Affaire Ribes : le collectif de victimes demande justice auprès de l’Eglise à Lyon

Affaire Ribes : le collectif de victimes demande justice auprès de l’Eglise à Lyon
Conférence de presse du collectif des victimes présumées du père Ribes - LyonMag

Ce vendredi matin, les victimes présumées du prêtre accusé de pédophile Louis Ribes mettent en avant leurs revendications tout en revenant sur leur passé.

Après l’éclatement de l’affaire, le 18 octobre dernier, dans un article de Marianne, les victimes du père Ribes veulent réparation. Au cours de leur première conférence de presse qui a eu lieu ce vendredi matin à Lyon, elles ont transmis leur douleur et leurs demandes.

Etaient présents, Annick Moulin et Luc Gemet, deux victimes, Jasmine Gemet, la fille de ce dernier, François Devaux, une victime du père Preynat et co-fondateur de "La Parole libérée", un représentant de Roger-Pierre Jérabek, un expert-comptable, Maître Sannier, l’avocat de Nanou Couturier, une victime elle aussi présente, et Gilles Champion, auteur et metteur en scène de la pièce dramatique de l’affaire.

L’objectif de cette conférence de presse est de "libérer la parole et de rassembler", affirme Jasmine Gemet. Son père ajoute être "épuisé par le mépris, la passivité et le silence de l’Eglise." En effet, les signalements sont mis à l’écart par l’institution et du chantage est fait. "La parole est étouffée : on leur répond simplement que les enfants mentent", déclare l’avocat du collectif.

"Tout crime contre un enfant est un crime contre sa propre humanité"

C’est pourquoi, le collectif des victimes de Ribes, auto-surnommées "Les Grands Oubliés", demande la désinscription des œuvres pédopornographiques du père de la liste des monuments historiques, l’accompagnement dans leurs démarches des victimes dès qu’elles témoignent, la prise en charge de tous les soins, sans limite, par l’Eglise, l’instruction de chaque signalement et la reconnaissance du caractère systémique de ces crimes.

Les victimes souhaitent également changer le droit en rendant imprescriptible tout crime sur les mineurs. Maître Sannier appuie cette demande en affirmant que "tout crime contre un enfant est un crime contre sa propre humanité." Le collectif demande la création d’un lieu de rencontre pour les victimes. Enfin, les victimes souhaitent qu’une prévention soit mise en place.

Globalement, elles demandent "réparation à la hauteur des crimes commis par le père Ribes", affirme Annick Moulin.

Toucher à l’argent, "c’est là que ça va faire mal"

Le collectif réclame une indemnisation financière. Actuellement, l’archevêché de Lyon propose 60 000 euros. Or d’après l’avocat de Nanou Couturier, violée une centaine de fois entre ses 9 et 12 ans, "ce montant ne correspond pas à un crime, pour qu’il le soit, il faudrait plus de 100 000 euros."

Et cette somme, le diocèse de Lyon peut la payer. En effet, selon une analyse de ses biens par l’expert-comptable Roger-Pierre Jérabek, son patrimoine, principalement immobilier, s’élèverait à environ 200 millions d’euros en liquide utilisable immédiatement.

"L’argent, c’est la seule sanction possible car les faits se sont déjà passés. Les victimes sont mortes dans leur corps. Donc, c’est là que ça va faire mal", justifie Jasmine Gemet.

Le "Picasso des églises" pédophile

Pour rappel, le père Ribes aurait violé des centaines d’enfants dans des séminaires entre son ordination en 1947 et sa mort en 1994. Surnommé "le Picasso des églises", il peignait, dessinait et photographiait des enfants nus avec une proximité sexuelle.

Un livre "Prêtres et artistes" est d’ailleurs sorti où ses œuvres sont mises en avant. Luc Gemet juge cette parution comme "choquante." A noter qu’une partie des photos du pédophile aurait été brûlée par un prêtre et une laïque.

Après la publication de l’article de Marianne, il y a eu un "effet boule de neige" explique Jasmine Gemet : les témoignages ont afflué.  Au total, le collectif a recueilli 25 témoignages écrits et bien plus à l’oral. Mais Luc Gemet a "la certitude qu’il y en a beaucoup plus car à Gramont, 15 enfants par génération étaient victimes du père Ribes" ajoutant, dégoûté, "alors, imaginez le nombre de victimes sur 50 ans."

Le diocèse de Lyon réagit

Le diocèse de Lyon met en place des dispositifs de prévention. Une cellule de coordination interdiocésaine, une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR) et des rencontres ont été mis en œuvre.

L’objectif est de "redire la volonté [du diocèse] de faire la vérité et d’inviter ceux qui le souhaitent à témoigner", explique l’institution dans un communiqué.

