Cette pluie du milieu du XIXe siècle amène à l’ annulation de l’inauguration de la statue d’or de Marie au-dessus de la Basilique de Fourvière. Oui la même que vous voyez aujourd’hui et qui surplombe notre ville.
Depuis ce matin de 8 décembre 1852 les rues sont balayées d’eau. Et puis, petit à petit, la pluie a cessé pendant que la nuit tombe. En ces temps où l’électricité n’était pas courante, dans le soir qui faisait chuter son manteau noir sur la ville, une première main a allumé une bougie.
Et l’a posée sur sa fenêtre.
On ne sait pas à qui était cette paluche, si elle était homme ou femme, si elle était d’Ainay, de Saint-Jean ou de La Guillotière, tout juste rattachée à Lyon l’année passée. On ne sait pas si elle était pauvre ou riche. Si ses ongles étaient sales ou propres. Mais en mettant un peu de feu sur son foyer, cette main venait de lancer la Fête des Lumières.
Très vite, à Vaise, dans le Vieux-Lyon, à Bellecour, à la Croix-Rousse et ailleurs, d’autres mains, encore des mains, toujours des mains déposent des bougies sur leurs fenêtres.
C’est, par un geste collectif que les lyonnais viennent, en lieu et place des institutions, de créer un événement. Alors devant ce spectacle on ordonne d’illuminer la basilique. De ces feux personnels conjugués à la splendeur de Fourvière vient de naitre un événement identitaire pour les lyonnais.
Pendant longtemps, on ne le sait que peu dans une ville qui compte beaucoup d’habitants récents, la fête n'a duré qu' un seul jour. On allumait comme on allume encore, hélas moins qu’avant les lumignons en famille et puis on faisait un petit tour des rues. Et c’est tout.. La seule animation de l’époque: éviter les étudiants en médecine qui jetaient des œufs et de la farine. Si votre médecin a au moins la cinquantaine, il est fort à parier qu’il a été impliqué dans un tel forfait pâtissier !
Ah et il y avait les marrons chauds achetés par les parents et qui brûlaient les doigts. Je me souviens de ceux de Monsieur Marcel , un homme dont la force de l’accent lyonnais le rendait sans nul doute incompréhensible à toute personne vivant au-delà de Tarare. Ce qui fait quand même du monde.
C’était sympa, les anciens font mine de le préférer mais il faut être honnête : on s’ennuyait un peu une fois le tour des quelques rues et les marrons terminés.
Sous l’impulsion de Raymond Barre qui initia bien des choses (sous le feu des critiques de la bourgeoisie conservatrice qui l’avait pourtant élu) puis de Gérard Collomb, la Fête s’éleva en densité. Avec des installations de haute qualité. Avec des artistes, reconnus ou émergents. Avec un passage de un à plusieurs jours de festivités. Avec un rayonnement international de grande envergure, attirant de bien nombreux visiteurs. Faisant reconnaître avec talent notre ville à l’international.
Seul bémol : la fête était hélas, je l’avais écrit en 2014 puis en 2015, puis en 2016 et puis et puis et puis, trop centralisée sur la presqu'île. Et les attentats de 2015 avaient encore renforcé le côté concentré, supprimant les quelques rares animations de quartier dans ce domaine. Amenant de nombreux lyonnais à ne plus se rendre à cet événement majeur,
Cette année, la première de l'ère de Grégory Doucet, qui ne compte hélas pas que des fans de cet événement dans sa majorité, verra, comme cela avait été le cas lors d’une édition lorsque Madame Pascal Bonniel-Chalier était Adjointe (EELV) aux Événements de Gérard Collomb, cette fête se répandre sur plusieurs territoires de la Ville hors presqu'île.
La démarche est intéressante, on verra ce qu’elle va donner.
Mais il reste aussi, ce n’est pas encore fait, à amener une dimension participative à cette fête. Après tout c’est une démarche collective et populaire qui fait que nous sommes réunis ces jours.
Romain Blachier
Merci pour cet édito.
