Non, les femmes ne revendiquent pas d’être mieux que les hommes ou d’avoir plus de place dans l’espace public. Elles ne se sentent pas en compétition avec eux ou rivales. Elles ne veulent pas non plus bénéficier des places simplement parce qu’elles sont des femmes.
Elles veulent, elles-aussi, les mériter et les obtenir sur la base de leurs compétences et de leur investissement personnel. Force est pourtant de constater que dans bien des domaines, sans les quotas ou l’exigence de parité, la place des femmes aurait peu évolué ou bien trop lentement. La place des femmes dans l’espace et le débat publics est aujourd’hui encore, loin d’être suffisante.
Mieux conjuguer l’espace public au féminin
Dans de nombreux secteurs encore, on observe que les places proposées aux femmes sont rarement les plus intéressantes ou les plus stratégiques. En entreprise, les femmes sont invitées à se positionner souvent sur les postes dits "ressources" ou "support", et il aura fallu attendre la loi Copé-Zimmermann de 2011 pour obtenir une avancée significative de la place des femmes dans les conseils d’administration et de surveillance.
En politique, malgré la parité, elles n’obtiennent pas facilement les circonscriptions les plus favorables au sein des partis politiques, et on leur fait de la place plus par sens tactique que parce qu’elles sont plus légitimes sur un territoire. Les scrutins municipaux ou législatifs sont en ce sens les plus illustrant avec 39% de femmes à l’Assemblée nationale et 33% au Sénat, tandis qu’elles ne sont que 17% au niveau national à exercer le mandat de maire. Sur ce plan, les exemples locaux seraient presque encourageants : sur les 59 communes de la métropole lyonnaise, un tiers des maires sont des femmes, soit 20 contre 39 hommes. La Ville de Lyon fait figure de bonne élève, avec une parité parfaite homme/femme en comptabilisant les arrondissements et la mairie centrale, malgré des obédiences politiques différentes.
Lorsqu’il s’agit de dessiner ou d’aménager la ville, là encore les femmes sont encore souvent inexistantes des prises de décision. Recoins, passages ou parkings mal éclairés, équipements sportifs nécessitant beaucoup de force physique pour être utilisés, mobilier urbain mal implanté ou non adapté, longtemps la ville a été pensée et construite par les hommes.
A Lyon, cela se traduit par des lieux dans lesquels les femmes peinent à trouver leur place du point de vue de la visibilité et de la sécurité, à l’exemple du quartier de la Guillotière où les hommes se sont approprié l’espace public, ou de nombreuses places comme l’Esplanade François Mitterrand à Confluence, où les bancs, positionnés au centre, avec la possibilité d’arriver à l’arrière des personnes assises, n’incitent pas à l’usage.
Dans l’espace médiatique, elles ont encore du mal à accéder aux plateaux TV comme expertes ou invitées – on l’a vu par exemple pendant la crise Covid, avec les experts "santé"… Les femmes sont d’une manière générale encore trop peu présentes dans les lieux, les instances, où se prennent les décisions. Elles se sentent souvent plus illégitimes et hésitent, lorsque les hommes osent plus facilement et s’imposent plus naturellement.
Réapprendre à faire bloc autour d’un socle commun
A l’inverse, la radicalisation de certains discours féministes dans le débat public heurte et interroge de nombreuses femmes, qui ne se retrouvent pas dans ces discours agressifs et s’inquiètent d’une dérive de la posture victimaire ou d’une vision décalée par rapport à la réalité française. La fracture des courants féministes sur la question du voile est par exemple l’un des marqueurs les plus frappants, avec les dégâts des slogans tels que "son corps, son choix", ou l’absence de soutien des féministes à la jeune Mila, régulièrement insultée et menacée de mort, et qui publiait il y a quelques semaines encore une nouvelle vidéo de harcèlement sur les quais du Rhône.
L’histoire nous enseigne que chaque avancée sur le plan du droit des femmes - droit de vote, droit des femmes à disposer librement de leur corps - a été acquise de haute lutte, parce qu’elles se sont mobilisées pour aller les chercher. A l’heure où les droits et le sort des femmes sont remis en cause dans de nombreux pays, avec une violence effroyable, comme c’est le cas des femmes afghanes privées d’accès aux soins, à l’éducation, au travail, à toute forme de liberté, ou des femmes ukrainiennes jetées sur les routes de l’exode avec leurs enfants ou recluses dans des abris de fortune, pour ne citer que les exemples les plus tristement médiatisés du moment, les femmes, en France, doivent se rappeler qu’il n’y a pas d’avancée sans mobilisation individuelle et collective.
