LyonMag : Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il y a actuellement une crise du logement à Lyon ?
Hervé Legros : Ce qui me fait dire ça, c’est la situation actuelle du logement en France et, entre autres, dans la Métropole de Lyon. Aujourd’hui, on a un grave problème d’offre puisqu’on construit beaucoup moins de logements depuis 2017. L’immobilier n’est donc plus accessible à tous : les temps d’attente pour avoir un logement social s’allongent et les prix explosent. Malheureusement, cette problématique est présente sur l’ensemble du territoire, surtout dans les grandes zones tendues.
En quoi cette crise du logement risque de devenir, d’après vos mots, "une bombe sociale" ?
Parce qu’aujourd’hui, le logement est la première dépense des foyers des Français et peut représenter jusqu’à 60% de leur budget. Les logements sont trop chers et ne sont pas adaptés. D’ailleurs, la crise des Gilets jaunes est partie, à la base, du logement. Ce sont des gens qu’on a éloignés des métropoles et de leur lieu de travail car l’immobilier était déjà trop cher. On les a fait rêver d’une vie meilleure dans un pavillon éloigné de Lyon mais aujourd’hui, il n’y a pas de moyen de transport hormis la voiture et le prix de l’essence explose. C’est un cercle vicieux. Il y a ainsi des milliers de personnes qui n’arrivent plus à se loger dans la Métropole. La crise que nous traversons est profonde et terrible parce qu’elle est silencieuse. Les gens sont à découvert chaque mois. Avec la crise du Covid et l’actuelle guerre en Ukraine, effectivement, la future bombe sociale, c’est le logement.
Mais dans la réalité, les plus démunis sont-ils les seuls touchés par cette crise du logement ?
Non, même les classes moyennes n’arrivent plus à se loger convenablement. On peut aussi parler des étudiants : à Lyon, on ne les loge plus correctement et on ne construit pas assez de logements étudiants. Il y a malheureusement trop souvent des problèmes dans les résidences du Crous qui sont vieillottes, pas adaptées et très chères. Il y a aussi une problématique du logement pour les personnes âgées.
Non, cela concerne une large part de la population aujourd’hui. Les classes moyennes ont de plus en plus de difficultés à se loger à un prix raisonnable. Les étudiants peinent à trouver un logement et la construction de résidences étudiantes est insuffisante si on omet les résidences du Crous existantes qui sont souvent anciennes, peu adaptées et très chères. Même les personnes âgées sont aujourd’hui touchées par cette crise. Le question du logement s’impose à présent partout.
Que reprochez -vous aux politiques et collectivités concrètement ?
Le problème est d’abord et avant tout celui d’un manque d’ambition gouvernemental donc national. La crise que nous traversons s’explique par des années de non-prise en compte de cette problématique du logement par les politiques, qui entraînent des répercussions considérables au niveau local. Par exemple, en 2017, on construisait 13 000 logements à Lyon mais on est descendu à moins de 3 000 en 2021. Je crois que si la population avait eu accès à des logements plus nombreux donc moins chers et plus proches de leur lieu de travail, ils auraient moins de problèmes de pouvoir d’achat aujourd’hui.
Quelles sont vos revendications, vos demandes envers les exécutifs locaux et nationaux ?
Nous souhaitons que l’exécutif accorde au Logement en France un Ministère de plein exercice. Nous demandons également une politique du logement ambitieuse, prévoyant la construction chaque année d’un million de logements accessibles pour tous les budgets. Enfin, nous demandons la décentralisation de la politique du logement au niveau local.
À long terme, si les politiques ne font rien pour résoudre cette crise, quels sont les risques concrets ?
Si on prend des mesures, aujourd’hui, au printemps 2022, les effets de ces prises de décision n’arriveront pas avant 2026 ou 2027. Il est déjà trop tard. On a accumulé trop de retard depuis sept, huit ans. Il faut faire beaucoup plus d’efforts car on ne résoudra rien avec une baguette magique. Demain, pour résoudre cette crise, il faut lancer un plan Marshall de la construction de logements.
Cette crise est-elle du jamais-vu selon vous ?
La crise qu’on connaît est aussi voire plus grave que la crise de 1958 avec l’appel de l’Abbé Pierre. On en est là, c’est du jamais-vu. La crise de l’offre, la crise de mal-logement et la crise du prix du logement telles que nous les vivons, ce sont des crises qui n’ont jamais été connues, c’est indéniable.
