les colocataires arrivent dans un bien prêt-à-vivre, où ils ont juste besoin de poser leurs valises. Ils n’ont pas à acheter de mobilier ou à prendre tous les contrats habituels qui font beaucoup de paperasse pour un jeune qui vient vivre six mois ou un an dans une ville", poursuit l’entrepreneur.
Les offres vont aujourd’hui de 470 euros pour une chambre à plus de 1 000 euros pour un T2, services tout compris. Des tarifs qui resteront évidemment trop chers pour les plus petites bourses, qui se contenteront de logements plus petits et qui n’auront que faire d’une salle de sport intégrée ou d’un barbecue géant. Pour le colocataire comme le propriétaire, Coloc est aussi là pour gérer les tracas du quotidien. "On a deux property managers qui sont là pour veiller à ce que tout se passe bien. Ils ont des groupes WhatsApp avec les colocataires et il est là pour arbitrer certaines situations et assurer la maintenance. S’il y a des travaux à faire ou des dégâts, c’est lui qui gèrera avec les artisans", détaille Gauthier Sol.
C’est aussi le property manager qui proposera des services à la carte : "À LAMAIZ Bachut, livrée en septembre dans le 8e arrondissement, on peut avoir un coach sportif, par exemple".
Aujourd’hui, Coloc.fr dispose d’un parc immobilier de 1 300m2 cumulés, pour une valeur globale de six millions d’euros. Cela représente soixante lots commercialisés et proposés aux potentiels colocataires dans la Métropole de Lyon. Le déploiement se fait essentiellement sur ce territoire en 2021. Mais, la société entend bien s’implanter dans d’autres villes de France comme Paris, Marseille, Bordeaux ou Angers, l’année prochaine. Et à terme dans les grandes capitales européennes. "On veut devenir le site référence de la colocation et du coliving qui propose des solutions clé en main", déclare Gauthier Sol.
(Cet article est initialement paru dans le mensuel LyonMag, daté d'octobre)
A.A.