Sans se laisser illusionner par les grandes campagnes de communication opportunes et sans lendemain du 8 mars, supposées "sensibiliser aux inégalités femmes/hommes", sans se laisser bercer par des mesures gadget ou anecdotiques, comme l’écriture inclusive, le budget “genré”, ou les cours de récréations revisitées sans cage de foot, les femmes, si elles veulent véritablement faire avancer leur place dans l’espace et le débat publics doivent se retrouver et s’engager à deux niveaux. Elles doivent apprendre à se mobiliser davantage, à l’exemple de l’Espagne où des millions de femmes se sont mobilisées ces dernières années, pour réclamer l’égalité salariale ou dénoncer les violences faites aux femmes, faisant fi de leurs divergences d’opinions, sociales, politiques, économiques, pour faire valoir leurs droits ensemble. Elles doivent aussi accepter que cet engagement passe par un investissement personnel plus important, en temps, en expertise, en savoirs.
Oui, le monde a besoin de femmes investies dans l’espace public. Les femmes sont légitimes à prendre la parole, à donner leur avis, à oser prendre des responsabilités, à s’engager dans le débat public. Elles doivent porter et assumer un féminisme combatif et positif, fondé sur l’apport de la mixité. Un monde fait d’hommes ET de femmes, qui encourage les femmes à prendre toute leur place dans le débat public, sans outrance et sans humilité excessives. Elles doivent l’apprendre, l’intégrer et ne plus le remettre en question.
Un véritable air de changement semble aujourd’hui souffler sur la place des femmes dans le débat public, avec une prise de conscience des femmes elles-mêmes, qu’elles doivent désormais prendre davantage les choses en main pour se faire une place, sans attendre qu’on la leur donne.
Alexandra Carraz-Ceselli
Professionnelle des médias et des politiques publiques, Fondatrice de "L’équipe des Lyonnes", pour encourager les femmes à prendre leur place dans le débat public
N'importe quoi, s'il y a deux sexes, c'est parce que les deux sont nécessaires pour la reproduction, donc personne n'a le pouvoir dessus. Faut arrèter les délires mégalos.
Signaler RépondreOui sauf au volant!!
Signaler RépondreHUMOUR!!!!!
Pondération et Intelligence: BRAVO à cette Femme que je ne connais pas !!!
Signaler RépondreDésolés mais les comptables et les RH de votre entreprise font juste ce que la ou le PDG et les actionnaires leur demandent, elles ne décident pas de la politique salariale de votre société ni des différences de salaire à l'embauche, elles appliquent juste ce que leur PDG ou le DG leur demande, rien d'autre.
Signaler RépondreFaites une réunion au CODIR ou un COMEX de votre société est vous verrez comment fonctionne la direction d'une société ou d'un groupe.
Concernant "la notion de compétence égale n'existe pas" bien sur que si que la notion de compétence égale existe !
Une femme qui a un diplôme bien spécifique et qui à 10 ans d'expérience sur un poste précis à forcement une compétence égale à celle d'un homme qui à 10 ans d'expérience sur le même poste et avec le même diplôme… y a pas de débat !
De nos jours en France, peut-être pas partout et tant mieux, la moyenne des salaires des femmes est nettement inférieure à celles des hommes entre 15% et 25% de moins suivant les secteurs, on n'invente rien, je suis pas la pour vous embêter mais on se doit tous d'essayer de faire évoluer les mentalités, une femme est égale à un homme dans la vie mais aussi dans nos entreprises.
Tellement d'accord !!!!
Signaler RépondreOh oui une femme aux commandes ! Mettez Marion 1er ministre et vite !!
Signaler RépondreUn chiffre grossier que ne prend pas en compte de nombreux facteurs.. et surtout qui ne concerne que des salaires négociés, c'est à dire des emplois du privé et bien rémunérés.
Signaler RépondrePour les fonctionnaires, les smicards et les chômeurs, y'a pas de jaloux.
Un problème de riche en somme. Mais bon, en faisant de ça une affaire de sexe, on peut pousser des pauvres à militer pour que la banquière soit augmentée..
Alberto, votre commentaire est un vrai plaisir vos collaboratrices ont de la chance de vous avoir à leur côté, c'est top et réciproquement
Signaler RépondreÉvidemment.
Si on lui enlève le code de la bombe nucléaire 1 semaine par mois, pourquoi pas
Signaler RépondreLes femmes dirigent le monde depuis 4 millions d'années. Même sans le droit de vote, etc, elle dirigeaint déjà le monde puisqu'elles ont le pouvoir de la reproduction, qui est le but ultime de chaque espèce
Signaler RépondreCe que vous dîtes est vrai, dans mon entreprise hommes et femmes sont payés de la même façon mais ne faisons pas de nos cas des généralités!
Signaler RépondreBien souvent les inégalités subsistent..
Censure quand tu nous tiens...
Signaler RépondrePourquoi diffuser la chronique d'une dame pertinente si c'est pour censurer les coms comme le mien qui la félicite tout en dénonçant les incapables qui ont pris le pouvoir de cinq des neuf arrondissements de Lyon et autres pimprenelles médiatiques...!?
Le féminisme n'autorise pas tout et les nulles doivent être dénoncées comme les hommes qui ne valent pas mieux. Mais aussi encouragées et aidées quand elles le méritent.
J'avais posté le lien de Miss Maggie de Renaud mais censuré...
