Chez les écologistes lyonnais, qui ont promu un nombre important de personnes issues de la société civile en 2020, on l'avait bien compris.
Par exemple avec Camille Augey, tête de liste dans le 9e arrondissement de Lyon pour les élections municipales. La jeune femme devait relever l'immense défi de remporter le bastion de Gérard Collomb.
Europe Ecologie-Les Verts vantait ainsi son "parcours plutôt atypique" puisqu'elle a été "ingénieure diplômée de Centrale Paris, spécialisée dans le commerce en vin" à Dijon. Camille Augey était ensuite partie "dès la fin de ses études travailler au Cambodge" avant de revenir à Lyon monter un "projet d’entreprise spécialisée dans le vin végétalien". Dans le même temps, elle devenait coordinatrice locale de Greenpeace.
Le portrait est beau : la jeune entrepreneuse engagée qui vend du vin mais qui prend à contrepied le marché dominant.
La vague verte est lancée, Camille Augey remportait facilement les élections dans le 9e, avec 30,35% au premier tour, et 63,23% au second tour, très loin devant Gérard Collomb et ses 36,77%.
Depuis, Camille Augey est devenue adjointe de Grégory Doucet, logiquement en charge de l'Emploi, de l'Economie durable, du Commerce et de l'Artisanat.
Sauf que comme tous les adjoints au maire de Lyon, Camille Augey a été obligée de remplir une déclaration d'intérêts que la Haute autorité pour la transparence de la vie publique vient de publier.
On y découvre qu'effectivement, entre juillet 2015 et octobre 2016, la jeune femme a été employée au Cambodge par Les Celliers d'Asie. La première année, elle a gagnée 6911 dollars américains et la seconde, 14 129 dollars.
De mars à mai 2017, elle a été caviste en Nouvelle-Zélande pour Giesen Wines, ce qui lui a permis de gagner sur cette période 5118 dollars néo-zélandais.
De retour en France, elle devenait assistante oenologue pour Nuiton-Beaunoy durant trois mois (de août à octobre 2017), ce qui lui permettait de toucher 5436 euros.
Des ventes qui ne remplissent pas le frigo
C'est là que débute l'aventure entrepreneuriale pour Camille Augey, qui fonde en octobre 2017 The Vegan Cellar. Sauf que sa société de commerce de vins ne lui a jamais permis de vivre.
En 2017, elle ne s'est versée aucune rémunération. En 2018, pour la première année pleine, la cheffe d'entreprise n'a touché que 213 euros net. L'année 2019 fut moins fructueuse avec seulement 148 euros versés dans sa poche. Et 2020, année de campagne et d'élection, là encore aucune rémunération n'a été touchée.
Alors comment Camille Augey gagnait-elle sa vie avant d'être élue sur les listes de Grégory Doucet ? Existe-t-il une histoire parallèle à celle racontée aux électeurs ? Oui.
Il n'y avait rien de honteux dans le quotidien de la Lyonnaise diplômée de Centrale mais il faut croire que cela sonnait moins bien sur le CV officiel vendu aux habitants de Valmy, Saint-Rambert ou de la Duchère.
On apprend donc qu'entre août 2018 et juillet 2020, Camille Augey était aussi (et surtout) vendeuse polyvalente dans un magasin La Vie Claire. La première année, elle a gagné 5566 euros net. En 2019, sa rémunération annuelle fut de 18 263 euros net. Et enfin en 2020, elle toucha 6338 euros.
Son lien (caché) avec La Vie Claire est si fort qu'elle a souhaité acquérir des parts de la société. Via un plan d'épargne salariale, elle est ainsi à la tête de 35 parts évaluées à 1925 euros.
Les électeurs se méfient parfois des promesses faites par les candidats. Faut-il désormais remettre en question leur portrait ?
Avec ses expériences internationales, on doit bien 2 A/R longs courriers avec le cambodge et la NZ. Un bel exemple de ne prenez pas l'avion comme moi je l'ai pris! !! Pas facile d'être cohérent entre ses paroles et ses actes!
Signaler RépondreMdr en 1 mois elle gagnait ce que Bruno Bernard palpe en 3 ou 4 jours, petite joueuse!!
Signaler RépondreJ'espère que Bruno va lui apprendre les ficelles du métier :o)
C'est ce qu'on appelle "tromperie" sur la marchandise. Produit bien emballé mais totalement creux.