Vous, en tant que promoteur immobilier, que faites-vous à votre échelle pour essayer de résoudre cette crise ?
Alila est le leader du Logement Pour Tous. En effet, 90% de notre production par an, sur 8 000 logements, correspondent à des logements sociaux ou à des logements intermédiaires destinés aux classes moyennes. Aujourd’hui, Alila offre une solution de logement pour cette la population. 83% de la population française est éligible à un logement social ou intermédiaire. On est le porte-parole de toutes ces personnes qui sont mal-logées et en grande difficulté. Nous, Alila, parlons des personnes, des habitants. C’est pourquoi nous souhaitons mettre en lumière la réalité du besoin de construction de logements neufs.
Aujourd’hui, en tant que Président d’un grand groupe comme Alila, je suis en contact avec les exécutifs de la Métropole de Lyon, et du gouvernement en place indépendamment de leur couleur politique. Alila est sans affiliation mais est un acteur politique du logement.
D’après vous, la solution pour résoudre cette crise est donc de construire des logements neufs abordables pour tous les budgets ?
La construction est à l’arrêt au niveau national depuis cinq ans. Il faut donc lancer un appel à la construction, même si les résultats ne seront pas visibles avant 2026. On peut aller un peu plus vite en transformant des bureaux en logements, par exemple. Mais de toute façon, aujourd’hui, pour sortir de cette situation, il faut relancer la production de logements neufs, et assumer la densification de nos métropoles, quitte à surélever l’existant.
Propos recueillis par M.N.
miraculeux que vous n ayez pas ete censuree!!
Signaler RépondreEt l'on sort d'une élection présidentielle où l'on a glissé le sujet sous le tapis et pire encore au niveau local avec les législatives !.
Signaler RépondreMais il n'y a pas que le gouvernement a brimé, l'égoïsme, l'individualisme des français est aussi au coeur de sujet. Quand les prix ont explosé il y a 20 ans, tous ces gens qui étaient tous contents d'avoir fait des plus values et même si c'était du foutage de gueule...et les lois Pinel actuellement c'est pas du scandale.
mais pourquoi parle t'il de logement et de pouvoir d'achat alors que d'après Cnews le vrai problème en France est le burkini, incroyable de se soucier de si petits problèmes que peut être le logement et le pouvoir d'achat des français.
Signaler RépondreSOS l'état, le gouvernement, les municipalités ... 83% de la population française concernée par les problèmes de logement (bigre !!), référence à l'abbé Pierre, construire 1 million d'appartements chaque année (alors que nous n'avons jamais pu atteindre les objectifs précédents "toutes catégories" de 500.000 logements par an) !!
Signaler RépondreAprès un plan Marshall pour l'hôpital, la justice, la police, la Défense ... voilà que l'état doit en avoir un autre pour le logement. Qu'on se le dise, on recrute chez les Marshaux !
Sérieusement, en présentant une caricature de situation et de solution, ce Mr montre un Legros conflit d'intérêt !
Evidemment nous n'avons pas besoin du volume d'appartements que demande ce monsieur mais certainement d'au moins revenir aux objectifs précédents.
Dans l'immédiat et avec du courage politique (ce que le présent gouvernement n'a pas) nous pourrions libérer approx 1/3 des appartements sociaux (HLM, foyers ....) en donnant la priorité aux citoyens français et en raccompagnant les personnes illégalement présents sur le territoire.
Pour une bonne partie du reste, l'état des finances du pays ne permettra pas de faire face. Seuls les investisseurs privés peuvent faire le lien. Pour cela, il faut ré-équilibrer les relations propriétaires - locataires. Encore une Révolution! improbable.
Les "SDF" étrangers dehors et les étudiants se sortir les doigts du ... au lieu de glander en teŕrasse devant une bière ou bourrés en concert à Ibiza ou Figueiras
Signaler RépondreSe renseigner où?
Signaler RépondreQuand on voit les prix il a pas tord quand on voit un 16 m2 a 500 e tu pose la question idem pour des 30 m2 a plus 600 700 e
Signaler RépondreAvec un taux de divorce proche des 45%, elle est là la cause véritable du manque de logements .
Signaler RépondreSur BFM Business ils en parlent tous les jours de la semaine depuis plusieurs années, la journaliste hedwige chevrillon a même carrément engueulée la dernière ministre du logement l'année dernière qui disait que ces chiffres étaient ok par rapport à la situation, en lui rappelant que les chiffres étaient totalement pourris et qu'on avait un problème.