Signaler RépondreDans les 70's il y avait déjà beaucoup de monde dans les rues le soir du 8 décembre, on allait voir les illuminations, les petites bougies sur les fenêtres. Même dans le 8e on en voyait sur les rebords de fenêtre, d'ailleurs, pas seulement dans la presqu'île.
Et comme on n'habitait pas tous dans la presqu'ile ou saint-Jean... c'était un plaisir de voir ces belles rues de nuit, illuminées.
Puis c'est devenu un gigantesque show son et lumières, sur plusieurs jours, une fête païenne avec une foule énorme (dans les 90's je crois), sans rapport avec la fête religieuse mais ramenant beaucoup de tourisme donc de retombées financières à la ville.
Ca aurait été la fête de la merguez, ça aurait été pareil.
L'intérêt de tout ceci, aujourd'hui... on en parle à la télé, ça permet à certains de découvrir Lyon (qui pensaient que Lyon se résumait au tunnel de Fourvière et au périph'), il y a même eu des trains spéciaux depuis Avignon pour y ramener des touristes.
Bof.
C'est cela le doute , ce que ne partage pas beaucoup de journalistes et de moins en moins de citoyens
Signaler RépondreLa nostalgie de la société patriarcale ? Votre père aujourd’hui serait combattu par notre société décadente individualiste et matriarcale.
Signaler RépondreCe qu'il y a, c'est que le mot "fête" à plusieurs sens.
Signaler RépondreA la base c'est "fête" pour " solennité religieuse ou cérémonie commémorative".
Maintenant c'est "fête" pour "réjouissances publiques".
C'est pour ça que le paragraphe sur l'ennui m'a amusé... quand c'était un jour de piété et recueillement.. l'idée n'était pas tant de se divertir ou de s'amuser. C'est en cela que la fête à changé, elle a changé d'objet.
Quant à sortir, il faut se représenter la lumière apaisante diffusée par un million de bougies dans un brouillard épais... un bain de lumière.
Quand Blachier fait autre chose que de la politique, c'est mieux mais son coté girouette peut très bien faire que d'ici peu ,il critique lui même son article
Signaler RépondreAvant de devenir cette fête païenne on ne parlait pas de "lumières"....
Signaler RépondreC'était les "illuminations" et elles attiraient beaucoup de familles des alentours
Ne pas oublier que c'était une fête d'actions de grâce et que chacun avait à cœur de remercier Marie en enluminant sa fenêtre de la plus belle manière
Ben non c’est pas ça qui est écrit dans l’article… 2 ou 3 commentaires pour ne pas lire l’article principal faut le faire
Signaler RépondreLyon, petite capitale, a aussi sa fête nationale à elle les 8 décembre.
Signaler RépondreTaux d’incidence dans le Rhône le 5 décembre : 663,0 (France = 447,7)
Signaler RépondreHâte de découvrir le taux du 15 décembre.
En fait la vraie date de la célébration devrait être le 8 septembre 1852. Suite à de grosses inondations, la date du 8 décembre a été retenue, donc rien à voir avec un quelconque amalgame avec l'histoire de la Corse.
Signaler RépondreMerci, nous sommes nombreux à partager cette perception. Seuls les bouchés à l’émeri n’ont toujours rien compris à la dynamique de ce type d’épidémie et pensent que le danger s’arrête aux personnes qui prennent volontairement des risques. C’est bien connu, l’excès de « « jaja » ne rend pas très malin. Les soignants apprécieront les commentaires relativistes, démontrant un implacable sens des priorités. A Boboland, le divertissement et le business ne sauraient souffrir aucun délai. Toute frustration, même temporaire, est intolérable. A défaut de respect et d’empathie, même anticiper les potentielles conséquences en terme de restrictions futures est impossible aux enfants gâtés.
Signaler RépondreEt merci à LyonMag de publier mon commentaire cette fois, plutôt que celui où je demande pourquoi il a disparu !