Signaler RépondreAucune formation, aucune expérience en lien avec son poste actuel. Comment peut-elle être crédible auprès de ses interlocuteurs : chefs d'entreprise, artisans et commerçants, Chambre de commerce, chambre des métiers ????????
Bien d'accord avec vous Cléo!
Signaler RépondreUn article comme ça aurait bien plus croustillant, concernant des "écologistes" adeptes de la décroissance et anti fric:
https://www.mediacites.fr/decryptage/lyon/2022/01/13/metropole-de-lyon-combien-dindemnites-vos-elus-ont-ils-cumulees-en-2021/
"Très précisément 77 370,27 euros bruts. C’est le montant perçu en 2021 par Bruno Bernard pour son mandat de patron de Métropole et ses fonctions afférentes"
Franchement les écolos lyonnais me sortent pas les yeux mais là il n'y a rien à reprocher... elle à fait un job alimentaire pour vivre... comme la majorité des francais. Il y a avait un PEE et elle a du bénéficier de quelques euros d'abondement... comme moi !
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Signaler RépondreJe ne suis pas d'accord, c'est au contraire très intéressant et très significatif d'EELV: On vous vend un diamant brut alors qu'il s'agit un jouet en plastique, que ce soit pour les personnes ou les idées.
Signaler RépondreNe soyons pas hypocrites, qui voterait à la tête de sa ville pour une personne qui a échoué comme entrepreneur et du coup se retrouve caissière? Il n'y a pas de honte à être caissière mais c'est pas réglo comme façon de faire vis à vis des électeurs qui pensent voter pour une crack.
Si elle a besoin de tunes qu'elle demande à Bruno Bernard le rentier lui filer quelques billets vert
Signaler RépondreJe m'attendais à de l'argent caché dans un paradis fiscal, un patrimoine à plusieurs chiffres...mais non. Du coup c'est quoi l'info ? Que cette élue écolo a bossé à la Vie Claire ? Wahoo, quel scoop !
Signaler RépondreUn titre aussi tapageur que le contenu est vide d'intérêt, comme très souvent avec ce média.
Lyon Mag : à quand de l'info de qualité ?
Rien de problématique par rapport à sa candidature (mettre en avant certains éléments sur son cv est quelque chose qui se fait partout), par contre, ça remet un peu en cause ses compétences en tant d'adjointe en charge de l'Emploi, de l'Economie durable, du Commerce et de l'Artisanat.
Signaler RépondreEt c'est tout ? Quel vide sidéral cet article...
Signaler RépondreLa question est de savoir pourquoi ce parcours a été caché? Rien de honteux de travailler à la Vie Claire (surtout pour une EELV)
Signaler Répondreet rien de honteux de ne pas avoir réussi dans l'entreprenariat.
La transparence, c'est pas uniquement des € cachés, c'est aussi l'honnêteté dans son parcours, ses réussites/échecs et compétences.
Pas facile d'etre cohérent, qd on présente un parcours qui ne correspond pas à la réalité complete...
Si c'est pour encore parler des écolos,je passe vite mon chemin avec ces apôtres
Signaler Répondre"raconter une histoire" Le LSD façon écolo !
Signaler RépondrePour le coup, c'est plutôt méritant d'avoir ce type de parcours où l'argent n'a pas été l'alpha et l'oméga de sa trajectoire professionnelle. La question posée par vos journalistes est assez faible surtout quand on connait les précédents occupants de ces postes sur Lyon.
Signaler RépondrePas besoin d'être sombre pour malhonnête. Elle échange aujourd'hui avec les grands acteurs comme la CCI qui la voient comme une entrepreneuse de choc alors qu'en fait elle mettait des galettes de riz en rayon. Comme dit dans l'article, c'est pas honteux mais c'est un procédé peu reluisant.
Signaler RépondreLyon Mag va finir par concurrencer certains magazines "people".
Signaler RépondreOn s'attendait à du croustillant, avec un job fictif de conseiller chez Bayer à 50 000 €.
Mais non, la dame a pris un job lambda pour joindre les deux bouts, en phase avec ses convictions.
Quant à l'épargne salariale, avant que cela ne relève du conflit d'intérêts...
Je préfère prendre l'article sur le ton de l'humour.
Si tous les élus cachaient des choses aussi sombres que cela, la vie politique serait beaucoup plus claire.