Signaler RépondreLa gauche aime bien cracher sur bfm business, que ce serait un truc de riches, mais en attendant les riches et les ministres écoutent cette radio et eux en parlent plus que la fondation abbé pierre, qui ne passe sur France Inter qu'une fois par an pour son rapport que tout le monde en parle 24h et oublie ensuite... Ils sont même très critiques envers les airbnb, alors c'est dire que c'est bien par dogme politique que des trucs comme atermachin veulent pas faire d'alliance pour porter les voix plus fort sur les problèmes...
Commencer par lutter contre les air b&b instituer en business par certains et qui spolient les logements sur l agglo lyonnaise.
Signaler RépondreC'est rare de lire cela de la part d'un propriétaire.
Signaler RépondreD'un autre côté, si l'aspect spéculatif n'existait pas, je ne crois pas qu'il y aurait beaucoup de propriétaire qui loueraient juste pour louer sans vouloir s'enrichir.
Si ils arrêtaient de faire passer les ukrainiens avant les français…..
Signaler RépondreLes pauvres, ça doit ètre dur de se priver comme ça :'(
Signaler RépondreIls ont un Tipee, qqchose, qu'on puisse les aider?
Il parle avec la main sur le coeur, invoque l'abbé Pierre, Le mec a tellement d'intérêt à bétonner que l'article en est caricatural, vous êtes mauvais pour pas être vulgaire.
Signaler RépondreLYON ne dois pas devenir le champs des promoteurs, ils font assez de dégâts en achetant des logements qu'ils subdivisent en petites surfaces très chères au m2 ou en détruisant les petit immeubles et maisons au profit de barres standardisée, moches et au final remplies de cassos.
Il habite où celui là ? A Saint Didier, piscine et grand jardin ?
Le problème est réel mais ce n'est sûrement pas avec cette méthode de densification qu'on y arrivera..c'est un cercle vicieux dans l'autre sens aussi. Le développement des transports alternatifs à la voiture reste la clé des zones éloignées des centres urbains.
Si on veut un vrai droit au logement, les propriétaires, dont je fais partis, doivent prendre leurs responsabilités où être contraints par la loi à respecter un prix max au m2. L'achat d'immobilier est devenu un acte spéculatif à Lyon, il est là le sujet.
Renseignez-vous : énormément de logements vacants à Lyon, car certains gros propriétaires (souvent héritiers) cumulant une dizaine d'appartements ou plus, ne mettent en location que le "strict nécessaire"... à leur train de vie.
Signaler RépondreIdem, et j'apprécie d'autant plus d'être sortie de ce merdier où certains cassocs ne respectent rien car tout est gratuit. Étrangement, dans ma copropriété, les gens sont respectueux, nous mettons la main à la patte pour réduire les charges, bref nous savons ce que nous payons et entretenons. L'opposé de ce qui se passe chez certains en logement social où tout est dû sans le moindre devoir...
Signaler RépondreLa crise arrive, les acheteurs aux bons dossiers vont se raréfier, les taux augmentent, les ventes vont diminuer, la hausse des prix va donc ralentir, puis probablement que les prix baisseront un peu, et dans quelques mois ou années en sortie de crise, ils remonteront … etc, etc.
Signaler RépondreCeux qui ont acheté au prix haut et seront obligés de vendre perdront, d’autres profiteront de cette accalmie et s’enrichiront. Et pour info aux doux rêveurs, Melench n’y changera rien (lui ne fera pas partie des perdants d’ailleurs !)
Oui bien sur le logement social toujours le social, moi je me suis sortie les doigts pour m’offrir un appartement convenable que je vais payer jusqu’à ma retraite, ma résidence est très bien entretenu parce que pas de logement social. Pas de famille qui ne respectent rien qui détruisent et vandalisent ca c’est la réalité du logement social. Ma famille a quitté ste foy les lyons dans les années 60 pour s’installer à Venissieux. Quand on entend ça aujourd’hui on se dit mais pourquoi. Parce que a l’époque les logements sociaux avait tout la modernité et la praticité sans les merdier qui y habite maintenant.
Signaler RépondreMr Legros preche pour sa paroisse… c’est un promoteur ! Beaucoup de logement a lyon sont vaccants..
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