Par rapport aux œuvres du père Ribes, elles auraient été enlevées des églises. Le diocèse affirme que "ces œuvres ne [seront] plus jamais exposées, mais conservées, pour qu’il soit gardé mémoire de ces agissements pédo-criminels au sien de l’Eglise."

Quant aux vitraux, leur retrait n’est pas du ressort du diocèse de Lyon mais aux communes propriétaires des églises. Tout comme ne lui appartient pas de déclasser l’œuvre du père Ribes inscrite aux monuments historiques.

Par ailleurs, par rapport au livre d’art, l’institution affirme qu’elle "ignorait les agissements pédo-criminels de Louis Ribes, sans quoi, évidemment, les œuvres du père Louis Ribes n’auraient pas figuré dans cet ouvrage."

Enfin, des sommes de 750 000 et de 500 000 auraient été abondées, respectivement, par les diocèses de Lyon et de Grenoble. Ces montants viseraient "à permettre à la nouvelle Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation de traiter les demandes que lui adressent les personnes victimes."

M.N.

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11 commentaires
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Affirmatif le 07/05/2022 à 17:23
lyonnaisenpaix a écrit le 07/05/2022 à 08h59

Comparé a cette merde de prêtre pédophile les délinquants sont des héros
Les musulmans au moins ne tripotent pas des enfants et nourrissons.
Castration pour ce sac de merde
On ne touche pas un enfant !!

Je ne serai peut-être pas si affirmatif. La position de l’islam vis-à-vis des (très) jeunes filles est quelque peu ambiguë (mariage forcé). Et plus largement, la charia, permet de justifier des actes de torture ou des crimes.

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Heure le 07/05/2022 à 17:16
Patrick grignard a écrit le 06/05/2022 à 20h24

Alors toujours pas de commentaire..ah oui c’est vrais c’est pas un imam..

La pédophilie au sein de l'église a été très largement médiatisée ces dernières années et l'église, avec retard certes, a beaucoup progressé dans sa reconnaissance. Récemment, le rapport Sauvé a montré l'ampleur du désastre que l'église assume aujourd'hui.
On peut continuer à en parler, mais ne faisons pas semblant qu'on vient de le découvrir ou que l'église ne fait rien.

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orgentil le 07/05/2022 à 13:55

Sans vouloir méconnaître la souffrance des victimes et de leurs familles, je suis surpris de cette démarche : n'ont ils pas entendu parler du rapport Sauvé à la tête de la Ciase ? Pourtant celle ci fait droit à leurs légitimes demandes de reconnaissance de l'aspect systémique de la pedocriminalité chez certains membres de l'église. Ne savent ils rien de ce qui a été mis en place par l'Eglise pour accueillir et dédommager les victimes ? N'ont ils pas eu vent de la belle intervention du Père Gobillard sur ce sujet,vil y a maintenant plusieurs mois ? Je m'étonne que François Devaux, au courant de e tout cela et présent dans ce collectif, ne les ait pas alertés. Tout ce qu'il demande existe déjà. Qu'attendent ils de plus ?

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Beurk le 07/05/2022 à 13:30
Reficul a écrit le 07/05/2022 à 11h44

L'église à les moyens qu'elle paye

Pourquoi ? C’est suivant le nombre de fois ? Pour toucher le pactole ? Écœurant aussi bien de ses pourries de pedophiles , que des autres procéduriers .

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navrant le 07/05/2022 à 13:15

Horrible! Et apparemment cela n'intéresse pas beaucoup les commentateurs assidus de LM...

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caton le 07/05/2022 à 12:09
lyonnaisenpaix a écrit le 07/05/2022 à 08h59

Comparé a cette merde de prêtre pédophile les délinquants sont des héros
Les musulmans au moins ne tripotent pas des enfants et nourrissons.
Castration pour ce sac de merde
On ne touche pas un enfant !!

renseignez vous sur la transformation des jeunes garçons enlevés en Afrique, en eunuques. ils doivent être prépubères pour ne pas avoir de désir envers les femmes. ce sont souvent des esclaves sexuels comme les bacha bazi afghans. cela n enlève rien a l horreur des crimes commis par les"prêtres".

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Reficul le 07/05/2022 à 11:44

L'église à les moyens qu'elle paye

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lyonnaisenpaix le 07/05/2022 à 08:59

Comparé a cette merde de prêtre pédophile les délinquants sont des héros
Les musulmans au moins ne tripotent pas des enfants et nourrissons.
Castration pour ce sac de merde
On ne touche pas un enfant !!

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Bob le 07/05/2022 à 06:31

C'est écoeurant, la justice doit être implacable pour tout fait de délinquance....

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#eglisemaladequirendmalade# le 06/05/2022 à 23:11

Excellent article pour honorer tout ce courage énorme et nécessaire …
C’est désespérant l’église

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Patrick grignard le 06/05/2022 à 20:24

Alors toujours pas de commentaire..ah oui c’est vrais c’est pas un imam..

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