La polémique née du tweet de Laurent Grandguillaume, ancien député PS et actuel président de l’association Zéro Chômeur Longue Durée (ZCLD) accusant les sénateurs de son propre parti de vouloir enterrer l’expérimentation ZCLD, ne l’émeut pas plus que ça.
Elu à Villeurbanne, il dirige aussi le comité local de la version villeurbannaise de Zéro Chômeur, la déclinaison locale de cette expérimentation issue d’une loi votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale et le Sénat en 2016 et aujourd’hui financée par un fonds national présidé par Louis Gallois. Historiquement, Villeurbanne Saint Jean a fait partie des 10 premiers projets à avoir vu le jour en France. C’est là qu’on a commencé à recruter des premiers anciens chômeurs longue durée vivant dans le quartier excentré de Saint Jean.
Aujourd’hui c’est le comité local qui missionne le booster d’activité, instance chargée de trouver des nouveaux marchés sur le territoire urbain. Une fois les nouvelles activités trouvées, le booster de talent prend le relais pour dénicher les personnes qui vont pouvoir effectuer ces tâches et être embauchées pour le faire par l’EBE (entreprise à but d’emploi). L’idée est de faire revenir vers l’emploi les chômeurs qui s’en sont éloignés depuis longtemps pour leur permettre de reprendre une activité à la fois citoyenne et économique.
Toute la difficulté consiste à trouver de nouveaux marchés qui ne fassent pas concurrence aux entreprises privées existantes tout en étant tout de même rémunérateurs pour ne pas être un gouffre d’argent public. Mathieu Garabedian appelle ça la supplémentarité. Le démarrage des activités a été assez lent mais aujourd’hui une palette d’activités sont proposées.
Par exemple, un service de repassage/petites retouches/couture. Ou encore une activité agriculture maraichère qui se trouve à l’"ilot vert" rue du Marais à Villeurbanne, et qui se prépare à déménager car le futur T9 passera juste là. Un nouveau lieu a été trouvé, plus au nord, qui accueillera les serres permettent aux salades de pousser et de finir dans l’assiette des écoliers villeurbannais. Il ne reste que quelques détails techniques à régler, l’endroit doit rester particulièrement sain car il est situé juste au-dessus des réserves en eau potable de la Métropole de Lyon. Autre projet bien avancé : Enjoué, une activité de remise en état (mais sans réparation) de jouets qui sont ensuite revendus moins chers que les neufs. Avec trois boites de Monopoly récupérées, les bientôt 30 salariés d’Enjoué feront un jeu parfaitement complet à revendre.
Patatras ?
Avec tant de projets à mener en cours à Saint-Jean, on comprendrait donc que Mathieu Garabedian s’inquiète du tweet de Laurent Grandguillaume qui, le 1er février, tonitruait : "Nous avons découvert avec stupéfaction une proposition de loi déposée au Sénat par le groupe socialiste qui mettrait fin à l’expérimentation Zéro chômeur longue durée". Mais ce n’est pas le cas : Mathieu Garabedian reste très calme et replace le tweet et la proposition de loi en question dans le contexte de la présidentielle plus des egos un peu gonflés.
Gilbert-Luc Devinaz, sénateur socialiste du Rhône et ancien adjoint de Villeurbanne regrette le tweet : "Il est dicté par l’émotion et je trouve regrettable qu’il faille des tweets pour parler de l’expérimentation zéro chômeur". Sur le fond, selon lui, le projet de loi que ses collègues vont déposer à la discussion ce mercredi doit permettre au contraire de généraliser l’expérimentation zéro chômeur, et sûrement pas d’y mettre fin. D’ailleurs, le sénateur Devinaz y est très favorable : "J’ai pris ma retraite professionnelle en 2015. Eh bien 5 ans après, quand je revoyais mes anciens collègues, je ne comprenais plus rien à ce qu’ils disaient. Être chômeur de longue durée a des conséquences très fortes en termes d’exclusion sociale".
Pour les détails, il renvoie à son collègue, le sénateur Jean-Luc Fichet, qui est directement lié au fameux projet de loi. Celui-ci aussi se veut réconfortant : "Je crois que les gens de Zéro chômeur ont compris qu’on n’était pas là pour les écraser mais pour les amplifier".
Signe de réconciliation avec Laurent Grandguillaume, Gilbert-Luc Devinaz rappelle "après le premier tweet il y en a eu un second qui était beaucoup plus favorable". Mais pour l’ensemble, il est certain que l’amplification est énorme : pour financer la généralisation à tous les chômeurs longue durée qui demandent en France une embauche en CDI, la proposition de loi rétablit un Impôt de solidarité sociale et climatique sur le capital et annule la "flat tax" (le prélèvement libératoire de 30% maximum instauré par le quinquennat Macron). Soit un budget de 17 milliards d’euros. Du côté des sénateurs socialistes on ne se fait pas d’illusion sur la possibilité de réunir une majorité favorable à ce texte. Mais pour Jean-uc Fichet, ce texte permettra de commencer la discussion.
En attendant, Mathieu Garabedian et Villeurbanne peuvent continuer d’expérimenter en toute tranquillité.
Le Sénat, ils servent encore à quelque chose ceux là?
Signaler RépondreOu de maux...
Signaler RépondreCertains politiciens ont juste pour but de façonner des préjugés dans l’esprit des personnes sans opinion afin d’avoir un pouvoir politique sur elles.
Signaler RépondreLes phrases seront belles, agréables à l’écoute, visiblement de bon sens, mais souvent creuses. Si vous contredisez la phase A, il y aura la phrase B jusqu’à épuisement. C’est un métier politicien.
Et un territoire 0 patrons voyous ?
Signaler RépondreOui mais ce salaire de cadre à chaque chômeur n’aurait jamais été versé…cela est imaginaire.
Signaler RépondreConcrètement des CDI ont été signés au grand bonheur des concernés.
J"enleverai des mots la prochaine fois
Signaler RépondreLa politique n’est pas un métier de savoir, c’est un métier de mots.
Signaler Répondre"J’ai pris ma retraite professionnelle en 2015. "
Signaler RépondreEt la retraite politique,c'est pour quand,Mr Devinaz ?????
Faut laisser la place aux jeunes,après 40 ans de mandat
mais il y a zero chomeurs a villeurbanne, avec toute ce commerce d'herbe...
Signaler RépondreComme dit Chouki, avant que cela ne se transforme en cdi...
Signaler RépondreLorsque l'on calcule à combien revient chaque emploi une fois passé à la moulinette de tous les intermédiaires, on s'aperçoit que l'on aurait pu verser un salaire de cadre à chaque chômeur durant la période...
Gouffre à fric,comme le roi macron qui dépense notre fric !
Signaler RépondreLes résultats ? Et bien des emplois pour des chômeurs longue durée.
Signaler RépondreEt c’est bien réel !
Zero chomeur mais emploi precaire car ne débouchant que rarement sur un vrai cdi a temps plein..
Signaler RépondreBELLE INVENTION,QUI NE SERT STRICTEMENT À RIEN SAUF FAIRE DE LA PROPAGANDE POLITICIENNE
Signaler RépondreC'est un problème qui coûte à la collectivité et personne n'a compris ce que c'était, de toute façon n'a servi à rien, pourquoi continuer ?
Signaler RépondreArticle trop long .
Signaler Répondrene sera pas lu .
Un gouffre à pognon... Avec quel résultat ?
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