Il contient une réaction de Grégory Doucet. Et c'est la première fois que l'édile s'essaye à cet exercice basique.
Quel évènement peut bien motiver le maire de Lyon à prendre spontanément la parole ? Avec ses maires du 3e et du 7e arrondissement, il se lance dans un démontage en règle de l'émission Face à la Rue de CNEWS, qui, le matin-même, a été l'attraction à la Guillotière avec Jean-Marc Morandini et Jordan Bardella, président du Rassemblement national. Et qui a été, tout le monde le concède, terrible pour l'image de Lyon.
"Instrumentalisation", "stigmatisation", "troubles à l'ordre public"... Grégory Doucet n'a pas de mots assez forts pour dénoncer la tenue de cette émission place Gabriel-Péri, face à 200 manifestants d'ultragauche.
Depuis le début de son mandat, il faut pourtant le solliciter directement pour tenter d'obtenir une réaction à la dégradation de la situation à la Guillotière. Et le maire botte aisément en touche. C'est ce que tentent bon nombre d'habitants du quartier, et notamment des membres du collectif Guillotière en Colère sur Twitter, sans aucun succès.
Mohamed Chihi, adjoint à la Sécurité, en a même eu assez : il a verrouillé l'accès à son compte et ses publications sur le réseau social pour ne plus subir les messages quotidiens que certains élus, si prompts à réclamer une large place à la démocratie citoyenne et participative, doivent vivre comme un harcèlement.
Toute l'après-midi, ce sont bien la plupart des écologistes lyonnais qui ont miraculeusement retrouvé de la voix pour parler de la Guillotière. Outre Grégory Doucet, Fanny Dubot et Véronique Dubois-Bertrand avec leur communiqué, plusieurs élus ont pris la parole sur Twitter pour massivement dénoncer la venue de Jordan Bardella et son cirque médiatique.
Vincent Monot par exemple, élu du 7e, estime que "l’extrême-droite ne s’intéresse à la Guillotière que pour attiser les tensions et faire du buzz. Le RN fait 5% ici, Lyon rejette en masse vos idées nauséabondes". Une manière un peu plus construite et polie de mettre en forme ce qu'ont hurlé les manifestants d'ultragauche toute la matinée : "Bardella facho", "cassez-vous".
Le sénateur EELV du Rhône Thomas Dossus a également dénoncé "une opération de désinformation raciste contre la Guillotière menée par le RN et le champion de la télé-poubelle".
Les critiques sont unanimes sur Face à la Rue, qui s'est effectivement gardée de présenter correctement la plupart de ses intervenants proches du RN. Tandis que Jean-Marc Morandini banalisait avec aisance le discours de Jordan Bardella, qui a eu droit à une tribune pendant 1h30.
D'où le partage massif des Verts d'un article de nos confrères de Médiacités, sorti opportunément mercredi et qui prend parfaitement à contrepied le portrait réalisé par CNEWS. Puisque plutôt que de parler de ceux qui subissent l'enfer à la Guillotière, le reportage s'attarde pour la première fois sur ceux qui le créent. Et ainsi mettre un visage, un nom, une histoire sur ces trainards de la place du Pont, comme Fouad, le vendeur algérien de Marlboro.
Mais le problème pour les Verts lyonnais avec le fait d’avoir soigneusement gardé le silence et même d’éviter le sujet depuis le début du mandat, c’est qu’en retrouvant le courage de parler aujourd'hui mais pour dénoncer la venue d’un responsable politique dans ce même quartier, certains auront l’impression que combattre le Rassemblement National est une tâche prioritaire, qui prime même sur le rétablissement d’une qualité de vie quotidienne à la Guillotière. En s'indignant de manière très sélective, la fougue du militant prend le dessus sur l'écharpe d'élu représentant tous les habitants. Faire l'un ne devrait pas empêcher de faire l'autre.
Or, comme le souligne Vincent Monot ou Mohamed Chihi, Lyon rejette déjà historiquement les idées d'extrême-droite. Les piteux scores du RN aux dernières élections le prouvent, puisque le parti lepéniste ne compte plus aucun élu à la mairie et à la Métropole de Lyon.
Dénigrer quand on nie la réalité et que l'on participe à la destruction d'une civilisation pluri-millénaire est toujours le seul discours de la gauche...
Signaler RépondreHumm... encore un article dicté par la Guillotière en colère ?
Signaler RépondrePendant que des gens place du Pont vivent un enfer.Les verts font terrasse
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