Lyonmag, pourquoi ne publiez-vous pas mon commentaire ? Quel(s) critère(s) ai-je manqué par rapport à ceux que vous publiez ? Faut-il faire un certain nombre des fautes de français, être puéril, entrer dans un quota d’opinion A ou B ?? Merci d’avance pour votre transparence et votre sens de la liberté d’expression.
Signaler RépondreVous n’avez manifestement pas écrit (?) puis lu votre propre article . Mais merci de commenter mes commentaires.
Signaler RépondrePS : je vais vous éviter de lire votre article en entier, je vous résume donc votre passage où vous trouviez ennuyeux le 8 décembre avant qu'il ne devienne cette foire du divertissement que vous trouvez désormais excitant.
Ne vous sentez pas obligé de lire désormais votre article que vous n'avez manifestement pas écrit... pour ne pas vous souvenir de vos propos... ou faut consulter.
Perso ce qui me donne la nausée c’est l’écriture inclusive, d’autre part vous n’avez pas, vous personnellement incité les gens a se faire vacciner, en plus les gens sont adultes et responsables, il faut faire quoi ? À chaque articles comme pour les paquets de clopes rappeler les risques ? Tt les samedis les antivax nous gavent, les gens assument et font comme ils veulent et vous le savez très bien, les complotistes les obscurantistes les antivax vous aurez beau faire ils s’en fichent ! Ravalez votre nausée c’est pas bon pour le moral, prenez une tranche de foie gras un coup de jaja et respirez :-)
Signaler RépondreEt pendant ce temps :
Signaler Répondrehttps://www.lyonmag.com/article/119618/covid-19-l-ars-demande-aux-etablissements-de-sante-de-lyon-et-sa-region-de-deprogrammer-des-operations-chirurgicales
Merci pour votre à propos R. Blachier. L’occultation pure et simple du réel à ce niveau, cela frôle la perversité.
Une pensée pour le personnel hospitalier ainsi que pour les patient-e-s en attente de chirurgie, les futur-e-s patient-e-s en soins critiques et les familles prochainement endeuillées que cette désormais entreprise essentiellement touristique et lucrative viendra grossir inutilement dans les prochaines semaines.
Les marrons chauds, que de bons souvenirs, on se gelait parfois et ce cornet tout chaud réchauffait nos petites mains d’enfants, les déguster en flânant avec insouciance et les yeux émerveillés de voir toutes ces petites lueurs, et mon père ce héros malgré sa journée éreintante à travailler dans le froid sur des chantiers m’emmenait voir les «lumières » c’était simple, joyeux, et bon enfant populaire ! On gardait les pots en verre des yaourts pour mettre les bougies les allumer et se laisser hypnotiser par les petites flammes vacillantes ! Merci pour ce rappel petit moment de douce nostalgie :-)
Signaler RépondreLe niveau des attaques anonymes est décidément d’un grand niveau ce soir ;)
Signaler RépondreVous n’avez pas lu l’article . Mais merci de le commenter
Signaler RépondreTrès contemporain que de tout transformer en divertissement.
Signaler RépondreAu moins, personne ne peut vous reprocher d'être de votre époque.
14 Juillet notre fête national
Signaler Répondre8 Décembre juste un piège à touriste où peux de lyonnais vont
Le site ne manque pas de photos illuminées. Mais les édito sont signés.
Signaler RépondrePas Faut
Signaler Répondre"Depuis 1735, le 8 décembre s’inscrit comme la date de célébration de « a Festa di a Nazione ». Le 30 janvier 1735, à la Cunsulta d’Orezza, les chefs de la Révolution de Corse ont placé la Corse sous la protection de la Vierge Marie et ont choisi le jour de l’Immaculée Conception, le 8 décembre, comme fête nationale."
Bonne fête
Il aurait été peut-être plus judicieux de mettre une photo de notre jolie ville illuminée plutôt que ce "fabuleux" portrait ... dommage.
Signaler RépondreRomain Blachier sera ce soir à l'allumage de cigarettes place Gabriel péri.
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