J'ai quelques points pour contredire votre commentaire :
Signaler Répondre1/ La notion de compétence égale n'existe pas. Vous confondez peut-être avec le niveau d'étude égale, même là il y a des bonnes écoles et des mauvaises, des bons diplômes et des mauvais. Puis l'expérience, entre une personne qui a 10 ans d'expérience sur le même poste ou celui qui a 10 ans d'expérience sur des postes différents, ca n'a pas la même valeur.
2/ Je connais de nombreuses femmes, très talentueuses qui n'ont pas négocier leur salaire à l'embauche. Moi à l'embauche j'ai fixé mon prix qui était 30% supérieur à la proposition, et accepté par l'entreprise.
3/ La seule injustice que je vois, c'est lorsque c'est la femme qui se met à 80% pour garder les enfants le mercredi. Et effectivement, mécaniquement la femme aura un salaire à 80%. En sachant qu'il y aura compensation lors de la retraite pour partir plus tôt et en sachant qu'autour de moi c'est souvent le salaire le plus faible qui se met à 80%, dont souvent des hommes dans mon entourage
4/ Dans mon entreprise, les RH et les comptables sont toutes des femmes. Elles ne laisseraient pas des femmes être moins bien payés que des hommes, vu qu'elles font les paies elles sont au courant. Elles auraient prévenus l'inspection du travail, les syndicats, etc ...
Concrètement, La première inégalité est le salaire à compétence égale entre un homme et une femme qui est en moyenne entre 15% et 25 % de moins pour la femme suivant la taille des sociétés ou elles postulent...
Signaler Répondre"sensibiliser aux inégalités femmes/hommes"
Signaler RépondreQuelles sont ces fameuses inégalités ? Concrètement SVP
Il faut essayer pour le savoir, et oui j'aimerai bien que des femmes soient aux commandes de grands groupes et de pays, dans mon entreprise les femmes représentent 60% des effectifs dont 40% a des postes de direction, sans parler de leurs professionnalismes et leurs super performances, je suis très fier de mon équipe féminine et en total confiance.
Signaler RépondrePas moins enclines à la corruption ou à la stupidité que les hommes. Mais beaucoup plus sujettes à leur sautes d'humeurs alors bon ...
Signaler RépondreLes dauphins, ils sont mignons, mais quand tu connais leur comportement en bande vis à vis des femelles...
Signaler RépondreDonc la réponse à cette question est également non.
Il y a eu des reines de France en situation de régence et ça s'était très bien passé : Blanche de Castille mère de Saint Louis entre autres, qui pouvait sans problème s'opposer aux grands féodaux de l'époque pendant la minorité du futur roi.
Signaler RépondreIdem pour Anne d'Autriche mère de Louis XIV.
Il y en a eu d'autres comme Isabeau de Bavière ou les 2 Médicis (Catherine et Marie) où ça a été plus problématique.
Maintenant, on peut élire des femmes, et c'est dommage qu'on n'ait pas eu Simone Veil comme présidente en son temps, et des femmes actuelles commeValérie Pécresse ou Christine Lagarde valent mieux que certains hommes.
C'est juste une affaire de personnalité ou de circonstances, pour les hommes comme pour les femmes : il y en a qui peuvent et d'autres pas.
Bien dit !
Signaler RépondrePAS SÛR !
Signaler RépondreRidicule !
Signaler RépondreJe ne ferai qu'un seul commentaire :
Ah, ah, ah...
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il fut un temps où quand S.Weil, F.Giroud, H.Carrere d'Encausse, G.Tillon... s'exprimaient; tout le monde écoutaient ces brillantes intelligences. Avec le nouveau monde on a maintenant, Ndiaye, Moreno, Duflot, Rousseau, Bergé... et ça fait peur
Signaler RépondreSans prendre la défense de l'atroce Thatcher, il ne faudrait quand même ne pas oublier que c'est l'Argentine qui agressait des territoires britanniques et non le contraire.
Signaler RépondreUn peu comme en ce moment en Ukraine ou demain probablement à Taïwan
Regardez Paris, MDR
Signaler RépondreLa connerie, c'est toujours l'autre.
Signaler RépondreNon
Signaler RépondreCette question a autant de sens que "le monde irait il mieux si les dauphins étaient l'espèce dominante sur Terre?"
Allez bonne nuit
Margaret Thatcher (minitre anglaise), Anne Lauvergeon (ex areva), deux cas qui suffisent à dire pas non pas plus ni moins.
Signaler RépondreMouais à chaque fois que j’entends Sandrine Rousseau ou Anne Hidalgo mon féminisme à envie de se jeter dans le Rhône. Bien sûr que les femmes ont leur place dans la société mais si c’est pour être aussi connes que certains mecs je passe mon tour. Arriver a un certain niveau de responsabilité il faut savoir être tordue perverse et manichéenne seules quelques unes y arrive, si c’est le prix à payer non merci 🤷🏻♀️
Signaler Répondreva savoir !!!
Signaler Répondrepeut être demander aux argentins ce qu'ils pensent de Margaret Thatcher ...?