Salarié licencié par Amazon près de Lyon : l’inquiétude des syndicats

Salarié licencié par Amazon près de Lyon : l’inquiétude des syndicats
Photo d'illustration - DR

Plusieurs dizaines de personnes sont attendues ce lundi devant le conseil des prud’hommes de Lyon de 13h à 15h.

En cause ? Le licenciement par Amazon Saint-Priest d’un salarié qui aurait, selon le syndicat SUD, été victime d’enregistrements sans son consentement. Nous avons pu échanger avec Didier Goncalves, le représentant du syndicat Sud.

L’on apprend d’abord que ce n’est pas le premier incident entre Amazon et ses salariés. En effet, le syndicat SUD avait déjà fait condamner Amazon en 2019 par Tribunal de Nanterre concernant la protection des employés de l’entreprise. Par ailleurs, en 2020, un autre salarié avait été limogé alors qu’il n’était autre que… la personne élue comme salarié de l’année précédente par l’entreprise - et qui avait été unanimement félicité par ses supérieurs -. Il était pourtant décrit comme "stakhanoviste" par ses pairs, comme le travailleur modèle de la société…

Didier Goncalves déplore les conditions de traitement des salariés : "La seule chose sur laquelle se base Amazon, c’est son règlement intérieur ; et non sur le Code du Travail ou quelconque jurisprudence". Il nous confie son inquiétude : "Tout ce climat arrive alors qu’il y aura des élections syndicales dans à peine deux mois, en mars 2022".

Concernant le rassemblement de ce lundi, c’est l'un des managers qui aurait anonymement reçu l’enregistrement du salarié mis en cause par Amazon : "Notre délégué syndical a été enregistré à son insu dans le cadre de sa RSS (Représentation de la Section Syndicale -ndlr) alors qu’il informait les salariés concernant des fausses attestations de C.E.R.F.A. qu’Amazon leur demandait de faire". Le salarié porte plainte pour ‘’enregistrement de transmission sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel’’.

Suite à cette affaire, SUD a donc également intenté une action en justice. "Nous demandons que ces pratiques cessent, ainsi que la réintégration du salarié dans les services".

Pour conclure, M. Goncalves partage ses appréhensions : "Dans le contexte épidémique actuel, tant que de tels comportements ne sont pas sanctionnés, on n’en verra pas le bout…"

Mise à jour à 13h15 : Amazon a souhaité apporter deux précisions que nous retranscrivons in extenso : "Sur le cas du salarié licencié au mois de mai : Amazon recrute massivement et il est dans notre intérêt que nos salariés s’épanouissent sur le long terme au sein de l’entreprise. Une décision de licenciement est toujours difficile à prendre et n’intervient qu’en dernier recours, sur la base de faits avérés. Je précise à ce sujet qu’il n’existe pas de statut de "salarié de l’année" chez Amazon, comme cela pu être dit ailleurs.

Sur le cas du représentant syndical enregistré à son insu : Ces affirmations sont fausses. Amazon respecte la liberté d’expression de tous les salariés et valorise la diversité de leurs opinions. De même, la liberté syndicale est un droit reconnu chez Amazon et nous entretenons un dialogue social constructif avec les organisations syndicales qui peuvent exercer leur mandat librement, sans risque de sanction ou d’intimidation, dans le respect des règles légales.

M.S.

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8 commentaires
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Pigé le 18/01/2022 à 19:22

Ce genre de boîte mondiale se fout royalement des lois locales.
Et comme les néo libéraux ont supprimé le plus gros des inspecteurs du travail ils ont la voie libre vers le retour de l'esclavage.

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1312 le 18/01/2022 à 08:22

Un petit caillassage devrait s'imposer sous peu ..

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Mont Monnet le 17/01/2022 à 16:35

Carrefour : 430 000 employés, Amazon : 15000. A mon sens, c'est pas eux qui vont changer le code du travail en France...

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Jean Marie le 17/01/2022 à 16:06

"La seule chose sur laquelle se base Amazon, c’est son règlement intérieur ; et non sur le Code du Travail ou quelconque jurisprudence"
Pour avoir travailler avec des américains, je peux dire que c'est juste un mode de fonctionnement américain.
De toute façon Amazon créé tellement d'emplois en France qu'ils ne risquent pas grand chose, à tord ou à raison

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Marie Gabrielle le 17/01/2022 à 15:49
Daniel45 a écrit le 17/01/2022 à 11h57

Le laxisme des autorités face aux entreprises étrangères type Uber, Amazon est insupportable. Pour les PME, au moindre malentendu, l'administration envoie les huissiers dès le lendemain mais pour ces géants, on peut se torcher avec le droit du travail, de la consommation et faire de l'évasion fiscale sans aucune conséquence. Il est impossible de lutter pour un concurrent français qui respecte les lois.

Daniel, qu'est ce que l'évasion fiscale vient faire sur ce sujet ? Les entreprises Américaines sont très dures dans le management,
Rien à voir avec certaines entreprises Françaises ou les syndicats se croient tout permis, après qu'ils fassent de l'optimisation fiscale est tout autre chose, ne pas tout mélanger, au boulot ces idées politiques comme personnelles sont à laisser à la porte
De l'entreprise.

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Marie Gabrielle le 17/01/2022 à 15:43

Hé oui, les entreprises Américaines ne s'embrassent pas avec les syndicalistes, salariés, du jour au lendemain vous êtes viré sans explication, en France c'est la surprotection, après, qui a raison je ne saurais le dire mais lorsque l'on voit certains syndicats en France je peux comprendre la façon de faire
De ces entreprises Américaines.

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Ex Précisions le 17/01/2022 à 12:36
Daniel45 a écrit le 17/01/2022 à 11h57

Le laxisme des autorités face aux entreprises étrangères type Uber, Amazon est insupportable. Pour les PME, au moindre malentendu, l'administration envoie les huissiers dès le lendemain mais pour ces géants, on peut se torcher avec le droit du travail, de la consommation et faire de l'évasion fiscale sans aucune conséquence. Il est impossible de lutter pour un concurrent français qui respecte les lois.

Pourquoi croyez-vous que -aussi- plein de PME se domicilient à l'étranger de nos jours :
- Raison fiscale comme les grands en plus de leur black. Je connais un pizzaiolo en camion domicilié à Londres mais travaillant sur Lyon (et pas auto-entrepreneur c'est pas assez rentable...).
- Et ils ne font pas mieux souvent en terme de droit au travail, souvent même pire.

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Daniel45 le 17/01/2022 à 11:57

Le laxisme des autorités face aux entreprises étrangères type Uber, Amazon est insupportable. Pour les PME, au moindre malentendu, l'administration envoie les huissiers dès le lendemain mais pour ces géants, on peut se torcher avec le droit du travail, de la consommation et faire de l'évasion fiscale sans aucune conséquence. Il est impossible de lutter pour un concurrent français qui respecte les lois.

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